Taïg Khris : Passer des Rollers à l’Entrepreneuriat

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Alexandre Dana

Illustration de Taïg Khris : Passer des Rollers à l’Entrepreneuriat

Trouver des financements pour son entreprise n’a rien d’un long fleuve tranquille.

Parfois, cela peut donner lieu à des aventures rocambolesques, voire carrément chaotiques.

L’histoire que je m’apprête à vous raconter est celle de Taïg Khris, un ancien champion du monde de roller, qui s’est battu chaque mois pour trouver 250 000€ pendant deux ans, afin de faire survivre sa société.

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Taïg n’a pas été élevé dans une famille d’entrepreneur. C’est même tout le contraire.

Son père était un metteur algérien, sa mère était une sculptrice grecque.

Quand il arrive en France à l’âge de 5 ans, il ne connaît personne.

Ses parents font le choix de ne pas le scolariser. Le jeune Taïg ne passe pas un seul jour de sa vie sur les bancs de l’école !

Aujourd’hui, c’est difficilement imaginable – mais c’est bien comme cela qu’il grandit.

Avec ses parents et son frère, ils font le tour de l’Europe en camping-car. 

Ses parents le poussent à découvrir le monde et à apprendre l’art de la débrouille. Ils l’éduquent en lui transmettant quelques valeurs cardinales : tout est possible. Croire en ses rêves. Vivre sa vie sans se fixer de barrière.

Le prénom Taïg signifie littéralement “celui qui peut”. Et il va prendre cet adage à coeur.

Taïg va dédier les premières années de sa vie au roller. Il a “l’impression de voler sur la route et d’aller beaucoup plus vite.

Il va tellement travailler et s’entraîner qu’il va devenir l’un des meilleurs domaines du monde et en faire une carrière.

Il devient plusieurs fois champion du monde et détient plusieurs records. Dont celui d’être descendu de la Tour Eiffel en roller. Plutôt cool non ?

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Le parcours de Taïg Khris est passionnant. De la négociation de ses contrats de sponsoring, au design en passant par la maîtrise de l’anglais, il a été forcé de tout apprendre par lui-même.

Khris ne s’est pas limité à la pratique du roller. Il a soif de nouveau défi et d’aventure. Pour lui, si on travaille suffisamment, on peut apprendre à faire n’importe quoi. “Ce n’est pas les doués qui ont les plus grands succès, mais les travailleurs.”

Et son parcours l’atteste bien :

  • Il a organisé des spectacles en tant que magicien
  • Il a ouvert des magasins physiques de rollers
  • Il a pris des cours de théâtre pour devenir conférencier et animateur télé
  • Il a décroché le premier rôle pour un film au cinéma
  • Il a écrit le script entier d’un film de science fiction
  • Sa dernière aventure en date : une entreprise qu’il a créée au nom de Onoffdans le secteur des Télécoms

Obtenir des fonds : Trouver 250 000€ chaque mois, pendant deux ans

Il y a quelques années, Taïg se retrouve sur un lit d’hôpital après s’être rompu les ligaments croisés du genoux lors du tournage d’un film dont il avait le premier rôle.

La blessure handicape Taïg pendant plusieurs mois et le force à abandonner le film.

Une nouvelle fois, il doit se réinventer. 

Son séjour à l’hôpital lui laisse le temps de préparer sa prochaine aventure. Son corps a déjà été mis à rude épreuve.

Il souhaite une activité qui ne vas plus directement dépendre de lui et de sa forme physique.

Il souhaite également développer une entreprise qui a le potentiel d’impacter des milliers de personnes, grâce au pouvoir de la technologie.

Il imagine alors une solution pour mettre à disposition à n’importe qui des numéros de téléphone, de manière numérique. Fini les cartes sim ! “On possède bien plusieurs adresses emails, pourquoi ne pas posséder plusieurs numéros de téléphone ?”

