Le grand Guide des métiers de la Tech (2/2)

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Go Fenix

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Se lancer en freelance dans les nouvelles technologies sans savoir coder, mission impossible ? Eh bien non ! 7 autres métiers pour vous le prouver.

Les nouvelles technologies sont indéniablement LE secteur d’avenir. La créativité y est omniprésente et les innovations évoluent à grande vitesse… sans compter que les opportunités professionnelles sont abondantes pour les salariés et les freelances.

C’est la raison pour laquelle se faire accompagner dans sa reconversion vers les métiers du digital peut-être un bon moyen de faciliter ce nouveau départ, qui tente aujourd’hui de plus en plus de personnes.

Pourtant, une idée reçue persiste : celle selon laquelle il faudrait forcément savoir coder pour travailler dans ce secteur. Si apprendre le code peut être passionnant, c’est loin d’être indispensable. De la cybersécurité au copywriting, il existe de nombreux métiers de la Tech pour lesquels vous n’avez pas besoin d’apprendre la programmation informatique.

Découvrez sans plus attendre 7 autres métiers digitaux sans connaissances en code prérequises, à travers le regard de professionnels indépendants.

1. Business analyst

Le business analyst aide les organisations à identifier leurs besoins métiers et à mettre en place des outils et solutions informatiques pour améliorer leurs processus et atteindre leurs objectifs.

Katia Killa Rosas – business analyst salesforce freelance

Katia Killa Rosas est business analyst salesforce en freelance depuis 7 ans. Après des études d’économie-gestion avec spécialisation marketing, elle a eu l’occasion d’intégrer une toute nouvelle équipe dédiée au CRM salesforce, chez Orange. Si les débuts sont hésitants, Katia se passionne rapidement pour l’outil salesforce « Au début, ça me semblait très technique… mais, au fur et à mesure, j’ai pu l’apprivoiser et travailler sur de la gestion de projet ».

Ce n’est que le début de l’aventure. Après près de deux ans de salariat, Katia se lance dans le bain du freelancing « On m’a encouragé à me mettre à mon compte car, être business analyst salesforce, c’est travailler dans un secteur prolifique ». Et cela se confirme : « Depuis que je suis devenue freelance, je n’ai jamais eu de trou entre les missions, sauf quelques mois pendant les confinements ». Une cadence d’activité qui s’explique par un réseau professionnel riche, notamment sur LinkedIn : « C’est un intermédiaire entre les chasseurs de têtes et moi ». 

Les missions pour de grandes entreprises s’enchaînent, principalement en télétravail. « J’interviens essentiellement auprès d’entreprises qui utilisent déjà salesforce, pour maintenir le système et mettre en place de nouvelles fonctionnalités. Je suis une véritable intermédiaire entre les fonctions métiers et l’équipe technique. Parfois, je prends même le rôle de formatrice », raconte Katia.
« En plus de la rémunération avantageuse, ce qui est vraiment intéressant, c’est de réaliser un diagnostic et de trouver des solutions concrètes ».

3 conseils pour de futurs business analyst salesforce freelances

  1. Se renseigner sur les programmes de formation Fitec Groupe et de Pôle emploi.
  2. Développer et maintenir son réseau professionnel.
  3. Se former à salesforce via l’outil Trailhead.

2. Copywriter

Un copywriter rédige des contenus clairs et convaincants pour vendre des produits ou des services, et informer et engager les clients et prospects d’une entreprise.

Anaëlle Gautier – content marketer et copywriter

C’est après un parcours en école de commerce et différentes expériences professionnelles qu’Anaëlle intègre la start-up française Qonto et, donc, le secteur de la Fintech (innovation dans les services financiers). 

En 2018, Anaëlle choisit de poursuivre en freelance dans le même secteur, qu’elle connaît désormais bien, et de proposer des prestations de rédaction d’articles, de livres blancs, d’e-mails et de pages web.

Ses clients ? Des start-ups de la Fintech et plus largement de la tech B2B (business to business ; c’est-à-dire entre entreprises). Anaëlle l’affirme : « si au départ, je n’étais pas très sûre de ma spécialisation, aujourd’hui, je ne remets plus un instant en doute sa valeur ajoutée ». Elle ajoute que « la Fintech est assez technique, mais c’est ça que je trouve intéressant : décortiquer les idées complexes et les traduire en quelque chose de simple, que tout le monde peut comprendre ». 

Toutefois, Anaëlle précise : « Même en étant spécialisée dans un domaine précis, avec ce métier il est tout à fait possible d’accepter des missions venant d’autres secteurs ». 

