L’alignement : trouver sa voie
Ce témoignage fait partie des contributions d’élèves dans le cadre de la sortie début 2020 du premier livre d’Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor.
Je m’appelle Mathilde Lebaud et je suis entrepreneure. J’ai créé un site internet mettant en relation les clients directement avec les agriculteurs : www.lemarchedemathilde.fr
Pourtant, j’ai longtemps rêvé d’être archéologue ou ébéniste. Rien à voir me direz vous !
Ce qui me plaît dans ces deux métiers est le fait de travailler autant avec mes mains qu’avec ma tête. Je suis rêveuse et j’adore passer des heures à laisser mon imagination vagabonder pour me représenter la création de meubles ou l’ancien agencement d’un site de fouille.
Longtemps mon coeur a balancé entre les deux, mais j’ai finalement écouté mes proches en allant dans la comptabilité/finance.
Je me suis confortée dans ce choix en école, où j’ai rencontré un prof qui m’a inspirée et donnée l’envie de persévérer dans cette voie.
J’étais tellement contente de moi le jour où j’ai commencé à travailler pour la première fois ! Ces années d’audit ont été des années très chargées et riches en expériences car j’ai beaucoup appris. J’ai également fait la connaissance de nombreuses personnes qui sans s’en rendre compte m’ont menée vers ce que je fais aujourd’hui.
On pourrait dire que j’ai été ambitieuse car j’aurais aimé être à la place de ces directeurs financiers qui me semblaient si brillants mais qui passaient des heures et des heures au bureau. Je me suis aperçue qu’ils passaient à côté de plaisirs qui me semblent essentiels : voir mes proches et ma famille ou simplement rentrer à pied du travail le soir en passant par un parc ou à côté de la Tour Eiffel.
Alors, je me suis interrogée : est ce que finalement ce qui compte le plus pour moi, c’est d’avoir une carrière dans une de ces grandes sociétés ? Probablement au détriment de ma qualité de vie personnelle ?
Non.
J’ai toujours eu de l’ambition, mais surtout celle de réussir par mes propres moyens en créant mon entreprise de A à Z. Je me suis aperçue qu’il était très important pour moi de créer quelque chose qui puisse apporter une solution autour de moi. J’ai repensé à mon enfance et aux difficultés que mon père pouvait rencontrer dans son métier d’agriculteur.
La plus grande problématique consistait à vendre les produits de la ferme. Pas nécessairement moins cher puisque de toute façon, une fois tous les intermédiaires rémunérés, le prix final de vente au client est assez élevé. Mais surtout, comment apporter les produits de la ferme directement aux consommateurs ? Avec une juste rémunération pour le producteur ?
J’ai beaucoup réfléchi, tâtonné, hésité. Et puis, je ne sais déjà plus comment, j’ai eu le courage de démissionner. Même si aujourd’hui, je n’ai pas respecté mon planning initial, je pense que j’ai déjà beaucoup avancé. Le site est presque terminé, nous avons fait des marchés avec les agriculteurs pour tester les produits qui seront en ligne, la logistique va être finalisée prochainement…
Même si je n’arrive pas à percer dans cette voie, cela m’a permis de définir non pas ce que je veux vraiment, mais ce que je suis vraiment. On peut juger et dire que je me suis trompée dans mon parcours mais je pense que j’ai simplement appris à mieux me connaître, à écouter mes envies et à faire mes propres expériences.
Pour essayer de ne pas m’oublier, je me pose cette question toute simple de temps en temps : est-ce que dans 15, 30, 50 ans, je serai heureuse en repensant à ce que je fais maintenant ?
Il ne s’agit pas toujours de trouver sa voie, mais ses voies pour arriver à ce que l’on veut être.
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