Travailler en remote depuis l’Allemagne : l’histoire de Romain

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Valentin Decker

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Chez LiveMentor, on est convaincu que les modes de travail sont voués à évoluer. Comme le dit Anaïs, qui s’occupe de la marque LiveMentor, « les nouveaux métiers, nés du numérique et aux contours propres, appellent, à leur manière, à une redéfinition de notre approche du rythme de travail. » 

Concrètement, on pense que cela ne fait plus beaucoup de sens d’avoir un cadre de travail unique pour tous, qui oblige les gens à venir au bureau de 9h à 19h.

Alors on expérimente de nouvelles choses.

Nous sommes très fiers de compter plusieurs aventuriers chez LiveMentor, prêts à explorer et à repousser les contours traditionnels du travail.

Romain est l’un d’entre eux. Il est « Lead Developper », salarié chez LiveMentor, et passe la majorité de son temps à travailler à distance, principalement depuis chez sa copine en Allemagne.

LiveMentor n’a pas encore de bureaux en Allemagne, mais avec Romain, c’est tout comme !

Je me suis assis avec lui, pour lui poser quelques questions sur son organisation, les défis qu’il rencontre et les avantages du travail à distance. 


Peux-tu me parler de ton parcours, des différentes expériences que tu as eu et de ton poste actuel chez LiveMentor ?

J’ai fait une école d’ingénieurs à Nantes. En 4ème année, je suis parti à Dublin pour un stage dans un Centre de recherche

Je suis revenu quelques mois à Nantes pour valider mon diplôme et je suis directement retourné en Irlande, pour continuer à travailler dans ce même Centre de recherche.

Au final, j’y ai passé plus de 4 ans, jusqu’à devenir actionnaire de la société.

Mais ma famille, ma copine et la vie en France ont fini par me manquer, alors je suis rentré.

C’est à ce moment que j’ai rencontré Charles, Grégoire et Alex, qui travaillaient sur la première version de LiveMentor. J’ai tout de suite accroché avec l’équipe et le projet : je n’ai pas hésité à rejoindre l’aventure. Nous étions en avril 2016.

Aujourd’hui, je suis « Lead Dev ».

Je travaille dans l’équipe produit, qui est composée d’un Product Manager / Designer et de l’équipe Tech, composée de développeurs.

Notre objectif est de faire en sorte que les élèves aient la meilleure expérience possible sur la plateforme LiveMentor.

Et bien sûr, nous avons également pour mission de donner des super-pouvoirs à notre équipe de mentors, en leur fournissant les bons outils.

Comment est-ce que l’idée de travailler à distance, en étant salarié, t’es venue ?

Cela s’est fait par étapes.

En arrivant chez LiveMentor je savais que je voulais faire du remote (travailler à distance).

Ma copine est prof en Allemagne et avant de devenir titulaire, elle doit faire 3 à 4 ans dans un village, dans la belle campagne allemande.

Dès le début de mon aventure ici, je me suis organisé pour passer des longs week-ends, de 3 ou 4 jours, en travaillant depuis chez elle.

Progressivement, voyant que j’arrivais à être productif et voyant les bénéfices du travail à distance, j’ai commencé à y passer 1 semaine sur 2. 

Puis j’ai fait le grand saut ! Depuis février 2018, j’ai définitivement lâché mon appartement à Paris et je suis parti m’installer en Allemagne, chez ma copine.

Pour autant, je reviens régulièrement à Paris pour passer du temps avec le reste de l’équipe LiveMentor.

J’aime bien l’alternance entre remote et temps dans les bureaux. Je trouve que ça me donne un bon équilibre.

Généralement, quand je suis à Paris, je dors en auberge ou en Airbnb – c’est très commode !

Est-ce que tu avais des appréhensions, avant de déménager ?

Non, pas vraiment.

J’ai fait la transition de manière très progressive. J’avais déjà passé plus de 6 mois à alterner entre temps au bureau et temps en remote. J’étais bien préparé et je savais à quoi m’attendre.

J’avais déjà confirmé que c’était un style de vie qui me convenait bien.

Quels sont les principaux défis du travail en remote ?

Quand on travaille en remote, c’est très important d’être rigoureux et d’adopter un cadre de travail sain.

On peut facilement dévier et se laisser porter dans une mauvaise spirale, si on ne fait pas suffisamment attention.

Le remote pousse aux extrêmes : quand on se sent bien, notre productivité est décuplée. Inversement, quand on a un coup de mou, on ne peut compter sur personne pour nous re-motiver.

Dans notre appartement (avec ma copine), en Allemagne, on a fait en sorte de se créer des conditions propices au travail, avec deux espaces bien définis.

