Vivre de son activité de graphiste freelance et voyager à travers le monde : le parcours de Camille

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Quentin Jezequel

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Après un passage en agence de communication, Camille Bonnevial se lance à la conquête de son indépendance et démarre une nouvelle vie de graphiste freelance. Aujourd’hui, grâce à des clients réguliers, elle a pu créer sa propre société et en profite pour parcourir le monde.

Après son BTS en design graphique et multimédia à Villefontaine, près de Lyon, Camille déménage à Strasbourg pour faire une troisième année de licence en publicité. « Ma vie professionnelle commence alors de manière très classique : j’ai travaillé avec plusieurs grandes agences de communication, dans leur département de recherche et de création. »

Pendant 1 an et demi, elle prend ses marques et se prouve qu’elle est capable de travailler seule sur de grands projets. Camille est donc salariée, installée et a un bon salaire. Mais, petit à petit, elle se lasse de ses horaires de bureaux et des projets trop peu variés qu’on lui confie. « Ce dont j’avais envie, sans oser encore me lancer, c’est d’être ma propre patronne. De décider de bosser quand je le veux, d’où je le veux ! » Car oui, une autre chose qu’il faut savoir, c’est qu’elle adore voyager. La vision du digital nomade qui vit un mois à Berlin puis un mois à Barcelone la fait rêver. 

Camille finit par apprendre l’existence de la formation gratuite LiveMentor pour les freelances, qu’elle décide de suivre tout en étant toujours salariée. Non seulement la formation lui apporte des ressources précieuses, mais surtout elle l’aide à décider enfin de se lancer ! 

2 mois plus tard, elle crée sa microentreprise, et s’inscrit dans la foulée à la formation avancée Débuter et Réussir en Freelance. « En me retrouvant au milieu d’autres aspirants entrepreneurs, je me suis rendu compte que je n’étais pas seule à éprouver cette peur de l’inconnu. J’ai aussi eu le sentiment d’avoir un filet de sécurité, grâce aux mentors disponibles pour m’aider à concrétiser mon projet. »

Camille se spécialise alors dans le graphisme et l’image de marque print du milieu alimentaire. Elle aide des particuliers, entreprises et agences à repenser leur logo et leur charte graphique. En l’espace de trois mois après s’être lancée, elle atteint les 900 euros de chiffre d’affaires.

Etape 1 : Se faire connaître

D’après Camille, 3 choses essentielles l’ont aidé à se faire connaître en tant que graphiste indépendante :

  • Son réseau existant 

Grâce à ses expériences en agences, elle a gardé certains contacts de directeurs artistiques, d’autres graphistes et de freelances des métiers de la communication. « Au début, les missions ne correspondaient pas forcément à ma spécialisation. Mais il faut bien faire ses preuves, et j’étais déjà très contente de trouver des clients aussi vite ! »

Son ancien employeur compte d’ailleurs au nombre de ses clients, et fait régulièrement appel à elle. Avoir un client stable, dont elle connaît déjà bien les habitudes de travail, lui permet d’avancer plus sereinement. « On sous-estime trop souvent la puissance de son réseau : aussi petit soit-il, il peut être un vivier insoupçonné de clients. »

  • Le bouche à oreille 

Le bouche à oreille de ses proches l’a aussi aidé à obtenir ses premières missions : une amie de sa mère avait besoin de refaire le logo de son entreprise, le copain d’une amie avait besoin d’une graphiste pour lui constituer un dossier de presse… 

« Peu après avoir créé mon propre site, Pluton.co, et l’avoir enrichi de packagings fictifs, un directeur artistique avec qui j’avais déjà travaillé m’a contactée. Il venait de lancer sa propre entreprise et souhaitait faire appel à moi de façon récurrente. »

  • Les plateformes professionnelles 

graphistes.com est une plateforme qui met en relation des graphistes et de potentiels clients. « Lorsque je voyais passer des offres intéressantes, je prenais le temps d’y répondre avec un mail personnalisé, pour montrer ma motivation ». Il n’y a pas de système de recommandation, comme sur Malt : il lui fallait donc trouver le moyen de se démarquer autrement.

