Protection sociale de l’entrepreneur : Comment ça fonctionne ? (Mise à jour 2025)

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Thomas Meyer

Premiers clients, premières factures, premières victoires… ça y est, votre nouvelle vie d’entrepreneur est enfin lancée ! En tant qu’entrepreneur, on a tendance à se focaliser sur son activité, sans se préoccuper de ce qui pourrait arriver, notamment en cas d’accident, d’hospitalisation ou de maladie. Tour d’horizon de ce que vous devez savoir sur votre protection sociale en tant qu’entrepreneur.

Chez LiveMentor, on sait bien ce que traverse un auto-entrepreneur puisque les fondateurs sont déjà passés par là. En l’occurrence, on y connaît un rayon en risques d’entreprises et protection sociale des indépendants.

Voyons donc comment cela fonctionne pour ceux qui ne sont pas salariés en 2025.

Protection sociale de l’entrepreneur : Les principes de bases

De quoi parle-t-on ?

Généralement, on distingue 2 grands types de protection quand on parle de protection sociale pour un auto-entrepreneur (d’un point de vue santé) : l’assurance santé (mutuelle) et la prévoyance.

Pour l’assurance santé, c’est plutôt simple, et on connaît tous plus ou moins son fonctionnement. Lorsque vous avez des dépenses de santé (médecin, dentiste, hospitalisation, kinésithérapie etc…), la sécurité sociale vous rembourse une partie, et l’assurance santé (mutuelle ou complémentaire santé), si vous en avez une, complète le montant de la sécurité sociale afin que vous ayez un reste à charge minimum ou nul.

La prévoyance des indépendants, quant à elle, vise à couvrir les risques plus “lourds”, comme l’incapacité, l’invalidité ou le décès. Son fonctionnement est différent et ses prestations sont gérées par les caisses de retraites et de prévoyance, ou la sécurité sociale des indépendants pour les artisans, commerçants, en fonction de votre régime obligatoire (RO).

Chez LiveMentor, nous recommandons Wemind les yeux fermés pour la mutuelle et la prévoyance des entrepreneurs. Le service client est aux petits oignons. Par ailleurs, ils sont spécialisés pour les indépendants. Si vous voulez obtenir plusieurs devis pour comparer, vous pouvez faire appel à un courtier spécialiste de la prévoyance des indépendants comme Gus Assurance.

Grâce à vos cotisations, vous ouvrez des droits à des prestations d’indemnités journalières, de rente d’invalidité ou encore capital décès.

La protection sociale pour un entrepreneur n’est pas la même que pour un employé, et il faut bien faire attention.

Nous verrons des exemples de prises en charge en fonction de quelques régimes obligatoires dans la partie qui suit !

Comment êtes-vous couvert par la Protection sociale (Sécu + Caisse) en cas de pépin de santé ?

Votre régime obligatoire prévoir des prestations lorsque certains événements de la vie vous empêchent de travailler (arrêt de travail, incapacité temporaire, invalidité, décès…).

Découvrons selon chaque cas comment cela se passe concrètement :

~~En cas de maladie : soyons clairs, la prévoyance n’a pas pour but de vous verser des indemnités en cas d’arrêt maladie de 5 jours pour une grippe ! Les prestations, en fonction de votre régime obligatoire, vont se déclencher à partir (au mieux) du 7ème jour d’arrêt. Etre arrêté plusieurs jours de suite en tant qu’auto-entrepreneur, c’est assez rare.~~

~~En cas d’accident et/ou d’hospitalisation : dans la plupart des cas, si votre arrêt de travail est dû à un accident ou une hospitalisation, votre régime obligatoire vous indemnisera au mieux à partir du 7ème jour, comme pour la maladie. Certains régimes obligatoires ne prévoient pas d’indemnisation en dehors de l’invalidité et le décès. Vous ne toucherez donc aucune indemnité journalière si vous êtes affilié à la CIPAV par exemple (professions libérales).~~

En cas d’arrêt de travail : la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI) vous couvre après un délai de 3 jours en cas d’arrêt de travail. Vous toucherez 50% de la moyenne de vos revenus calculés sur les 3 dernières années avec une limitation autour de 1900€ par mois. Attention si vous venez de démarrer alors vous aurez des revenus à 0 dans la moyenne et vous toucherez des indemnités faibles.