On ne travaille pas depuis notre canapé ou notre lit.

Les premières fois où j’ai travaillé en remote, j’étais super stressé et j’étais hyper-connecté.

Je faisais en sorte d’être joignable à 100%. J’avais une room tout le temps ouverte sur Appear (l’équivalent d’être tout le temps en appel sur Skype) pour être certain de ne rien manquer et de montrer que j’étais en train de travailler.

Progressivement, j’ai appris à me défaire de cette peur et à déconnecter.

En tant que développeur, il y a des moments où j’ai besoin de m’isoler pour me concentrer sur des tâches profondes et complexes. Je coupe toutes mes notifications et je fais attention à ne pas jongler entre plusieurs tâches à la fois.

C’est très important de ne pas être interrompu dans ces moments.

En travaillant de cette manière en remote, j’arrive à avoir des longues plages de concentration de 3 ou 4 heures d’affilée.

C’est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à avoir dans nos bureaux, même si j’essaie de recréer des conditions dans lesquels je m’isole complètement.

Aujourd’hui, on fonctionne très bien en remote, car LiveMentor a construit la culture pour.

On fait tous du travail en remote ponctuel.

Marc, notre mentor Instagram, Facebook et Dropshipping, habite à Grenoble et ne passe qu’une semaine par mois dans nos bureaux à Paris. On fait en sorte de beaucoup communiquer par écrit, cela facilite grandement les choses.

Si tu devais dresser un tableau des avantages et des inconvénients du travail en remote (par rapport au fait d’aller tous les jours au bureau), que dirais-tu ?

Les points positifs du remote :

  • Je ne perds pas de temps dans les transports, ce qui me permet de mieux optimiser ma journée
  • Je suis beaucoup plus flexible dans mon organisation et je peux me permettre de voyager un peu partout
  • Je peux passer plus de temps avec ma copine et mes proches
  • Je choisis mon propre cadre de travail et je peux travailler dans des endroits un peu plus sympas que Paris pendant la canicule

Pour les inconvénients :

  • Je passe pas mal de temps à faire des trajets car je bouge beaucoup
  • C’est plus difficile d’avoir des vraies relations avec le reste de l’équipe. Généralement, quand on est en remote, on contacte les gens pour leur parler d’un sujet bien précis, alors que c’est important de prendre simplement des nouvelles et de parler de sujets plus légers.
  • Le travail en remote demande un effort important des deux côtés. À la fois pour la personne qui travaille en remote et pour le reste de l’équipe. S’il n’y a pas une super relation de confiance entre tout le monde, c’est pratiquement impossible.
  • C’est également important de se forcer à sortir. Sinon, on peut vite rester enfermé chez soi et ne pas voir la lumière du jour.

Comment est-ce que tu t’organises au quotidien ? À quoi ressemble ta journée-type ?

Que l’on soit en remote ou pas, on a tous des rythmes différents. Moi, j’aime bien me lever tôt. À l’inverse, Cybil qui est dans l’équipe produit avec moi, aime bien se lever un peu plus tard, car elle est plus productive en fin de journée. Chacun doit trouver l’organisation qui lui convient le mieux. 

Quand je travaille en remote, je peux dormir un peu plus car je n’ai pas de temps de transport. Je prends le temps de bien manger et de me préparer.

Ensuite ma journée est très classique, je traite mes emails et je m’occupe des objectifs de ma semaine. J’essaie de caler mon repas en même temps que ceux qui sont au bureau. Ça permet de rester synchronisé avec tout le monde.

Comment se passe la communication avec les autres membres de ton équipe ?

On essaie de fonctionner avec un schéma qui est proche de Kanban.

Notre semaine est rythmée par différents meetings fixes :

  • Un kickoff le lundi, qui nous permet de nous aligner sur les objectifs de la semaine
  • Un daily meeting tous les jours à 14h, d’une quinzaine de minutes, pendant lequel on échange sur les problématiques de chacun

Ce cadre structure nos journées, nous permet d’avoir des moments dédiés aux projets importants et d’échanger.

Pour nos communications régulières, on discute sur Slack. De ce point de vue, il n’y a pas trop de différence avec une vie classique au bureau.

Au moindre sujet complexe, on n’hésite pas à se téléphoner ou à passer sur Skype pour éviter la moindre ambiguïté.

Avec les autres membres de mon équipe, on fait souvent du pair programming, une méthode de travail dans laquelle deux développeurs travaillent ensemble sur un même ordinateur. On arrive très bien à le faire à distance grâce à des bons outils (souvent, ce n’est pas plus compliqué qu’une Google Doc avec Skype en mode partage d’écran). On se donne des conseils et ça marche super bien.

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