Interview de Gabriel Gourovitch de GrowthMakers

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Hannah Cassar

Illustration de Interview de Gabriel Gourovitch de GrowthMakers

Pour Gabriel Gourovitch, on monte une boîte parce qu’on en a besoin au fond de soi !

Au vu des sacrifices que cela demande, on doit avoir un driver plus important que l’argent (on est en général mieux payé à travailler pour une grande entreprise) ou que la gloire (la plupart du temps, personne ne nous connaît de toute façon).

Cette démarche doit venir du coeur.

L’important, c’est le fond, il faut se demander “en quoi cela me porte ? Qu’est-ce que je peux apporter de différent à ce monde, avec mes compétences et ma personnalité unique ?” Et enfin : “est-ce que je prends du plaisir ?”

La vie d’entrepreneur est un paradigme en elle même, la frontière entre vie perso et vie professionnelle éclate littéralement, tout se mélange. Et puis, on passe beaucoup de temps à faire des choses qui ne génèrent aucun revenu. Networker, prendre des cafés, aller à des dîners business…

Mais quand on a des rêves, il ne faut rien lâcher !

Créateur dans l’âme, Gabriel Gourovitch ouvre sa première boîte à 21 ans et commence en freelance en 2013, alors que le Growth Marketing est peu connu.

Il apprend les bons mots clés pour faire mouche lors de rencontres avec des dirigeants d’entreprises. Il les interroge sur l’état de leur croissance puis offre son aide en freelance.

Ces premiers contrats ne sont pas là pour le nourrir, ils sont l’opportunité d’augmenter considérablement ses compétences et sa légitimité. Gabriel écrit aussi gratuitement pour des blogs. Il est en train de créer son réseau et … il apprend ! Selon lui, il faut être dans un apprentissage constant pour être à la page et évoluer. 

Gabriel Gourovitch est un homme d’action, il voit sa vie comme une succession d’aventures. Ce qui lui plaît, c’est l’adrénaline du grand saut dans l’inconnu.

Aujourd’hui, il répond à nos questions sur son parcours, ses projets et son mindset d’entrepreneur.

Gabriel Gourovitch, qui es-tu ?

Je m’appelle Gabriel Gourovitch, j’ai 27 ans et on dit souvent que je suis une boule d’énergie sur pied. Plus concrètement: hyperactif, agité, intense, et curieux de tout.

J’ai besoin de faire beaucoup de choses à la fois avec beaucoup de gens différents, que cela soit monter des boites, investir ou organiser des fiestas. Un vrai boulimique de la vie en conclusion.

Aujourd’hui, je suis le CEO et cofondateur de BusinessClass, une startup permettant aux employés de startups et PME de se former en continu et de n’importe où sur les dernières compétences digitales. 

Je produis et anime des podcasts business & tech GrowthMakers, (sur les nouvelles techniques marketing et growth) Dans l’Arène (sur les nouvelles techniques commerciales B2B) et Business & Covid (sur le management en temps de crise).

Nous sommes associés avec mon frère Laurian sur tous ces projets, il est l’homme de l’ombre grâce à qui tout cela est possible.

Pourquoi t’être lancé en tant qu’indépendant ? Quel a été le déclic ?

J’ai toujours baigné dans l’entrepreneuriat depuis mon plus jeune âge, avec mon père, mon grand père ou encore mon oncle, qui sont entrepreneurs.

Via une alternance en fin d’étude, j’ai vite compris que je n’avais pas envie de salariat.

A peu près en même temps, j’ai été victime d’un accident, suite auquel je me suis rendu compte que chaque minute à ne pas faire ce que l’on aime, à ne pas se rapprocher de ses rêves, est une minute perdue que l’on ne pourra jamais récupérer. Ça a été l’élément déclencheur inconscient de toute la suite je pense.

N’ayant pas fait de grande école de commerce, j’ai vite compris que si je voulais réussir une belle entreprise, je devrais créer mon propre chemin, et sortir des sentiers battus – car je n’avais ni le réseau, ni les compétences apprises dans ces écoles.

Je le redis, car on ne le dit pas à ceux qui veulent se lancer : il faut créer soi-même son chemin si on veut y arriver, surtout si on a peu de réseau et/ou qu’on ne sort pas de belles écoles de commerce.

Si on m’avait dit il y a trois ans que je serais podcasteur un jour, je ne l’aurais pas cru par exemple !

Quels sont les obstacles qui t’ont marqué lorsque tu t’es lancé ?

Le choix du mot “obstacle” dans la question est intéressant. 

Il est souvent vu comme un problème. En réalité, il est souvent la réponse au problème.

Quand on parle d’obstacle, la logique voudrait qu’on les évite, or -et c’est assez contre-intuitif,  il faudrait foncer dessus afin de trouver des solutions pour les surmonter.

D’ailleurs, on peut mesurer la réussite d’une personne au nombre d’obstacles qu’elle a dû surmonter, plus il y en a, plus la réussite est grande.

Plus concrètement, j’en ai rencontré énormément au début, encore plus aujourd’hui, et j’imagine d’autant plus demain.

Si on voit l’entrepreneuriat comme une marche vers un sommet alpin, les premiers pas sont difficiles car on ne sait pas quel chemin prendre pour y arriver (il y en a tellement), mais plus on monte et plus les pas sont difficiles. L’entrepreneuriat est une suite d’obstacles qu’il faut prendre plaisir à surmonter.

Pour revenir à plus de concret, pour ma part, au début le plus compliqué était deux variables: le réseau, pour trouver des clients et la légitimité pour les faire signer.

