3 conseils pour se reconvertir dans une startup
Go Fenix •
Le monde des startups est un environnement qui attire de plus en plus de talents pour bâtir l’économie de demain. À l’heure de l’arrivée de la “Grande Démission” en France, de nombreux actifs envisagent une reconversion professionnelle pour donner plus de sens à leur travail.
2 millions…
C’est le nombre de postes à pourvoir dans les startups en Europe d’ici 2025, d’après le dernier rapport de Scale Up Europe. France Digitale estime ces besoins à 400 000 dans l’Hexagone.
Alors que le niveau d’emploi dans le secteur numérique en France ne représente aujourd’hui que 1 million de travailleurs, les startups ne pourront pas répondre à leurs besoins sans recruter des profils en reconversion.
Et si les besoins en développeurs restent largement majoritaires, de très nombreux postes se créent également en marketing, en product, en design et en data.
Envie de répondre à l’appel ? Voici nos conseils pratiques pour vous reconvertir dans une startup.
Introduction : Pourquoi se reconvertir dans une startup ?
Les 5 métiers les plus recherchés en startup
Les 4 qualités les plus valorisées en startup
Conseil # 1 : Identifier les startups qui recrutent des reconvertis
Conseil #2: Identifier les formations qui ont le plus d’alumni en startup
Conseil #3: Echanger avec des professionnels pour bâtir votre projet
Introduction : pourquoi se reconvertir dans une startup ?
“Grande Démission”, “Quiet Quitting” ou encore envies de reconversion pour 1 actif sur 2 : les Français expriment une envie de donner un nouveau départ à leur carrière. Pour autant, travailler en startup n’est pas fait pour tout le monde. Il est important de considérer les principaux facteurs qui motivent les candidats à rejoindre ces structures… et de s’assurer que ces facteurs correspondent à vos attentes !
Voici 3 raisons principales :
Sens au travail : pour répondre aux grands enjeux économiques, sociaux et environnementaux de notre époque.
De nombreuses startups œuvrent aujourd’hui à bâtir un monde meilleur. C’est sous la bannière Tech4Values que France Digitale a rassemblé une vingtaine de startups pour partager leurs meilleures pratiques environnementales et sociales.
Que ce soit par du co-voiturage pour des modes de transports plus durables (avec BlaBlaCar), le développement d’un marché du reconditionné (avec Back Market) ou encore la facilité d’accès aux soins (avec Doctolib), les plus grosses startups de l’Hexagone sont souvent porteuses de missions à impact, qui attirent de nombreux candidats se retrouvant dans leurs valeurs.
Culture de travail plus collaborative : non, la culture en startup ne se résume pas à une table de ping-pong ou un babyfoot. Avec des équipes plus ouvertes, souvent structurées autour de projets, les modes de travail en startup favorisent l’autonomie, la prise de risque, la créativité et l’agilité.
Avec ces méthodes de travail, les collaborateurs s’impliquent davantage dans les prises de décision quotidiennes de l’entreprise.
Management ouvert : par rapport aux modèles de management classiques, le management en startup se distingue souvent par une collaboration plus horizontale, des espaces ouverts aux échanges (avec des co-working ou open space, par exemple) et des modes de travail plus flexibles, notamment sur la dimension du télétravail.
Tout cela place la confiance et la coopération au cœur des relations de travail.
« Dans un contexte où les actifs changent de métier jusqu’à 12 fois au cours de leur carrière, il est important que chacun soit architecte de son parcours professionnel pour identifier les valeurs et les organisations qui leur correspondent le mieux, au fil du temps. Chez LHH, nous observons que le sens au travail est un facteur crucial pour choisir son prochain départ.»
Murielle Antille, directrice des affaires publiques du cabinet LHH.
Les 5 métiers les plus recherchés en startup
Alors, quels métiers retrouve-t-on le plus souvent en startup ? Au-delà des fonctions support classiques que l’on retrouve dans toutes les organisations (telles que les ressources humaines, la comptabilité, la finance, le juridique, etc), une startup repose sur l’utilisation d’une technologie pour croître rapidement sur le marché.
