Message important à tous les indépendants (et ceux qui veulent quitter le salariat)

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Alexandre Dana

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Le 17 mars dernier, à midi

Votre quotidien change radicalement.

Votre restaurant préféré ferme ses portes. De même pour votre librairie. Le grand supermarché du coin, lui, reste ouvert.

Les salariés parmi vous sont renvoyés chez eux.

Les fortunes sont diverses : certains continuent de travailler de la maison comme si de rien n’était, tandis que d’autres sont placés en chômage partiel. Les moins chanceux d’entre vous perdent leur emploi.

Pendant ce temps, chez LiveMentor, la tempête passe sans faire trop de dégâts. Nous avons la chance de pouvoir éviter tout licenciement. Mais on se méfie : on essaie de réduire les dépenses, on fait le dos rond.

Parce que j’ai parfaitement conscience que la plupart des patrons de TPE et PME parmi vous doivent stopper leur activité. Du moins, partiellement.

La période promet d’être trouble : votre mission devient maintenant administrative, avec pour seul objectif d’obtenir les aides de l’Etat promises le jour même. Il en va de la survie de votre entreprise.

Comme tout le monde, vous avez entendu à la radio que « personne ne sera laissé de côté, quoi qu’il en coûte ». Alors ces fameuses aides, vous les attendez avec impatience.

Au même moment, les indépendants, les auto-entrepreneurs et les freelances parmi vous voient leur activité s’effondrer.

  • Les entreprises coupent les budgets, et en tant que freelances (que ce soit le développement web, le conseil, la traduction, le coaching, la communication, ou le design) vous êtes les premières victimes.
  • D’un seul coup, les auto-entrepreneurs comme vous (les prestataires de service, les artisans, les travailleurs des plateformes) n’ont plus (ou peu) le droit d’exercer.
  • Et vous, les indépendants des secteurs considérés comme les « moins touchés », apprenez que vous ne recevrez pas les aides accordées aux professionnels de l’hébergement, du tourisme, ou de l’évènementiel.

C’est la douche froide.

Même s’il a été promis que « personne ne sera laissé de côté », il semblerait que la majorité des indépendants soient tout de même exclus du Fonds de Solidarité.

Pour tout le monde, 2020 commence de la pire des manières, et l’année s’annonce difficile.

Mais la situation est encore plus difficile pour vous, les indépendants. Parce que vous avez été oubliés.

Purement et simplement… oubliés.

Le 18 mars, le lendemain

Une première voix s’élève pour défendre les indépendants.

Cette voix, c’est celle de Hind Elidrissi, la fondatrice de la mutuelle pour indépendants Wemind.

En quelques jours, elle remue tous les médias.

Elle commence par lancer une pétition sur change.org, pour demander la mise en place d’un dispositif de chômage technique pour tous les indépendants touchés par la crise. Elle récupère plus de 20 000 signatures.

Les jours qui suivent, son combat est raconté dans les Echos et l’article met en lumière les oubliés du Fonds de Solidarité.

Elle enchaîne aussi les plateaux TV pour insister sur la nécessité d’un plan de relance pour tous les professionnels… et pas seulement le traditionnel duo salariés-patrons.

Le 28 mars, 10 jours après le début du confinement

Le gouvernement fait des annonces.

Le ministre de l’économie revient sur sa décision et décide d’intégrer tous les indépendants dans le Fonds de Solidarité national.

Le combat mené par Hind a payé !

Tous les indépendants, vous y compris, pourront être indemnisés pour faire face aux difficultés de cette crise. Et ce, sans aucune restriction de secteur.

Vous allez pouvoir recevoir jusqu’à 1 500 € d’aides tous les mois. Mais le plus important, c’est que vous allez être logés à la même enseigne que les salariés.

Après quelques jours d’incertitudes, les choses semblent donc s’améliorer. 2020 ne va pas être si terrible finalement.