  • Réseau d’entrepreneur

Je n’ai pas fait de grande école, j’avais peu de réseau. 

J’ai donc tout fait pour rencontrer la communauté startup à l’époque. J’ai multiplié les cafés, organisé des meetups Growth…

C’est là que j’ai rencontré un des fondateurs de Mangrove, -qui était à ce moment la communauté des top freelances, et que j’y suis entré.

Les membres étaient extraordinairement ouverts et pay forward. C’est là-bas que j’ai réellement accéléré mon apprentissage et mon réseau.

  • Compétence & Légitimité

 J’étais encore jeune pour vendre mes services de Growth Hacker, j’ai donc passé un temps fou à construire une marque personnelle sur LinkedIn, à écrire des articles puis enfin à lancer un podcast.

Il faut commencer petit et grossir peu à peu. Commencer à un tarif bas pour apprendre, puis augmenter son TJM {taux journalier moyen} par exemple.

En même temps, depuis le début de ma carrière je choisis uniquement des contrats et des entreprises dont je peux ressortir un véritable cas client. Je me suis toujours comporté en entrepreneur de ma carrière et de ma vie, et je pense que cela m’a énormément facilité la suite – en freelance, en agence, en créant la première formation sur le Growth management dans son ensemble en France.

En conclusion, il faut absolument résister à l’envie de contourner les obstacles, car c’est là que réside tout l’apprentissage et l’expertise future. Je le redis, c’est assez contre intuitif, mais il faut voir les obstacles avec plaisir et y aller avec l’envie de les surmonter.

A quel stade en es-tu aujourd’hui ? Quelle est ta vision pour les prochaines années de GrowthMakers ?

Actuellement il se passe deux choses:

  • La structuration du studio de production. On passe de podcasteurs indépendants à un réel studio de production d’émission B2B (3 émissions par semaine)
  • La structuration de BusinessClass : passer d’une seule formation donnée par moi-même à 5 formations par des rock stars dans leur domaine, afin de former 500 startups et PMEs en 2020.

L’avenir de GrowthMakers:

GrowthMakers Media est déjà un pionnier sur les nouvelles méthodes marketing et de vente, nous avons l’ambition d’en faire un média B2B leader.

La façon que nous avons de consommer de l’information ou de se former a radicalement changé en 10 ans seulement. 

Je crois que les acteurs traditionnels du côté des médias comme du côté de la formation, ont intérêt à très vite se renouveler s’ils ne veulent pas mourir dans d’atroces souffrances dans les 5 à 10 prochaines années.

On voit bien que la génération millennials ne consomme plus de télé, peu de radio, et en revanche beaucoup de podcast.

Pour se tenir au courant, pour apprendre nous allons beaucoup plus sur des formats vidéo youtube, créées par des passionnés non professionnels par exemple, plutôt que des pseudos experts autoproclamés.

Aujourd’hui, ce qu’un millennial recherche, c’est de l’authenticité et de la légitimité de la part du professeur. Il cherche à casser avec les schémas actuels qui ne lui conviennent plus. Notre génération veut du vrai et une expérience extrêmement personnalisée.

Nous avons là aussi été pionniers sur la transmission de savoir des nouvelles méthodes de business, nous voulons maintenant faire de BusinessClass une référence.

De l’autre côté, ce qu’on apprend en cours à l’école ou à la fac, est de plus en plus éloigné des besoins du marché, de ce qui crée un réel “capital” employabilité.

Il y a un véritable gap de savoir entre ce qu’on apprend à l’école et la réalité de nos métiers tech, marketing ou dans le commercial. 

Dans le même sens, il existe un gap encore plus important entre ce que les entreprises de formation offrent et le besoin des employés et des dirigeants de PME -startups incluses.

Nous y répondons avec des formations en ligne par les meilleurs experts, accessibles de n’importe où, et en quelques heures par semaine.

Peux-tu nous donner quelques chiffres sur ton activité aujourd’hui ?

Pour le média, nous avons dépassé la barre du million d’écoutes, et nous avons une croissance mensuelle de 20% depuis 3 ans.

En ce qui concerne nos formations, nous avons formé plus de 200 startups et PME en 1 an et demi et fait 100% de croissance en 2019 pour arriver à un chiffre d’affaire à 6 chiffres. 

Nous avons démarré sur fonds propres, nous visons un x8 et 5 embauches en 2020.

Peux-tu nous dire qui sont les entrepreneurs qui t’inspirent ? Tes mentors ?

J’admire les personnalités qui ont su se réinventer au cours de leur vie, et à chaque fois sortir des cases dans lesquelles on les mettait.

En business et entrepreneuriat, le seul et unique Bernard Tapie.

En plus littéraire : Boris Vian et Antoine de Saint Exupéry.

En plus philosophique : Marc Aurèle, Sénèque et Confucius.

Merci beaucoup Gabriel. Nous avons en commun cette passion pour l’entrepreneuriat bien sur, mais également un tas de valeurs qui la composent. Comme toi, nous croyons au Growth Mindset -même très jeune ;). Avant d’être une accumulation de chiffres, le Growth Mindset est d’abord une philosophie et une approche qui s’appuie beaucoup sur l’expérience et l’apprentissage. 

Quand on est entrepreneur, il est essentiel de progresser sans cesse. il y a plein de manières et plein de formats pour le faire. Découvrez comment trouver les ressources pour entreprendre.

Dans le même esprit, on vous aide aussi à surmonter la peur d’entreprendre et à rompre la solitude de l’entrepreneur.

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