La valorisation d’une entreprise : Comprendre l’essentiel !

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Thomas Meyer

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Le sujet de la valorisation d’une entreprise est toujours délicat. 

La raison est simple : on parle d’argent.

Si vous souhaitez reprendre une entreprise, sa valorisation représente un point clé de votre réflexion !

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, penchons-nous sur la définition exacte de la valorisation d’entreprise :

« La valorisation d’une entreprise consiste à calculer sa valeur financière en tenant compte des données comptables passées et du potentiel de développement. » (source : Mataf).

Concrètement, il n’existe pas de formule universelle de valorisation reconnue par tout le monde. Parce que chaque entreprise est différente.

Les méthodes sont nombreuses, en revanche, aucune d’entre elles n’est magique. 

Pour réaliser une valorisation d’entreprise fiable, vous devrez varier les méthodes et les indicateurs d’analyse.

Il n’est pas question de choisir une méthode ou une autre. Il est plutôt question de les combiner afin de s’approcher le plus possible de la réalité.

Votre analyse de la valorisation sera votre meilleure arme pour négocier le prix de l’entreprise que vous souhaitez racheter auprès du cédant.

I. Qu’est-ce qu’une valorisation d’entreprise fiable ?

Vous ne devez pas vous fier uniquement à ce que raconte le cédant. Vous ne devez pas non plus vous fier aux informations trouvées sur internet. 

En règle générale, il est recommandé de se faire accompagner par des professionnels afin de ne pas se faire embobiner et perdre beaucoup d’argent et de temps. 

Le monde de la reprise d’entreprise peut parfois ressembler à un labyrinthe sans fin, où seule une poignée d’aventuriers parviennent au succès. C’est notamment la raison pour laquelle notre formation Reprise d’Entreprise, soutenue par le Fonds Social Européen, existe.  

Attention : La valeur de d’une entreprise reste une valeur théorique. Chacun peut avoir sa propre estimation selon les méthodes de valorisation utilisées. Il est donc capital de ne pas se fier à une seule méthode. 

Gardez bien en tête que la valeur théorique de l’entreprise ne correspond pas toujours au prix de vente affiché par le cédant !

Elle peut varier en fonction de deux éléments clés : 

  • Le marché du secteur d’activité concerné (comment il se porte au moment de l’acquisition). 
  • Votre capacité de négociation avec le cédant.

Dans la partie suivante, nous allons présenter un certain nombre d’outils et de réflexions pour vous aider à évaluer la valeur de l’entreprise que vous souhaitez reprendre

Avant de commencer, n’oubliez pas que le cédant est votre allié. C’est lui qui vous fournira tous les documents dont vous avez besoin.

C’est parti ! 

II- Les méthodes de valorisation d’entreprise

Avant de commencer, il est essentiel de comprendre qu’il ne faut pas se fier uniquement à la partie financière de l’entreprise.

Comme nous l’avons vu dans l’article sur le diagnostic interne, une entreprise n’est pas caractérisée uniquement par des chiffres.

 C’est aussi et avant tout de l’humain (employés, clients, fournisseurs…). Vous devez le prendre en compte.

l'importance du facteur humain dans le processus de valorisation d'entreprise

On commence sans plus attendre avec la première méthode !

a) La méthode patrimoniale

C’est la méthode classique la plus utilisée. Comme l’indique son nom, l’idée est de faire un état des lieux du patrimoine de l’entreprise à reprendre. 

Ce qu’elle possède – Ce qu’elle doit = valeur patrimoniale de l’entreprise

Vous pouvez retrouvez cet élément dans le bilan de l’entreprise. Il s’agit d’un document comptable que vous pouvez demander au cédant.

On parle généralement de valeur liquidative. C’est-à-dire ce que récupérerait les actionnaires de l’entreprise s’ils décidaient de stopper l’activité et de vendre leurs parts.

Pour illustrer cette méthode de valorisation, nous pouvons prendre l’exemple d’une entreprise de type industriel qui possède beaucoup d’équipements de valeur.

