No Code – La nouvelle compétence indispensable pour entrepreneurs

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Jeremy Foucray

Illustration de No Code – La nouvelle compétence indispensable pour entrepreneurs

Si vous travaillez de près ou de loin dans le monde de la tech, vous avez forcément entendu parler du No Code ces derniers mois.

DIS PAPY, C’EST QUOI LE NO CODE ?

Le No Code, c’est une discipline qui consiste à créer des sites web, des applications et des expériences numériques sans coder à l’aide d’outils ou de plateformes qui utilisent une interface visuelle.

Vous connaissez WordPress pour réaliser des blogs, sites web et Excel pour faire des tableurs n’est-ce pas ? Et bien ce sont un peu les ancêtres, les précurseurs du No Code.

Évidemment, avoir les pouvoirs d’un développeur sans avoir à coder attise la curiosité et excite les passions !

Vous avez sans doute déjà eu l’occasion de lire l’une ou l’autre rixes sur Linkedin entre les No Codeurs et les « Devs » (peut-être même sur un de mes posts).

Le mouvement No Code a pris de l’ampleur et s’est popularisé en même temps que l’entrepreneuriat pour répondre aux besoins des entrepreneurs et des équipes opérationnels de développer rapidement des solutions tech sans compétences tech préalables.

Aujourd’hui, il n’est plus forcément nécessaire d’avoir un cofondateur technique ou un développeur pour lancer son projet, aussi ambitieux soit-il !

Il y a des exemples très représentatifs comme celui de Comet, une startup dont les fondateurs ont réussi à atteindre 500.000€ de chiffre d’affaires à l’aide d’un prototype en No Code (Google Sheets et Bubble) avant de lever des fonds pour construire leur produit tech.

Dans ce cas, le No Code lui a permis de développer son MVP (la première version fonctionnelle de son produit) et de le lancer sans avoir de compétences ou d’expérience technique préalable. Leur CEO, Charles Thomas, a raconté cette histoire 1 000 fois en conférence et vous n’aurez pas de mal à trouver la vidéo sur Youtube pour aller plus loin.

Laissez-moi vous donner un exemple pratique en vous parlant un peu de ma première expérience avec le No-Code.

En 2018, avec mon associé Florent de Lécluse, nous avons lancé Zetoolbox. Nous avions tous les deux une furieuse passion pour les outils, moi du coté design de produit et Florent du coté fonctionnel, mais aucun de nous ne savait coder. On s’est donc naturellement tourné vers le No-Code et les outils numériques que nous avions à disposition.

Notre premier produit était un moteur de recommandation d’outils numériques.

À l’époque, notre workflow était le suivant :

workflow en no code

  1. Les visiteurs de notre site web (fait en No-Code avec Webflow) remplissent un formulaire Typeform qui pose toutes les questions importantes relatives à leur demande : type d’outil, budget, nombre d’utilisateurs, langue,…
  2. Grâce à Zapier, chaque nouveau Typeform rempli sur le site déclenche une automatisation qui va créer une nouvelle carte sur Trello avec les informations relatives à la demande et envoyer une notification sur notre Slack pour nous prévenir qu’une nouvelle demande à traiter est arrivée.
  3. Nous cherchons le bon outil pour répondre à la demande de notre utilisateur. Cette partie là était faite à la main et, au fur et à mesure des demandes, nous avons accumulé une belle connaissance du marché des outils numériques.
  4. Une fois le bon outil trouvé, nous remplissons nous même un Typeform dans lequel nous répondons à la demande de l’utilisateur de façon structurée (quel outil, pourquoi c’est l’outil qui répond le mieux à la demande, …).
  5. Grâce à Zapier une nouvelle fois, chaque formulaire rempli déclenche une automatisation qui va envoyer un email à notre utilisateur avec sa réponse et archiver la carte dans Trello.

Simple et efficace, ce processus a été mis en place sur un weekend et fonctionnait parfaitement bien et nous a permis de traiter facilement plus de 1000 demandes en l’espace de quelques mois.

Aujourd’hui, il existe des centaines d’outils No Code à combiner. Nous avons d’ailleurs référencé nos favoris sur notre site Zetoolbox et voici une cartographie représentative des poids lourds de l’écosystème actuel :

representation de l'écosystème du no code

COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LA ?