A ce titre, on peut distinguer 5 grands groupes de métiers parmi ceux qui sont les plus recherchés dans les startups :
- Le développement : le métier de développement consiste à programmer par langage informatique des applications web ou mobile, et qui fournissent des instructions qui commandent les machines (ordinateurs, smartphones, etc). Dans les métiers du développement, on trouvera notamment le développement front-end (qui conçoit les interfaces avec lesquelles les utilisateurs interagissent), le développement back-end (qui gère les serveurs et les bases de données) ou encore le développement mobile (qui conçoit des applications Android ou iOS).
- Le product management : le métier de product manager consiste à orchestrer la vision du produit entre les ressources techniques, les besoins des clients et les objectifs de l’entreprise. Cela implique de collaborer avec de nombreux départements pour rassembler les équipes autour d’une vision, et de savoir prioriser les actions à mener pour répondre aux enjeux des clients.
- Le design : lorsque l’on évoque le design, on pense souvent au graphisme, mais ces métiers sont aujourd’hui nombreux. L’User Experience Design, par exemple, est une discipline qui consiste à concevoir les expériences les plus satisfaisantes pour les utilisateurs, sur la base de recherches sur leurs besoins, et qui travaille avec les équipes de développement pour créer les fonctionnalités les plus ergonomiques pour faciliter le parcours client.
- La data : avec la croissance exponentielle des données sur internet, les startups ont accès à des informations considérables sur leur marché, leurs clients et leurs produits. Pour les exploiter, les métiers de data analyse et de data science utilisent les statistiques et les outils de programmation informatique pour analyser le passé, mais également concevoir des modèles prédictifs pour anticiper l’avenir.
- Le marketing : enfin, les startups ne pourraient exister sans une force commerciale pour attirer et fidéliser les clients. Les métiers du marketing peuvent se spécialiser dans plusieurs domaines, tels que le SEO (pour le référencement sur les moteurs de recherche), le SEA (pour gérer les campagnes publicitaires), le copywriting (pour composer des textes accrocheurs) ou encore le community management (pour engager une communauté sur les réseaux sociaux).
Il est à noter que si ces métiers sont tous importants pour l’organisation d’une startup, les plus grands besoins se situent au niveau du développement web.
Parmi les alumni des principaux bootcamps tech (des formations intensives) travaillant pour les plus grosses startups de l’Hexagone, Go Fenix note, dans son rapport sur les reconversions dans les startups françaises, que près d’1 reconversion sur 2 se fait dans des métiers du développement web.
Ces tendances sont par ailleurs constatées au quotidien par les recruteurs.
[Encart : citation]
« Nous sommes globalement sur un marché en tension, et il n’est jamais évident d’attirer des talents digitaux. Cela est particulièrement vrai pour les développeurs. Quand je cherche des compétences en Swift ou en Node.js, nous sommes sur des cycles de recrutement bien plus longs .»
Delphine Teil, head of talent acquisition chez Luni ; studio de création d’applications mobiles bordelais.
Les 4 qualités les plus valorisées en startup
Aussi décisives que les compétences techniques, les soft skills, ou compétences humaines, sont particulièrement importantes pour rejoindre une startup. Voici 4 qualités que les recruteurs apprécient particulièrement :
- Autonomie : dans un contexte d’effectifs limités, travailler en startup, requiert d’être autonome. En effet, ces organisations ne peuvent se permettre d’avoir de multiples niveaux hiérarchiques, et favorisent souvent la confiance accordée aux collaborateurs pour mener à bien les missions qui leur sont confiées. Si cela peut être déconcertant pour ceux qui apprécient d’avoir un cadre et des repères précis, l’autonomie est assurément un facteur d’attraction pour les employés qui cherchent à fuir le micro-management !
- Créativité : avec des effectifs restreints, il est également plus facile de créer des liens entre collaborateurs et de faire entendre ses idées. Par définition, une startup défie le statu quo et cherche à proposer une nouvelle solution à un problème. A ce titre, rejoindre une startup, c’est faire partie d’une aventure qui encourage la créativité et la proposition d’idées.