Le 11 mai, fin du confinement

Le pays est toujours à l’arrêt, encore engourdi des 2 mois d’hibernation qui viennent de s’écouler.

Mais le quotidien reprend doucement le rythme qui était le sien.

Votre restaurant préféré ré-ouvre, tout comme votre libraire. Le supermarché du coin, lui, voit son affluence peu à peu augmenter.

Pour les secteurs d’activité les plus touchés, comme le tourisme ou l’évènementiel, il va falloir être patient avant que la machine redémarre. Mais le Fonds de Solidarité est prolongé jusqu’à la fin de l’année, alors ça devrait aller.

Sauf que…

… le gouvernement vous annonce qu’en tant qu’indépendants, vous serez exclu de ce Fonds de Solidarité dès la fin du mois de juin.

C’est un coup de tonnerre : 2 millions d’indépendants (sur 3 millions en France !) se retrouvent sans aide, ni visibilité sur le reste de l’année.

Fin juin, vous vous retrouvez donc dans la même situation qu’au mois de mars.

Retour à la case départ.

Et 2020 continue de la pire des manières.

Le 1er septembre, 2 mois après la fin des aides pour les indépendants

Ça fait quelques semaines déjà que Hind est retournée sur le champ de bataille.

Mais rien n’y fait : au mois d’août, c’est silence radio de la part du gouvernement.

Elle reçoit alors un soutien inattendu : celui d’une vingtaine d’acteurs majeurs du marché du freelancing en France.

En plus de Wemind, la néo-banque Shine se range derrière elle. Mais aussi l’organisme de crédit aux indépendants Mansa, ainsi que les plateformes Comet ou Crème de la Crème.

LiveMentor se joint également à Hind.

On n’allait pas la laisser mener ce combat toute seule.

Le 3 septembre, annonce du plan de relance

Quelques jours plus tard, le gouvernement s’exprime à nouveau pour annoncer un plan de relance de l’économie.

L’Etat s’endette de 100 milliards (!), qui seront répartis de la manière suivante :

  • 60 milliards pour aider les entreprises à ne pas fermer,
  • et 40 milliards pour aider les salariés à ne pas sombrer.

Et à nouveau, les indépendants sont complètement exclus du débat. Sur les 100 milliards, pas un centime n’est prévu les 2 millions d’indépendants les « moins touchés ».

Pourtant, vous y avez droit tout autant que les patrons et les salariés, à ce plan de relance !

C’est un emprunt contracté par l’Etat. Alors cet emprunt, il faut bien le rembourser. Et ce remboursement, il sera effectué grâce aux taxes et aux impôts… que vous allez payer en tant que citoyens.

Vous allez donc participer à un plan de relance auquel vous n’avez pas droit.

La mobilisation n’a donc rien changé (pour l’instant). Et en parallèle, la situation sanitaire se dégrade.

Le contre-coup du premier confinement se fait aussi ressentir.

Les indépendants dont le chiffre d’affaires dépasse 60 000 € n’avaient reçu aucune aide du Fonds de Solidarité (c’était la condition du gouvernement), et leurs trésoreries ressemblent désormais aux poches d’un adolescent fauché.

Le soutien du Monde, du Figaro et les passages répétés de Hind sur les plateaux de BFM Business n’y changent rien : la situation s’enlise dangereusement.

Le 30 octobre, comme un air de déjà vu

Le reconfinement est décrété.

Votre restaurant préféré peut continuer à vous régaler… à emporter. Votre libraire, lui, doit à nouveau fermer ses portes.

Ça fait 2 mois que Hind enchaîne les réunions à Bercy, et contacte autant de députés que possible pour les alerter du problème. Elle reçoit tout de même le soutien de 100 d’entre eux !

C’est alors qu’un nouveau discours est prononcé, par le ministre de l’économie cette fois.

La surprise est grande, surtout pour Hind…

car son combat a porté ses fruits !