En cas d’invalidité : vous êtes considéré comme invalide si, après un accident ou une maladie d’origine non professionnelle, votre capacité de travail ou de gain est réduite d’au moins 2/3. Alors vous toucherez une pension d’invalidité visant à compenser le manque de revenus lié à votre situation. Attention, les seuils d’invalidité déclenchant l’indemnisation peuvent être différents selon les régimes obligatoires.

En cas de décès : votre régime obligatoire prévoit dans certains cas le versement d’un capital décès à vos bénéficiaires mais les montants sont faibles (moins de 10k)Protection sociale de l'entrepreneur en cas de maladie.

Quelles sont les indemnités prévues par les différents régimes obligatoires ?

Il existe de nombreux régimes obligatoires différents en fonction de votre activité. En voici certains, parmi les plus courants chez les indépendants :

  • SSI (artisans, commerçants et professions libérales…),

La plupart des freelances et entrepreneurs sont à la SSI.

  • CIPAV (architectes, ostéopathes, psychologues) ingénieurs conseil, guides conférencier etc…),
  • CAVAMAC (agents généraux d’assurance…),
  • CARPIMKO (infirmiers, kiné, podologues etc…),
  • CNBF-LPA (Avocats etc…),
  • CARCDSF (dentistes, sages femmes etc…)
  • etc…

En fonction de votre affiliation à tel ou tel régime, les indemnités peuvent varier

Quelques exemples

Sophie est devenu freelance en marketing digital sous le statut de micro-entrepreneur avec un revenu annuel de 42 000€ (soit 3 500€ par mois). Elle a démarré son activité il y a plus de 3 ans. Pour un auto-entrepreneur le revenu correspond au revenu imposable c’est à dire après charges sociales.

  • En cas d’arrêt de travail : la SSI lui verse 1750€ par mois soit 50% de son revenu.
  • En cas d’invalidité partielle : la SSI lui verse 933,30€ / mois
  • En cas d’invalidité totale et définitive : la SSI lui verse 1 655,50€ / mois
  • En cas de décès : la SSI verse un capital de 7 946,4€ aux ayants droit

Quentin est freelance développeur mobile sous le statut d’EURL avec un revenu annuel de 90 000€ (soit 7 500€ par mois) :

  • En cas d’arrêt de travail : la SSI lui verse 1920€ ce qui correspond au maximum prévu par la Sécu.
  • En cas d’invalidité partielle : la SSI lui verse 933,30€ / mois
  • En cas d’invalidité totale et définitive : la SSI lui verse 1 655,50€ / mois
  • En cas de décès : la SSI verse un capital de 7 946,4€ aux ayant-droits de décès : la SSI verse un capital de 7 946,4€ aux ayant-droits

Pour les indépendants à la SSI, toutes les informations sont sur ce lien.

Ingrid est architecte d’intérieur affiliée à la CIPAV et a un revenu annuel de 54 000€ (soit 4 500€ par mois) :

  • En cas d’arrêt de travail : la SSI lui verse 1920€ mais uniquement pendant 3 mois. Au contra
  • En cas d’invalidité partielle, d’invalidité et de décès : c’est la CIPAV qui couvre et pas la SSI. Les montants dépendent du revenu. Les calculs sont complexes et dépendent du nombre de points prévoyance obtenus. Tous les détails sont sur cette page du site de la CIPAV.

Comme vous pouvez le voir, les prestations ne sont pas vraiment … généreuses. Cela peut vous mettre dans une situation compliquée, notamment financièrement, si votre incapacité temporaire de travail se prolonge, ou si votre rente d’invalidité n’est pas suffisante.

En prenant l’exemple d’Ingrid, on voit bien qu’elle épuisera ses réserves de trésorerie très vite et qu’elle n’aura plus aucune source de revenus pour faire face à ces charges, à la fois professionnelles et personnelles.

Comment maintenir vos revenus en cas d’arrêt de travail ?

On l’a vu, malgré le fait que vous devez payer des cotisations à votre régime obligatoire, les prestations ne sont pas toujours suffisantes, voire inexistantes en fonction de la situation que vous rencontrez.