Taïg n’y connait rien, mais il est prêt à apprendre de zéro. La comptabilité est un vrai casse-tête pour lui.

“Quand tu es tout seul, que tu n’as pas d’argent, que tu n’y connais rien et que tu es en béquille, c’est compliqué de savoir par où commencer. C’était une chasse au trésor !”  

Surtout qu’il n’a pas choisi le domaine le plus simple !

Son premier réflexe est de parler à des personnes compétentes qui s’y connaissent dans les Télécoms.

Taïg suit la deuxième étape de La Méthode LiveMentor : il y a toujours quelqu’un de plus avancé que moi sur le chemin, qui peut m’apporter des réponses.

Taïg se rend alors compte que son projet demande de posséder des moyens financiers très importants :

  • Il faut pouvoir louer des espaces de lignes téléphoniques (je vous passe les détails trop techniques) aux grands opérateurs
  • Il faut constituer une grosse équipe d’ingénieur pour mettre le service sur pied

Le business plan qu’il réalise lui montre qu’il a besoin d’1 million d’euros pour créer un premier prototype fonctionnel.

La première étape pour Khris est de se tourner vers des levées de fonds pour trouver le financement, avec le fonctionnement suivant :

  • Le fonds d’investissement investit un certain montant
  • En échange, il reçoit une partie du capital de l’entreprise

Ce n’est pas une dette que Taïg doit rembourser chaque mois, mais un investissement qui va lui permettre de financer le développement de son produit.

Problème : ces fonds sont sceptiques et ne font pas confiance à Taïg car il ne possède aucune expérience dans le domaine des Télécoms.

Solliciter son réseau professionnel pour proposer à ses amis d’investir.

Cette fois, cela fonctionne. Au total, en 1 mois, il récupère 1 million d’euros auprès de 30 personnes et leur cède en échange 20% de son entreprise.

Mais un deuxième problème survient : ce million d’euros n’est pas suffisant !

Il a besoin de davantage d’argent pour supporter tous les coûts de développement nécessaires à un tel projet.

Pendant deux ans, Taïg Khris se retrouve dans une situation très délicate : chaque mois, il doit trouver 250 000 euros pour payer son équipe de développeurs et financer le développement de son application.

Son produit n’est pas encore lancé et aucun client ne paie pour son service. Il ne réalise aucun chiffre d’affaires !

Taïg Khris ne se laisse pas abattre et fait preuve d’une résilience à toute épreuve.

“Tous les 1ers du mois, tu te réveilles et tu as 30 jours pour trouver 250 000 euros. C’est une pression psychologique terrible ! Alors je cherchais partout.”

À chaque nouvelle personne qu’il rencontre, il lui présente le projet et lui propose d’investir dans son entreprise.

Il convainc même son voisin de siège dans l’avion d’investir 300 000€ !

Il en sourit aujourd’hui, mais c’était une période très difficile. Chaque mois, son entreprise était en jeu. Il a frôlé le redressement judiciaire à plusieurs reprises.

Au total Taïg Khris, depuis 2014, est parvenu à lever près de 20 millions d’euros pour son entreprise Onoff.

Son entreprise a atteint le seuil de rentabilité en fin d’année 2019, 5 années après le début du projet !

Une très belle leçon de résilience.

Que faut-il en retenir ?

– Qu’il existe toujours des moyens pour récupérer de la trésorerie ! Chaque rencontre est une chance de convaincre quelqu’un de nous faire confiance.

– Que le temps est le bien le plus précieux pour un entrepreneur : ne perdez pas de temps à chercher de l’argent aux mauvais endroits ! Taïg Khris a eu l’intelligence de laisser de côté les fonds d’investissement qui lui fermaient la porte au nez au début de son aventure, pour concentrer ses efforts ailleurs.

Cet article est une introduction à notre formation Création d’Entreprise !

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Alexandre Dana

Co-fondateur et CEO de LiveMentor