D’un point de vue technique, le No Code est rendu possible par plusieurs avancées technologiques.

A l’inverse des anciens logiciels « on premise » (souvenez vous les logiciels CD vendus en boite à la FNAC) qu’on achetait et installait sur son ordinateur jusqu’à la sortie de la version suivante, la plupart des logiciels récents et des outils NoCode sont hébergés en ligne.

De cette façon, tous les outils peuvent être connectés les uns aux autres par l’intermédiaire des API – les interfaces de programmation applicatives. Grâce à des services d’automatisation No Code comme Zapier ou Integromat, il est possible de faire communiquer plusieurs outils sans écrire une seule ligne de code.

D’un autre coté, les technologies logicielles se sont développées à une vitesse démentielle au cours des 20 dernières années, si bien que, pour éviter de devoir réinventer la roue à chaque nouveau projet, les systèmes basiques (frameworks) sont à la fois devenus de plus en plus puissants et de plus en plus simples à utiliser – jusqu’à supprimer le besoin de coder pour le remplacer par une interface visuelle accessible à tous.

Pour évoluer si rapidement, les nouveaux outils ont souvent pour modèle économique le SaaS : Software as a Service. C’est à dire que vous payez un abonnement récurrent pour pouvoir utiliser la plateforme. Le prix de l’abonnement varie sur plusieurs plans tarifaires en fonction des fonctionnalités dont vous avez besoin.

En échange de ce système d’abonnement, les concepteurs de la plateforme peuvent financer des évolutions et des mises à jour perpétuelles de leurs outils. Comme ces applications se trouvent sur le cloud, les outils No-Code évoluent très vite et se mettent à jour automatiquement. il n’est pas rare de voir sortir de nouvelles fonctionnalités tous les mois, voire même chaque semaine pour les éditeurs de logiciels les plus productifs.

POURQUOI LE NO CODE VA TOUT CHANGER ?

Au delà du phénomène No Code, nous assistons à la naissance d’une nouvelle ère. Nous vivons une nouvelle révolution industrielle : celle de l’informatique, de l’automatisation et … de l’entrepreneuriat.

Autrefois, la connaissance et les moyens techniques étaient fragmentés, réduisant le potentiel d’un individu à son niveau d’étude, ou plus largement à son statut social.

Dans un premier temps, on peut dire que le code a tout changé. D’une société dirigée par les politiques et les industriels au début du siècle dernier, nous avons vu émerger des entreprises construites par des ados dans leur garage et dépassant, à l’échelle d’une vie, la capitalisation boursière de toutes les autres entreprises du monde.

Aujourd’hui, n’importe qui doté d’un ordinateur et d’une connexion internet a le pouvoir d’influer sur sa propre destinée et sur celle des autres via la construction d’une communauté soudée. Nous vivons une ère de créateurs où chacun est appelé à devenir le designer de son parcours professionnel et de son existence.

Pour autant, il est peu probable que nous apprenions à tout le monde à coder. En revanche, assembler des actions en flux de travail et donner des ordres à une machine est à la portée de chacun. Il suffit de remarquer à quelle vitesse les jeunes enfants peuvent apprendre à utiliser un smartphone.

Demain, chacun de nous pourra se définir par sa capacité à mettre la technologie à son service pour se simplifier la vie et le No Code est une expression de cette démocratisation massive des technologies numériques.

COMMENT APPRENDRE LE NO CODE ?

A ce stade de l’article, il y a fort à parier que vous vous demandiez maintenant comment apprendre le No Code. Parmi tous les No Codeurs que j’ai rencontré, j’a pu analyser 3 manières de se former au No Code.

  1. En autodidacte : La méthode hard, armé de rien d’autre que sa connexion internet. Il suffit de créer des comptes gratuits sur les outils et les tester pour comprendre comment ils fonctionnent. C’est la méthode des passionnés et des accros aux outils.
  2. Les formations en ligne : Que vous soyez bloqués et cherchiez la solution à un problème précis sur un outil spécifique ou que vous soyez à la recherche de connaissances générales sur le No-Code, il existe aujourd’hui des tonnes de vidéos et de formations en ligne.
  3. L’entrepreneuriat : La troisième méthode pour apprendre le No Code, c’est tout simplement de l’utiliser dans vos projets pour répondre à des besoins opérationnels. Pensez aux tâches chronophages et récurrentes que vous pourriez automatiser et lancez-vous. C’est une méthode empirique mais efficace pour les plus pragmatiques d’entre nous.