Heureusement, il existe une solution pour percevoir des indemnités plus importantes en cas d’arrêt, et ainsi maintenir jusqu’à 100% de votre revenu habituel. Cela s’appelle la prévoyance.

La prévoyance, comment ça marche ?

Les contrats de prévoyance permettent donc de percevoir des indemnités complémentaires si vous vous trouvez dans l’incapacité (temporaire ou non) d’exercer votre profession et donc de percevoir votre revenu. Ils prévoient également une rente d’invalidité, un capital décès et de nombreuses options possibles.

Reprenons un des exemples vu plus haut :

Sophie, freelance sous le statut de micro-entrepreneur avec un revenu annuel de 42 000€ (soit 3 500€ par mois) :

  • En cas d’arrêt de travail, la SSI lui verse une indemnité de 1750€ par mois.

Sophie a souscrit un contrat de prévoyance qui prévoit le versement d’indemnités en complément de ce qui est prévu par la SSI. L’objectif est de maintenir son revenu de 3500€ par mois.

Les contrats de prévoyance prévoient également une rente d’invalidité et un capital décès. Vous pouvez, en option, également y prévoir une rente éducation pour vos enfants, une rente conjoint(e) ou des indemnités journalières pour vos frais généraux (charges fixes, électricité, loyer etc…).

Que faut-il savoir avant de souscrire un contrat de prévoyance ?

Les points de vigilance

Les contrats de prévoyance sont assez “techniques”. Voici les points que vous devez absolument vérifier avec votre courtier ou assureur avant de souscrire :

  • Contrat forfaitaire ou indemnitaire : les contrats indemnitaires vous indemniseront sur un total incluant ce que vous verse le régime obligatoire. Exemple, si vous souscrivez 100€ d’indemnités journalières et que votre régime obligatoire vous verse 40€, votre assureur complétera à hauteur de 60€ pour atteindre 100€ au total. Les contrats forfaitaires sont, comme leur nom l’indique, au forfait. C’est-à-dire que vous toucherez le montant souscrit, peu importe si vous touchez ou non une indemnité de la part de votre régime obligatoire. Il n’y a pas de meilleure solution, le plus important est de vous assurer de manière cohérente par rapport à vos besoins.
  • Le délai de carence ou temps d’attente : cela correspond à un laps de temps pendant lequel vos garanties ne sont pas actives, au début du contrat (exemple 2 mois). Il existe des contrats sans aucun délai de carence.
  • Les franchises : elles s’expriment en nombre de jours dans les contrats de prévoyance. C’est le nombre de jours avant lequel vous commencez à être indemnisé. Par exemple, 30 jours, 3 jours etc…La franchise la plus classique est de 30 jours en cas de maladie et de 3 jours en cas d’accident ou d’hospitalisation.
  • La durée maximale d’indemnisation : à vérifier car certains contrats ne prévoient que 365 jours d’indemnités. Ce qui pourrait être insuffisant, notamment en cas de maladie longue. Les contrats vont très souvent jusqu’à 3 années en cas d’incapacité temporaire puis vous passerez en invalidité si jamais vous ne pouvez toujours pas reprendre une activité normale .
  • Contrat en âge à l’adhésion ou en âge atteint : l’un des facteurs les plus importants dans le calcul de votre cotisation est votre âge. Dans les contrats en âge à l’adhésion, les calculs se feront systématiquement, même pour les modifications futures du contrat, sur votre âge au moment de la souscription. Avec un contrat en âge atteint, on regardera votre âge à tout moment pour calculer les nouvelles cotisations. Ces derniers augmentent donc en général plus vite.
  • Qu’est-ce que la loi Madelin ? La loi Madelin permet aux travailleurs non salariés (TNS) de déduire les cotisations de prévoyance de leur revenu imposable. Cela permet de réduire le coût de la prévoyance.
  • Comment fonctionne la sélection médicale ? Avant de vous assurer, l’assureur peut exiger un questionnaire médical, voire des examens (prise de sang, ECG, etc.). En cas de risque aggravé, il peut refuser de couvrir certaines garanties ou appliquer une surprime. C’est important de souscrire une prévoyance sans trop attendre car tout devient compliqué lorsqu’on a des problèmes de santé.
  • La prise en charge des maladies de dos et burnout : certains contrats excluent ou limitent l’indemnisation pour les pathologies liées au dos ou aux troubles psychiques (burnout, dépression). Dans certains cas, une hospitalisation est exigée pour déclencher l’indemnisation. Vérifiez bien ces exclusions.
  • Les exclusions sur la grossesse pathologique : certains contrats limitent la prise en charge en cas de grossesse pathologique . Si vous avez un projet bébé alors vérifiez bien les conditions.
  • Les frais généraux : cette garantie est souvent oubliée mais elle est très utile si vous avez des charges fixes liées à votre activité (loyer, charges sociales, abonnements). En cas d’arrêt de travail, la prévoyance vous verse une indemnité pour couvrir ces dépenses, indépendamment de votre indemnisation personnelle.