Pour trouver des informations pertinentes, Anaëlle réalise des recherches en ligne poussées, relie des sujets entre eux, consulte des statistiques et des enquêtes et réalise parfois des interviews (pour faire un portrait de dirigeant, ou pour apporter un éclairage sur un sujet spécifique, par exemple).

Et, quand on mentionne le sujet de l’intelligence artificielle, comme ChatGPT, Anaëlle assure que « c’est une aide pour proposer des idées de contenu et accélérer la production, mais il ne faut bien sûr pas prendre le contenu tel quel. Le rôle de la ou du rédacteur est d’apporter un angle différent, un point de vue, une patte d’écriture. Il est important de trouver la manière d’être inventif avec son contenu ».

4 conseils pour de futurs copywriters freelances

  1. Mettre en place des bonnes pratiques (surtout au niveau administratif, de la gestion client et du suivi de ses objectifs).
  2. Réfléchir à ce sur quoi on a envie d’écrire.
  3. Dans les devis, ne pas sous-estimer le temps passé sur des activités autres que la rédaction « pure » (préparation du brief, optimisation SEO, allers-retours de validation avec le client, etc.).
  4. Savoir se détacher des conseils que l’on peut lire sur le sujet du freelancing (comme celui-ci 😉) pour se faire sa propre opinion.

3. Consultant SEO/SEA

Le consultant SEO et le consultant SEA accompagne les entreprises dans le développement de leur visibilité en ligne, via la publicité, les réseaux sociaux et le référencement naturel.

Emanuelle Brusacoram – consultante SEO/SEA freelance

Emanuelle baigne dans le webmarketing depuis ses études en information et communication. Après plusieurs années dans différentes agences digitales où elle monte en compétences en référencement naturel (SEO) et référencement payant (SEA), Emanuelle devient freelance et propose des services de consulting. De l’industrie au secteur paramédical, elle accompagne les organisations au développement de leur visibilité en ligne sur le court et le long terme.

Emanuelle travaille en collaboration avec des chefs de projet, UX designer, développeurs et rédacteurs web pour mettre en place un plan d’action et atteindre les objectifs fixés par ses clients.

Elle explique : « J’essaie d’être pédagogique et transparente avec mes clients sur ce qu’il est possible de faire », avant d’ajouter : « on ne peut jamais certifier une position sur la page de résultat Google. Le référencement est entré dans les mœurs, les clients sont plus mûrs, mais une sensibilisation auprès de l’équipe projet est souvent nécessaire pour que tout le monde ait le même niveau d’informations ».

Si l’on oppose parfois le référencement naturel et le référencement payant, Emanuelle affirme qu’il y a « une vraie synergie entre le SEO et le SEA. Les campagnes Google Ads peuvent par exemple nous apprendre des choses sur notre client idéal et orienter le choix des mots-clés pour le SEO ».

Côté tendances, Emanuelle décrypte que : « la recherche vocale évolue toujours, le référencement vidéo est de plus en plus important et il est impératif de prendre en compte l’UX (expérience utilisateur). Il ne faut pas bouder non plus le maillage interne au détriment du netlinking. Les FAQ (foire aux questions) sont aussi un format très populaire, à ne pas négliger ». Elle ajoute enfin que : « Google My Business, pour le référencement local, est un atout de plus en plus important pour les entreprises ».

Emanuelle utilise un seul outil pour chaque besoin : crawl du site, étude de mots-clés, analyse de marché, benchmark concurrentiel, optimisation sémantique, suivi de positionnement… « J’aime les outils qui ne font qu’une seule chose, mais de la meilleure façon possible ! ».

7 conseils pour de futurs consultants SEO/SEA freelances

  1. Avoir un compte LinkedIn.
  2. Créer un site internet avec une vraie personnalité (avoir un portfolio et une page « À propos » bien soignée est incontournable).
  3. S’inscrire sur des plateformes de mise en relation entre clients et freelances.
  4. Les certifications Google Ads sont un plus, car elles permettent de devenir Google partners certifié search ou shopping, par exemple.
  5. Prendre contact avec les agences digitales de sa région pour proposer ses services.
  6. Se faire accompagner pour définir son positionnement, ses tarifs et cibler ses clients.
  7. Trouver un angle unique à son activité, car il faut arriver à se différencier.

4. Community builder

Le community builder accompagne les entreprises dans la création et l’animation d’une communauté en ligne engagée.

Mélanie Carrière – community builder freelance

Le motto de Mélanie : fédérer des personnes autour d’un intérêt commun.

Mélanie a découvert la création de communautés grâce à celle de Notion, qu’elle a co-gérée pour la France, avant de proposer ses services en freelance.