Dans ce cas, nous allons chiffrer la valeur du parc industriel puis déduire les dettes  souscrites pour financer ce parc.

Prenons un autre exemple avec une entreprise de transport qui possède un parc de véhicules significatif. 

Il y aura donc une valeur nette du parc par rapport à la valeur d’occasion des véhicules. Ce qui va constituer par agrégation, la valeur patrimoniale de la structure.

Attention : il peut y avoir à la fois une valeur patrimoniale (ce que possède l’entreprise) et une valeur de rentabilité que nous développerons plus loin dans cet article. 

b) La méthode DCF (Discounted Cash Flow)

Il s’agit d’une méthode généralement utilisée pour les grosses structures. Si vous envisagez de reprendre une entreprise d’une valeur inférieure à un million d’euros, c’est une méthode qui ne sera pas adaptée.

Cette méthode consiste à considérer les futurs flux de trésorerie de l’entreprise.

Cette méthode est généralement utilisée par des repreneurs qui ont déjà une certaine expérience avec la finance d’entreprise ou par les experts qui les accompagnent.

Évitez de vous lancer à tête perdue dans ce genre de calcul. Votre but est plutôt de savoir que cette méthode existe pour aller chercher l’information auprès des personnes qualifiées. 

Voici un exemple de structure pour effectuer une estimation selon la méthode DCF : 

la méthode DCF pour la valorisation d'entreprise

*EBIT = Bénéfice avant intérêts et impôts

*BFR = Besoin en fonds de roulement

Ici, le repreneur est parti de l’année 2015 pour faire une projection sur les 5 années à venir. 

c) La méthode des multiples

Cette méthode consiste à appliquer un multiple sur un indicateur de performance.

Pour de nombreuses entreprises, c’est l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) qui est utilisé comme indicateur clé. Il permet de calculer la rentabilité de l’entreprise à reprendre.

Le multiple attribué va dépendre de plusieurs facteurs :

  • Le dynamisme du secteur d’activité
  • Le niveau de différenciation de l’entreprise par rapport à ses concurrents
  • La performance de l’entreprise
  • Les prix de vente des autres entreprise du même marché

Selon ces données, les entreprises peuvent par exemple se vendre entre 2 et 4 fois l’EBE !

Entreprise sur-performante = multiple de 4

Entreprise sous-performante = multiple de 2

d) La méthode comparative

Cette méthode consiste à valoriser une entreprise en la comparant à un échantillon d’entreprises similaires.

Ces entreprises similaires doivent présenter les mêmes caractéristiques en termes :

  • D’activité
  • De géographie
  • De taille

Pour cette approche, nous vous recommandons de vous baser sur des cessions récentes d’entreprises similaires.

Ainsi, vous pourrez avoir une bonne idée du prix de la cession. 

Prix qui sera ensuite ajusté en fonction des critères importants du secteur d’activité (potentiel de développement, fidélité des clients, relations avec les fournisseurs…). 

L’avantage de cette méthode de valorisation est de cibler un prix de cession cohérent avec le marché à l’instant T. 

Cependant, elle est limitée car il n’est pas possible de l’appliquer en l’absence d’entreprises similaires à proximité.

III. La rentabilité, un critère clé de la valorisation d’entreprise

La rentabilité doit toujours être le socle de vos calculs pour estimer la valorisation d’une entreprise à racheter.

C’est cette rentabilité qui va vous permettre de rembourser l’empruntque vous avez contracté pour acquérir la structure. 

Et comme vous allez vous endetter généralement sur des durées allant de 5 à 7 ans, la question à vous poser est la suivante : 

  • Combien de temps faut-il pour rembourser la totalité de mon crédit ?

Une partie de la rentabilité sert à rembourser votre crédit. L’autre sert à vous rémunérer en tant que gérant.

Maintenant qu’est ce que la rentabilité ?

On pense souvent au résultat net, c’est-à-dire le bénéfice après impôt de l’entreprise. Mais n’oublions pas que chacun décide de la manière dont il gère son entreprise. 

Certains cédants par exemple, décident de se verser un salaire conséquent dès le départ.