Pour aller plus loin, voici comment bien choisir sa prévoyance

Combien coûte un contrat de prévoyance ?

Les cotisations d’un contrat de prévoyance sont très variables. L’élément principal qui jouera sur le prix de prestation est votre âge. Le niveau d’indemnisation que vous choisirez influencera également beaucoup le montant de la cotisation. Plus vous souhaitez être indemnisé, plus vous paierez cher (logique !).

Il est donc difficile de vous donner des tarifs mais il faut compter de 20€ à parfois plus de 150€ par mois.

Voici quelques exemples pour vous donner un ordre d’idée :

  • un consultant indépendant (TNS) fumeur de 38 ans avec 4 000€ de revenus nets imposables paiera environ 75€/mois
  • un freelance IT de 30 ans en auto-entreprise avec 3000€ de revenus assurés paiera autour de 40€ par mois.
  • un chef d’entreprise dans le digital de 39 ans qui souhaite assurer 5000€ par mois avec un capital décès de 300K€ paiera environ 150€ par mois.

Qui doit souscrire une prévoyance ?

La prévoyance concerne surtout les indépendants, peu couverts par la protection sociale. Les salariés, eux, bénéficient généralement d’un contrat collectif d’entreprise inclus dans leur protection

Les indépendants doivent souscrire une prévoyance à titre individuel. Les principaux cas sont les suivantes

  • Micro-entreprise
  • Gérant majoritaire (EURL, SARL)
  • Profession libérale
  • Chef d’entreprise
  • Mandataire social (sauf si rémunération en salaire)
  • Commerçant / artisan

Et donc, pourquoi est-ce si important d’avoir une bonne prévoyance quand on est indépendant ?

Soyons concret.

Au début d’un arrêt maladie, on peut avoir suffisamment de trésorerie pour faire face à l’ensemble de ses dépenses courantes. Mais si l’arrêt se prolonge, vos charges fixes (loyer, électricité, alimentation…) deviennent de plus en plus difficiles à assumer, car vos revenus diminuent. Certains freelances doivent alors s’endetter ou solliciter l’aide de leurs proches pour tenir le coup.

Souscrire à un contrat prévoyance vraiment adaptée à vos besoins vous permet donc :

  • en cas d’arrêt maladie : de maintenir jusqu’à 100% de vos revenus habituels jusqu’à 3 ans
  • en cas d’invalidité totale : de maintenir jusqu’à 100% de vos revenus habituels au bout de 3 ans (et parfois avant)
  • en cas d’invalidité partielle : de recevoir un pourcentage de vos revenus habituels en fonction de votre degré d’invalidité
  • de verser une rente à vos enfants et / ou votre conjoint(e)

Souscrire à une prévoyance, c’est être certain de se mettre à l’abri des gros coups durs, pour soi et pour ses proches.

Pour simplifier vos démarches et avoir un conseil expert à tout moment dans le choix et la mise en place de vos contrats de protection sociale pour entrepreneur, vous pouvez vous faire accompagner par un courtier spécialiste de la prévoyance des indépendants.

Mais surtout n’oubliez pas. Vous ne devez pas passer à côté de votre protection sociale en tant qu’entrepreneur. Même si on vous dit le contraire, c’est très risqué.

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Thomas Meyer

Consultant SEO