En tant que community builder, Mélanie intervient sur 3 volets principaux :

  • Structurer et construire les communautés : création de la fiche d’identité de la communauté, définition des objectifs pour les membres, planification des activités ou événements, création des process en interne, etc.
  • Co-gérer des communautés : création du calendrier.communautaire, publication des messages, suivi des membres, etc.
  • Faire la mise en place technique des communautés sur l’outil Discord : création ou optimisation de serveurs, mise en place de bots, etc.

« Aujourd’hui, je travaille en lien d’autres freelances, et j’ai même créé une communauté pour les professionnels de la data », explique Mélanie, qui insiste sur l’importance pour elle de s’entourer d’un réseau d’indépendants. Toutefois, il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire. Mélanie confie en effet que « la création de communautés est assez nouvelle en France. Les gens ont tendance à confondre audience et communauté ».

Et, pour les entreprises qui se sont décidées à se créer une communauté, Mélanie appelle à la vigilance : « La réussite d’une communauté ne repose pas uniquement sur une courbe exponentielle de membres. Ce qui est important, c’est de faire grandir la communauté et non de la faire grossir ». 

Pour elle, il est donc important d’instaurer des règles pour réguler les échanges au sein de la communauté.Et quand on lui demande son avis sur l’avenir de la création de communautés, Mélanie est confiante : « Cela devient de plus en plus important pour les consommateurs de créer une relation de confiance avec une entreprise. Le fait de co-construire avec ses clients répond donc à ce besoin de confiance et d’authenticité ».

3 conseils pour de futurs community builders freelances

  1. Réfléchir et prendre en compte les objectifs des communautés et bien définir sa stratégie.
  2. Tester la co-gestion d’une communauté. Il ne faut pas seulement connaître la théorie, mais se mettre dans une démarche de « test and learn » (tester et apprendre).
  3. Prendre soin des personnes qui investissent du temps et de l’énergie pour s’investir dans une communauté, car ce sont de véritables ambassadeurs.

5. Consultant digital learning

Le consultant digital learning accompagne les entreprises dans la digitalisation de leurs formations, l’engagement des apprenants et l’atteinte des objectifs d’apprentissage.

Mai Anh Phi – Fondatrice de Crée ta formation

C’est la passion des technologies de l’information et de la transmission des compétences qui a dirigé la carrière de Mai Anh. En 2020, elle crée sa propre entreprise, un « laboratoire pédagogique » pour accompagner les entreprises et les organismes de formation dans la conception de formations hybrides : en ligne et en présentiel.

Mai Anh explique : « J’accompagne mes clients à travers toutes les étapes de la conception d’une formation de digital learning : phase d’audit, analyse des besoins et du profil des apprenants, conception pédagogique, implémentation sur le site, etc. ».

Elle précise que, pour cela, elle utilise « des outils issus du design thinking, dans une démarche de co-construction du parcours d’apprentissage. J’accompagne également mes clients à la mise en place des évaluations des apprenants à chaud, et même parfois à froid, c’est-à-dire une fois la formation complétée ».
Selon Mai Anh, le digital learning a un bel avenir devant lui car le secteur se professionnalise, notamment avec l’arrivée de plus en plus d’acteurs innovants sur le marché. Et, dans ce cadre, l’intelligence artificielle représente l’opportunité de faire grandir sa capacité d’adaptation à tous types de profils d’apprenant, car la personnalisation de l’expérience est un aspect essentiel des formations.

4 conseils pour de futurs consultants freelances en digital learning

  1. Acquérir des bases solides en pédagogie.
  2. Faire une veille régulière, notamment sur les méthodes pédagogiques et les recherches scientifiques autour de l’apprentissage.
  3. Faire une formation spécialisée, avec un stage pratique.
  4. Continuer à se former tout au long de sa vie.

6. Localisateur multimédia

Le localisateur multimédia adapte un produit (jeux vidéo, application mobile, logiciel) pour qu’il puisse répondre aux besoins d’une langue et d’une culture particulière.

Sarah Deville – Localisatrice de jeux vidéo freelance

Sarah a réussi à faire de sa passion pour les jeux vidéo un métier. Elle localise le contenu de jeux vidéo, c’est-à-dire qu’elle l’adapte au niveau linguistique, culturel et social pour une utilisation et une commercialisation en français.

Elle décrit son activité avec enthousiasme : « Aucune journée ne se ressemble, et c’est l’un des aspects qui me plaît le plus dans ce métier ! Je peux traduire des dialogues pour un RPG mobile le lundi et le mardi, puis passer à un jeu narratif de science-fiction très créatif le mercredi et le jeudi, et terminer la semaine par la traduction d’un succès de la plateforme Steam truffée de références. C’est extrêmement stimulant et je ne m’ennuie pour ainsi dire jamais ». 