QUELS SONT LES MEILLEURS OUTILS NOCODE ?

Il existe un grand nombre de catégories et d’outils différents dans l’écosystème No Code. Pour rester simple, j’en distinguerai 3 :

  1. Les outils numériques : Ce sont des logiciels (SaaS) hébergés en ligne avec une fonction bien définie qui permettent de simplifier ou d’améliorer le fonctionnement des entreprises. Il y a des outils numériques pour tout : marketing digital, comptabilité, facturation, prospection, téléphonie, … Ces outils sont ouverts et possèdent une API qui leur permet d’échanger des informations avec d’autres outils.
  2. Les outils No Code : Les outils No Code permettent de développer des sites web, des applications et des expériences digitales sans coder. A l’inverse des outils numériques, les outils No Code n’ont pas de fonction particulière – c’est vous qui décidez de ce que vous allez créer. D’ailleurs, vous pouvez même créer des outils numériques à l’aide de vos outils No Code.
  3. Les plateformes d’automatisation : Entres les outils No Code et les outils numériques, il existe des services dont le seul objectif est de connecter entre eux les différents outils pour créer des systèmes automatisés. Sur base de déclencheurs et d’actions, ces plateformes transfèrent les données d’un outil à un autre grâce aux API.

Au delà de ces trois catégories, chaque entreprise pourra adopter des outils différents en fonction de son secteur d’activité, de sa taille, de sa localisation, … C’est donc difficile de donner une liste des meilleurs outils.

Cependant, voilà mes 10 outils No code préférés, toutes catégories confondues :

  • Notion (No Code) : All in one workspace (Notes, docs, projets, tâches, données)
  • Webflow (No Code) : Photoshop du webdesign
  • Zapier (Automatisation) : Connecter tous les outils entre eux
  • Integromat (Automatisation) : Comme Zapier mais plus puissant
  • Airtable (No Code) : Bases de données relationnelles et automatisation
  • Typeform (No Code) : Formulaires et logique
  • PandaDoc (Outil numérique) : Création et signature électronique de documents
  • Front (Outil numérique) : Boîte mail collaborative
  • Slack (Outil numérique) : Messagerie instantanée par canal
  • Bonjour (Outil numérique) : Vidéo-conférence orientée data
  • Intercom (Outil numérique) : CRM conversationnel et marketing automation

QUELQUES EXEMPLES DE WORKFLOW

Pour terminer, voici 2 petits processus à réaliser en No Code pour gagner du temps dans vos projets.

1. Bien gérer les leads qui vous contactent sur votre site web :

Tout le monde aime être prévenu quand il se passe quelque chose d’important. Avec Zapier, vous pouvez facilement envoyer un petit message d’alerte dès qu’une action se produit.

Chez Zetoolbox, on a un petit processus automatisé pour prévenir l’équipe qu’un nouveau lead vient de nous envoyer un message via notre site internet.

exemple de workflow no code

2. Envoyer automatiquement un formulaire de retour d’expérience : 

Je ne sais pas vous mais nous on aime envoyer des formulaires de retour d’expérience en fin de mission. Le hic, c’est que ça peut prendre du temps et en fonction du nombre de missions que vous gérez, ça peut fréquemment passer à la trappe.

Qu’à cela ne tienne, tout ça peut s’automatiser en deux zaps. Le premier pour envoyer un email avec un lien vers le formulaire dès qu’un projet est marqué comme terminé. Le second pour manipuler les données du formulaire une fois rempli. On peut même y ajouter un petit twist et décider d’agir différemment en fonction des réponses au questionnaire.

Ici, on a choisi qu’à 3/5 ou en dessous dans la note globale du projet, il valait mieux avoir le client au téléphone pour en parler, on lui envoie donc un email et un lien de prise de rdv automatique.

exemple de workflow no code

Et vous ? Avez vous déjà expérimenté le No Code dans vos projets ou votre business ? Rejoignez la conversation en commentaires et dites-nous comment le No Code vous a aidé.

Pour aller plus loin, visitez la toolbox et inscrivez vous sur nocode France pour apprendre aux cotés de la plus grande communauté française de No Code makers !

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