- Agilité : le rythme de travail peut être considérablement différent en startup, comparé à celui d’une grande organisation. En effet, l’agilité est une caractéristique forte des plus petites organisations, qui n’ont pas encore de processus solidement établis, et ne font pas intervenir de multiples décisionnaires dans les projets.
- Flexibilité : la vie en startup n’est pas un long fleuve tranquille ! Dans un environnement concurrentiel et mouvant, il n’est pas toujours facile de trouver ses repères, et les équipes doivent sans cesse se réinventer pour répondre aux besoins de leur marché. C’est pourquoi il est primordial de pouvoir s’adapter aux inévitables changements qui rythmeront la croissance de la startup.
Ces qualités, Quentin Morel a su les démontrer lorsqu’il s’est reconverti comme product manager chez BuyCo, une startup de fret maritime marseillaise : « Je viens du monde du conseil et mon expérience d’accompagnement de clients publics m’a demandé de toujours faire preuve d’agilité, adaptabilité et autonomie. Ce sont des qualités qui me sont aujourd’hui essentielles en startup pour gérer mes projets, avec une méthodologie Agile. »
Louis-Marie Bonnefont, lui, s’est reconverti en développement back-end chez BackMarket, et conseille de miser sur son expérience préalable, même si ce n’est pas du code, pour faire la différence. « Quand on sort d’un bootcamp, il ne faut pas essayer de convaincre un recruteur que l’on sait aussi bien coder que quelqu’un qui a fait 5 ans d’études. Il faut plutôt souligner que l’on a le niveau nécessaire pour commencer et progresser, et puis souligner comment nos autres compétences peuvent servir l’équipe. Pour moi, c’était l’appétence product : avoir un développeur qui s’y intéresse permet de mieux collaborer avec les autres équipes. »
3 conseils pour démarrer votre reconversion dans une startup
D’après les estimations de France Digitale, il y a plus de 27 000 startups en France. Alors, comment identifier l’entreprise idéale pour votre reconversion ? Voici 3 conseils pratiques pour accélérer vos recherches.
Conseil #1 : Identifier les startups qui recrutent des reconvertis
Pas facile de trouver sa place sur le marché de l’emploi quand on est issu d’une reconversion. Que cela soit dû au symptôme de l’imposteur ou à la frilosité des employeurs à embaucher un junior, il faut savoir cibler les entreprises qui sont les plus susceptibles de recruter des professionnels qui ont votre parcours. Quelques signaux peuvent vous aider à les reconnaître :
Levée de fonds : que ce soit en série A, B ou C, lorsqu’une startup lève plusieurs millions d’euros sur le marché, elle aura des plans de recrutement conséquents pour se développer rapidement.
Dans ce contexte, lorsqu’elle annonce recruter des centaines de postes sur une année, elle a des enjeux de vitesse auxquels les processus de recrutement “classiques” ne peuvent répondre.
En tant que candidat issu d’une reconversion, vous avez toutes vos cartes à jouer.
Vous pouvez consulter des sites tels que French Web pour faire de la veille sur les dernières levées de fonds en France.
Croissance : une startup aura également besoin de renforts lorsqu’elle est en croissance ! Louis-Marie Bonnefont, de BackMarket, souligne que dans son équipe de 6 développeurs, ils sont 5 à être issus de reconversions. « Dans les startups qui croissent, on recrute souvent des reconvertis. C’est un bon signal pour postuler ».
Comment les identifier ? Il peut être intéressant de se pencher sur les startups référencées avec la French Tech, et de s’abonner à leurs actualités sur LinkedIn.
Alumni des bootcamps : enfin, le meilleur moyen de trouver les startups qui recrutent des reconvertis, c’est encore de trouver où ces derniers travaillent le plus !
Les fonctionnalités de LinkedIn permettent de chercher des profils par formation. Essayez d’identifier les startups les plus récurrentes parmi les résultats pour cibler vos recherches.
Dans son étude, Go Fenix a compilé le top 10 des startups qui recrutent le plus d’alumni des bootcamps :
Antoine Chauffrut, lead scale-up chez France Digitale, constate que : «Pour les profils en reconversion, il y a 2 portes d’entrée pour rejoindre une startup. Soit miser sur les plus petites : elles ont moins de moyens mais vous serez sûrs de gagner rapidement en autonomie. Soit sur les plus grosses : leurs équipes seront mieux organisées pour accompagner des profils juniors ou en reconversion.»