Cette fois, les indépendants sont au centre du débat. Le Fonds de Solidarité est remis en place pour tous, y compris les freelances et les auto-entrepreneurs. Et ce, au moins jusqu’à fin Novembre !

Vous pouvez souffler.

C’est un peu les montagnes russes pour les indépendants. Mais il semblerait que l’année 2020 se termine mieux que ce qu’elle n’a commencé.

La question qui se pose à présent, c’est 2021.

Comment ne pas reproduire les mêmes erreurs ?

J’ai décidé de rejoindre Hind dans son combat

Je vous l’assure : ces retournement de situation, ces avancées sociales en faveur de indépendants, vous le devez en partie à Hind.

Ou plutôt, à Hind et au néo-syndicat qu’elle a formé : indépendants.co.

Ce sont eux qui ont lancé les pétitions, qui ont fait remonter les problèmes jusqu’au gouvernement, et qui ont plaidés les droits des indépendants au moment où ils étaient oubliés.

Toute cette année, ils étaient au front pour le Fonds de Solidarité.

Mais c’est loin d’être le seul des combats qu’ils mènent :

  • ils plaident l’adoption d’une assurance chômage pour les démissionnaires qui souhaitent se lancer…
  • … mais aussi une assurance pour les indépendants en cas de catastrophe économique (comme en cas de catastrophe naturelle) ;
  • ils veulent démocratiser l’accès aux emprunts pour les freelances, pour que vous puissiez vous construire un patrimoine au même titre que les salariés…
  • … mais aussi faciliter l’accès aux locations pour les jeunes indépendants ;
  • et bien sûr, ils luttent pour améliorer la situation des travailleurs « indépendants », mais « dépendants » des plateformes comme Uber ou Deliveroo.

LiveMentor a soutenu ce néo-syndicat pendant la crise, pour essayer de mettre en lumière les difficultés des indépendants.

J’ai personnellement soutenu Hind dans toute sa démarche ces derniers mois.

Alors, pourquoi s’arrêter maintenant ?

L’année prochaine, LiveMentor s’engage pour les droits des indépendants

Ça fait plus de 4 ans que LiveMentor forme des indépendants. J’en ai vu passer des milliers !

Vous êtes les fer de lance d’un nouveau monde du travail dans lequel les gens vivent de leur passion et de leur savoir-faire. Une vision du travail plus alignée avec vos valeurs et votre rythme de vie.

Et moi, j’y crois à ce nouveau monde.

Mais je refuse de vous former à devenir indépendants, si c’est pour devenir la variable d’ajustement de la société.

Vous n’êtes pas ceux que l’on appelle pour boucher les trous quand ça va bien… et qu’on oublie lorsque ça va mal.

Au contraire, vous représentez le futur de l’économie de ce pays. Vous devez être protégés et préservés, au même titre que les salariés et les patrons.

Alors à partir de maintenant, on va s’engager durablement avec Hind et indépendants.co.

Pour 2021, et pour toutes les années à venir, on va les soutenir et les aider dans leur développement. Et de cette manière, on va vous soutenir et vous aider.

Je crois que c’est la suite logique pour LiveMentor.

On doit défendre les entrepreneurs que nous formons, prendre position pour les auto-entrepreneurs et les freelances. Vous apporter notre soutien total et inconditionnel à partir du moment où vous sortez de nos formations.

En 2020, on a pris une leçon, c’est vrai. Mais pour 2021, on en tire les enseignements.

Je vous parlerai des actions concrètes qu’on va mener un peu plus tard. Chaque chose en son temps.

Avant de terminer, je voulais aussi vous donner 2 moyens de rester informés des actions menées par indépendants.co :

Dernière chose : dites-moi ce que vous pensez de tout ça. Donnez-moi votre avis en commentaires de cet article, juste en bas.

C’est le meilleur moment pour faire un bilan et réagir sur le sujet, alors profitez-en !

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Alexandre Dana

Co-fondateur et CEO de LiveMentor