D’autres au contraire, choisissent une rémunération moins importante pour récupérer l’essentiel des bénéfices en dividende à la fin de l’année.

De la même manière, chaque gérant a son propre mode de vie.

Certains vont passer beaucoup de notes de frais (restaurants, voiture, logements…) qui fausseront la rentabilité de l’entreprise. 

C’est-à-dire que si il n’y avait pas par exemple la belle voiture à 20 000 euros par an, alors il y aurait eu 20 000 euros de bénéfices en plus. 

Vous ne pouvez rien y faire, c’est son choix. Par contre, une fois l’entreprise acquise, vous avez la possibilité de retirer une partie de ces dépenses pour les ajouter au bénéfice.

Si vous considérez qu’une voiture à 20 000 euros par an n’est pas forcément pertinent, alors vous aurez 20 000 euros de bénéfices en plus. 

Attention : dans certains cas, il vous faudra au contraire ajouter certaines charges nécessaires à l’activité. 

Par exemple, imaginons une entreprise qui dispose de deux entités. La seconde entité se trouve à Aix-en-Provence. Par chance, le cédant avait de la famille dans cette ville, et était logé à chaque fois qu’il s’y rendait. 

aix-en-provence

Si vous n’avez pas de famille à Aix-en-Provence, vous aurez des dépenses supplémentaires de logement et de restauration à prendre en compte. Il faudra donc les déduire du bénéfice de l’entreprise.

Il est bien sûr possible de négocier un certain nombre d’aspects annexes dans le cas d’une cession d’entreprise. 

Pour donner un exemple concret sur une situation récente, un magasin de vélo disposait d’un atelier en banlieue. 

Il se trouve que sur ces dernières années, l’espace était peu utilisé. L’acquéreur a donc négocié avec le cédant pour que le bail soit révoqué avant l’achat de l’entreprise. Ainsi, il a pu réaliser une belle économie. 

Cette approche basée sur la rentabilité de l’entreprise sera toujours soutenue et comparée au calcul de la CAF (Capacité d’Autofinancement). 

Votre rôle sera donc de faire le lien entre la rentabilité de la structure et sa capacité à s’autofinancer. C’est un critère prépondérant pour le financement par emprunt bancaire.

Une fois de plus, il s’agit ici d’un point qui nécessite une certaine maîtrise de la finance en entreprise. Solliciter un expert reste la solution la moins risquée pour ce genre de calculs.

IV. Quelle méthode de valorisation choisir ?

La force de votre analyse réside dans la combinaison des méthodes utilisées.

Plus vous allez itérer, plus vous vous rapprocherez de la réalité. 

Mais attention. Dans le cadre d’une reprise d’entreprise, on a souvent tendance à vouloir essayer toutes les essayer puis de faire une moyenne des résultats.

Soyons francs : ce n’est pas une bonne idée.

La raison est simple, si vous faites une moyenne entre la valeur patrimoniale et la valeur des multiples d’une entreprise, cela ne va pas forcément représenter la réalité du prix de cession de l’entreprise.

Gardez bien en tête que ces méthodes sont avant tout des outils permettant d’identifier les points de valeur de l’entreprise que vous souhaitez racheter. 

À partir de là, vous pouvez prendre comme base, la valeur de rentabilité. Après tout, c’est l’élément qui vous permettra de rembourser la dette de l’entreprise. 

Mais rappelez-vous, il ne faut pas uniquement prendre en compte le facteur financier ! Vous devez considérer toutes les spécificités de l’entreprise à reprendre pour réaliser votre valorisation. 

Prenons un exemple pour illustrer ce point : celui d’un salon de coiffure. 

valorisation d'entreprise pour un salon de coiffure

D’un côté, nous avons un gros salon de coiffure en région parisienne qui tourne bien depuis des années et qui possède une clientèle fidèle. C’est un salon qui n’a pas pour vocation de s’agrandir puisqu’il est situé dans un centre commercial. 

De l’autre côté, nous avons un salon de coiffure plus petit mais dont le modèle a déjà été répliqué dans d’autres villes françaises. 