Quand on lui demande les qualités nécessaires pour la localisation de jeux vidéo, Sarah affirme que « la localisation de jeux vidéo est un domaine qui requiert un haut niveau de créativité (jeux de mots, humour, poèmes, écriture inclusive, transcréation…) et certaines connaissances en langage technique (ID de contexte, variables, limites de caractères…) ». 

Côté compétences techniques, justement, elles sont multiples : « il faut maîtriser la rédaction, la recherche, les outils de traduction, la traduction créative, le jargon vidéoludique et les divers types de contenus à traduire (textes de marketing, dialogues, interfaces, descriptions, succès, sous-titrage de vidéos promotionnelles…) ». 

« J’aime notamment la grande variété de projets et de genres de jeux, le travail depuis chez soi, le choix de ses clients et la collaboration directe avec les équipes de développement », ajoute Sarah, qui tient à préciser que : « les idées reçues sur la solitude liée au métier sont complètement fausses ! Je n’ai jamais été aussi bien entourée et épaulée que depuis que je suis devenue traductrice indépendante ». 

« La cocréation de Locasaurus, un collectif spécialisé dans la localisation française de jeux vidéo, m’a d’ailleurs apporté énormément de choses, tant sur le plan professionnel que personnel. Nous avons déjà pu traduire plusieurs jeux ensemble, partager nos connaissances du milieu (agences et tarifs recommandables, ressources utiles…)… bref, s’entraider et plus encore ». 

Elle mentionne toutefois le besoin de reconnaissance des professionnels : « J’espère qu’à l’avenir, toutes les agences de traduction prendront pour habitude de transmettre systématiquement les noms des traducteurs et traductrices aux développeurs et éditeurs, qui les intégreront ensuite dans les crédits de leurs jeux ».

3 conseils pour de futurs localisateurs de jeux vidéo freelances

  1. Suivre une formation spécialisée (de niveau master) et effectuer un stage dans une agence spécialisée dans la localisation. 
  2. Développer sa présence en ligne (identité visuelle, portfolio/site, comptes LinkedIn et Twitter…).
  3. Participer à des LocJAM (des concours en ligne de traduction de jeux) ou proposer des services de traduction bénévole à des développeurs qui sortent des jeux gratuits.

7. Conseiller en customer care

Le conseiller en customer care est le premier point de contact des clients. Il répond aux demandes des clients et s’assure qu’ils sont satisfaits du service ou des produits de l’entreprise.

Marion Bertho – Conseillère en customer care freelance

Marion Bertho est spécialiste en customer care (plus communément appelé service client), et c’est le hasard qui l’a menée vers cette voie. Après des études de droit et des petits boulots salariés, Marion postule, un peu comme ça, à une annonce dans le customer care en freelance. Une opportunité qui va lancer sa nouvelle carrière.

Dans des secteurs variés, du e-commerce à l’alimentaire en passant par les applications mobiles de rencontre, Marion apporte des solutions aux solutions et construit une relation de sympathie et de confiance avec les clients

Au quotidien, Marion communique avec des clients par e-mail, chat et sur les réseaux sociaux. Marion explique : « Dans les équipes care, notre rôle est de faire remonter les questions récurrentes, les bugs, les problèmes et les suggestions des clients. On est un pilier ; un relais entre les clients et le reste de l’entreprise ».
Si le customer care avait autrefois une mauvaise image, il retrouve une certaine attractivité, avec le besoin grandissant d’une proximité entre clients et entreprises. Marion affirme « Les entreprises ont conscience de l’importance de la relation client et de leurs avis pour faire évoluer leurs activités et leurs produits. Elles sont prêtes à investir dans leur service client et à ne plus le délocaliser ».

3 conseils pour de futurs conseillers en customer care freelances

  1. Avoir confiance en ses qualités personnelles et relationnelles.
  2. Aimer la communication et aider les gens et résoudre des problèmes.
  3. S’inscrire sur des plateformes freelance, comme Malt, et utiliser LinkedIn et le bouche-à-oreille pour trouver des missions dans le customer care.

Conclusion 

Voilà, c’est la fin de notre grand Guide des métiers de la Tech en deux partis ! Nous espérons qu’il vous a plu, et surtout qu’il vous sera utile pour trouver LE métier des nouvelles technologiques fait pour vous.

Pas besoin de connaissances en code, donc : nous l’avons vu. En revanche, comme le montrent les témoignages de celles et ceux que nous avons interrogés, il est essentiel de se former une fois, deux fois, trois fois… tout au long de sa carrière, même !Et, si vous ne savez pas par où commencer, n’oubliez pas que nos mentors sont là pour vous 😉

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