La stratégie s’avère payante : après 3 semaines sur le site, Camille a pu signer sa première mission.

Etape 2 : Trouver sa spécialisation

Avant de commencer son activité en indépendante, Camille savait qu’elle voulait être graphiste, mais n’avait pas pensé à l’importance de la spécialisation

C’est au cours de la formation d’introduction Débuter et Réussir en Freelance qu’elle prend conscience de cette nécessité. Une phrase lui reste en tête : « Être expert en tout revient à dire que l’on est l’expert en rien. »

Elle commence donc à réfléchir au domaine dans lequel elle voudrait se spécialiser. « J’ai fini par en parler à un ami qui m’a répondu très naturellement : tu adores manger, tu es sensible aux packagings de produits alimentaires, pourquoi ne ferais-tu pas ça ? Comme quoi, la réponse à nos questions vient parfois de la bouche des autres ! »

Une fois sa spécialisation choisie, elle commence également à s’intéresser aux évènements food, comme le salon VeggieWorld.

Les 3 bonnes raisons d’aller sur un salon, selon Camille :

  • Rencontrer des professionnels du milieu, et donc de potentiels clients.
  • Mieux connaître sa cible en l’observant.

Créer du contenu pour son site autour de l’évènement, en mettant en valeur ce qui fonctionne sur les stands.

Avant de se rendre au salon, Camille prend d’ailleurs le soin de faire des autocollants au nom de son site, ce qui lui permet de susciter l’intérêt et de laisser des goodies à ses interlocuteurs. A la fin de la journée, elle récupère d’ailleurs des cartes de visite, qui vont enrichir sa base de données. 

Etape 3 : Contacter les agences

En même temps qu’elle a lancé son activité de freelance, Camille a emménagé à Lyon. Et alors, tandis qu’elle découvrait sa nouvelle ville, elle est tombée sur une agence spécialisée… dans la food !

Quelques échanges de mails plus tard, elle a pu venir rencontrer l’équipe créative dans leurs bureaux. « En les contactant pour leur proposer mes services, j’ai mis en avant que j’étais moi-même spécialisée dans la food, donc que je connaissais leur domaine et ses besoins ; mais aussi que je savais travailler dans l’urgence, car c’est une chose qui arrive régulièrement chez les agences ».

Résultat, on la rappelle 🙂 

Etape 4 : Exploiter son site vitrine

Avec le recul, Camille peut en attester : plus que ses réseaux sociaux, ce qui lui permet vraiment de faire la différence, c’est son site. Le tenir à jour, l’enrichir régulièrement d’articles ou de nouveaux projets renforce sa crédibilité.

« Je m’efforce vraiment de créer du contenu varié et de qualité, pour sensibiliser les gens à mon travail, à mes créations, mais aussi à mon métier ! Je veux que mes futurs clients choisissent de travailler avec moi car ils apprécient la valeur de ce que je fais, et donc de ce que je peux faire pour eux. »

***

Aujourd’hui, en 2023, elle s’est installée à Barcelone, mais profite de la liberté de son statut d’indépendante pour voyager à travers le monde : un mois au Canada, un mois au Mexique, un mois au Guatemala, Séoul, Bali… « Ce n’est plus un rêve, c’est devenu réel et j’en suis plutôt fière ».

Son activité fonctionne d’ailleurs si bien que sa microentreprise s’est muée en société à part entière. « J’ai des clients réguliers, uniquement food, ce qui est vraiment chouette car c’est ce que j’aime le plus ! D’autres clients viennent aussi petit à petit à moi, et cette diversité est précieuse ». Et quand on lui demande ce qu’elle prévoit pour la suite, Camille répond avec enthousiasme : que ça continue à progresser ! Mais en trouvant, aussi, le temps de poursuivre le développement de sa marque et, bien sûr, son exploration du monde.

Camille Bonnevial

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