Si l’on s’intéresse uniquement au chiffre d’affaires généré, alors oui, la première option semble être la plus intéressante. 

Sauf qu’en y réfléchissant bien, on se rend compte que la première option ne va pas beaucoup évoluer dans les années à venir, même si elle réalise un bon chiffre d’affaires. 

En revanche, pour la seconde option, si elle continue sur le même axe de développement national, en ouvrant des franchises partout en France, le chiffre d’affaires sera nettement plus important sur les années à venir. Et cela représente une grosse différence en termes de valorisation.

Le constat est le suivant : vous n’achetez pas uniquement un chiffre d’affaires ou une clientèle. Vous achetez aussi un modèle que vous allez pouvoir dupliquer. 

Le monde de la reprise d’entreprise exige que vous preniez beaucoup de recul sur votre projet.

Attention : Certains cédants peuvent être tentés de sur-valoriser le potentiel futur de leur entreprise. 

Il est assez facile pour un cédant de vendre ce que Sébastien Dunod, l’un des principaux intervenants de notre formation reprise d’entreprise, appelle le Yakafocon

  •  “Il suffirait de développer la partie commerciale pour réaliser plus de chiffre d’affaires.”
  • “Il suffirait de communiquer davantage pour acquérir plus de clients.”
  • “Si vous…, alors vous aurez…”
  • Etc.

Très bien. Mais n’oublions pas que si quelqu’un doit le faire, c’est bien vous, le repreneur.

Si quelqu’un doit investir, et bien c’est toujours vous.

Dans certains cas, si le cédant a investi dans un élément qui permet de générer plus de chiffre d’affaires sur le long terme (ex : une nouvelle machine innovante), il est effectivement justifié de le prendre en compte dans la valorisation de l’entreprise.

En revanche, si l’investissement est de votre ressort, il n’y a aucune raison pour que ce potentiel se retrouve dans la valorisation. Ne vous faites pas avoir !

Conseil de pro : Pour reprendre notre exemple du petit salon de coiffure basé sur un Business Model que vous allez pouvoir dupliquer, il peut être intéressant d’associer le cédant à l’ouverture d’un ou deux nouveaux salons.

Ce Business Model a déjà prouvé son efficacité, le cédant a alors déjà réalisé une bonne partie du travail. 

Surtout, il a l’expérience et représente un puissant atout pour le développement du réseau.

Vous allez simplement utiliser ses outils et ses méthodes pour répliquer le modèle existant. 

En proposant un complément de prix basé sur la rentabilité future des nouveaux salons que vous allez ouvrir, vous pourrez intéresser le cédant à vous accompagner dans ce processus. 

Ainsi, vous vous retrouvez dans une situation “gagnant gagnant”. 

Le cédant vous accompagne dans le développement du modèle qu’il a déjà mis en place et vous, vous partagez les bénéfices de ce nouvel investissement.

Un excellent exemple prouvant bien qu’il ne faut pas uniquement se fier aux chiffres !

La valorisation doit aussi prendre en compte les autres éléments clés de l’entreprise que vous souhaitez reprendre. Éléments que vous avez analysés lors de votre diagnostic externe et interne : 

  • La concurrence 
  • Les clients
  • Les fournisseurs
  • La réglementation sur le marché
  • L’organisation de l’entreprise
  • Ses ressources humaines et matérielles

À votre tour !

J’espère que ce guide sur la valorisation d’entreprise vous sera utile.

Maintenant, j’aimerais en savoir plus sur vous ! 

Avez-vous déjà essayé ces méthodes de valorisation ?

En connaissez-vous d’autres ?

Rencontrez-vous des blocages particuliers ?

On en parle ensemble dans les commentaires juste en-dessous.?

Pour aller plus loin, nos partenaires financiers, dont le Fonds Social Européen, nous permettent d’offrir un accompagnement 100% pris en charge aux franciliennes et franciliens qui désirent soutenir leur territoire en explorant la reprise d’entreprise !

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Thomas Meyer

Head of SEO chez LiveMentor