Conseil #2: Identifier les formations qui ont le plus d’alumni en startup
Il existe près de 90 000 organismes de formations en France. Le marché étant fortement concurrentiel, il est important d’identifier 3 facteurs clés pour choisir la formation la plus adaptée à vos besoins.
Style d’apprentissage : êtes-vous plutôt autonome ou collaboratif ? Préférez-vous l’apprentissage à distance ou en présentiel ? Ces facteurs doivent être le point de départ de vos recherches, car l’apprentissage d’un nouveau métier exige dans tous les cas une forte dose de motivation pour aller au bout d’une formation de plusieurs semaines ou plusieurs mois. Le mode distanciel avec mentor sera une très bonne option pour certains apprenants, quand d’autres auront besoin d’un soutien suivi en classe pour rester motivés.
Financement : en fonction de votre situation professionnelle, certains financements vous seront accessibles pour réaliser votre formation : le Compte Personnel de Formation pour tout actif ayant cotisé, financement par OPCO pour les salariés, aides de votre région ou de Pôle Emploi pour les demandeurs d’emploi, ou encore financement du FAF pour les indépendants. Vous pouvez trouver plus de détails sur les alternatives au CPF dans cet article.
Employabilité : enfin, le critère de l’employabilité n’est pas à négliger. L’insertion professionnelle des apprenants est un enjeu clé pour les organismes de formation, qui doivent obtenir un taux élevé d’insertion pour conserver leur label Qualiopi. Il est donc important de vérifier si l’organisme communique sur le taux d’employabilité de ses alumni, ou encore sur les entreprises qui recrutent régulièrement dans leurs rangs. Encore une fois, LinkedIn est votre allié pour vérifier les débouchés des alumni.
Conseil #3: Echanger avec des professionnels pour bâtir votre projet
Vous avez fait vos recherches et identifié une startup ou une formation qui vous séduit ? Il est temps de confronter votre projet à la réalité du terrain et d’échanger avec des professionnels. Que ce soit pour une formation ou un emploi, vous vous devez de réaliser au moins 3 enquêtes métier pour avoir des retours d’expérience qui confirmeront ou infirmeront votre projet de reconversion.
Voici 3 étapes à ne pas négliger :
Soyez concis et précis : il peut être inconfortable de solliciter des échanges avec des inconnus via LinkedIn, mais c’est pourtant un moyen redoutablement efficace d’avoir des échanges professionnels. Comment s’y prendre facilement ? Soyez concis et précis dans votre message : expliquez votre projet, et en quoi la personne que vous sollicitez est pertinente pour vous aider. Si vous êtes en recherche d’emploi, évitez de solliciter directement un emploi, et abordez plutôt votre contact sous l’angle de la prise de conseils.
Préparez votre entretien : une fois l’entretien décroché, il est important de faire ses recherches sur le contact pour être respectueux de son temps. Concrètement, évitez de poser des questions dont vous pouvez trouver les réponses sur Google, et préparez une série de questions basée sur vos recherches et l’expérience de votre interlocuteur. Votre préparation le mettra dans de meilleures conditions pour vous aider.
Faites le suivi après échange : après l’entretien, n’hésitez pas à envoyer un petit mot de remerciement le lendemain, et à ajouter le contact à votre réseau LinkedIn. De cette manière, vous pourrez partager des nouvelles sur votre projet, a fortiori si vous mettez en pratique les conseils de votre interlocuteur : il sera gratifiant pour lui de voir que ses conseils vous ont aidé, et peut-être serez-vous amenés à reprendre contact ultérieurement.
Le mot de la fin
Le monde des startups est en pleine croissance et c’est une opportunité pour beaucoup d’y trouver un travail motivant et enrichissant.
C’est également un monde généralement plus ouvert à la reconversion : plus qu’un diplôme, ce sont des compétences et des expériences qui comptent pour faire grandir une startup.
Le plus important pour vous sera donc de bien définir votre projet professionnel, et d’être au clair sur les raisons qui motivent votre reconversion.
Commentaires