Le principe des intérêts composés pour une liberté financière sur le long terme

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Alexandre Dana

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Juste avant d’aborder le sujet des intérêts composés, je dois vous parler d’un vieux milliardaire dont vous avez sûrement déjà croisé le nom quelque part : Warren Buffet.

portrait Warren Buffet

Soyons francs : je n’ai pas grand-chose en commun avec Warren Buffet.

Il n’est ni un « modèle » pour moi, ni un exemple d’entrepreneur qui m’inspire réellement.

  • Il est l’incarnation même d’un entrepreneuriat américain très traditionnel dans lequel je ne me reconnais pas du tout : celui des grosses corporations, des industries et de la grande consommation (par exemple, il investit activement dans des entreprises comme Coca-Cola, Heinz ou American Express).
  • Il est un représentant modèle des financiers de Wall Street : Warren Buffet a 91 ans aujourd’hui, et il achète et vend des actions depuis l’âge de… 11 ans !
  • Et il est l’image du rêve américain tel qu’on nous le raconte depuis toujours dans les médias : ça fait des années qu’il fait partie du TOP 10 des hommes les plus riches du monde, sans jamais avoir hérité d’une fortune familiale.

Pourtant, ce même Warren Buffet m’a donné une leçon de finances personnelles il y a quelques années. Une leçon que j’aurais aimé recevoir bien plus tôt dans ma vie d’entrepreneur, et que j’aimerais partager avec vous.

Car ce vieux milliardaire n’est pas surnommé « le sage » ou « l’Oracle d’Omaha » pour rien !

(Omaha, c’est la petite bourgade du Nebraska où Warren Buffet est né, et vit toujours !)

Il est l’homme qui a transformé quelques milliers de dollars durement gagnés en vendant des journaux et des Coca-Cola… en plusieurs milliards de dollars (!). Le tout, en 80 ans d’investissements avisés.

Il est aussi l’homme qui a transformé une entreprise textile en perdition (la fameuse usine Berkshire Hathaway) en une société d’investissement qui pèse aujourd’hui plus de 440 milliards de dollars (!!).

Et ces exploits, il les explique généralement par trois facteurs.

Trois facteurs parmi lesquels se trouve la leçon que je retiens de Warren Buffet, et qu’il résume dans cette phrase :

« Three things: Living in America for the great opportunities, having good genes so I lived a long time, and compound interest. »

Pour le premier facteur, « Vivre en Amérique pour les meilleures opportunités », c’est raté. J’aime énormément New York, et je m’y rends régulièrement. Mais je n’ai aucune envie de quitter la France pour m’y installer.

Le deuxième facteur, « Avoir de bons gènes pour vivre longtemps », c’est raté aussi. Non pas que mon patrimoine génétique soit problématique, mais parce que c’est simplement hors de contrôle.

Il ne nous reste plus que le troisième facteur : les « intérêts composés ».

Les intérêts composés, c’est à la fois un facteur accessible à tout le monde (sans exception), et sur lequel nous avons entièrement le contrôle. Et c’est surtout une leçon que je ne suis pas près d’oublier.

Car le principe des intérêts composés est si puissant, qu’il m’a fait réaliser l’une de mes plus grandes erreurs en tant qu’entrepreneur.

1) La puissance des intérêts composés

Les intérêts composés, c’est ce qu’Einstein a sobrement appelé « la 8e merveille du monde ».

C’est un phénomène assez complexe à première vue. Mais en réalité, il peut se résumer très facilement avec ce schéma :

Schema interets composes

Vous voyez la courbe bleue ?

Elle représente les intérêts « simples » : par exemple, admettons que vous investissez 1 000 € dans un livret A, et que ce livret A vous rapporte… disons 10% par an (ce qui est assez improbable, je vous l’accorde).

Eh bien, le principe des intérêts simples vous permet d’obtenir (en théorie) 100 € par an, qui correspondent aux 10% d’intérêts sur votre investissement de départ.

Sauf qu’en réalité, ça ne se passe pas exactement comme ça.

La réalité, c’est la courbe rouge.

Car les 10% d’intérêts que vous gagnez sur votre super livret A se calculent sur la somme disponible sur ce compte. Et à la fin de la première année, vous n’avez plus 1 000 €, mais 1 100 € !

Conséquence : vos 10% d’intérêts ne vous rapportent plus 100 €, mais 110 € la deuxième année.

C’est la magie des intérêts composés.

Et c’est cette magie qui rend les intérêts composés si importants à comprendre, que vous soyez entrepreneur·e·s ou pas.

Car chaque année, les intérêts générés sont ajoutés à votre investissement, pour générer de nouveaux intérêts. Autrement dit, votre argent fait de l’argent, tout seul.

Et ça, ça signifie plusieurs choses pour vous :

  1. Vous n’avez pas besoin d’investir beaucoup d’argent pour petit à petit développer votre épargne.
  2. Cette épargne grandira de manière exponentielle au fil des ans, sans que vous n’ayez à faire quoi que ce soit.

Car si nous reprenons l’exemple de votre livret A testostéroné, et que vous décidez d’ajouter 1 000 € chaque année dessus, les effets des intérêts composés se font déjà considérablement ressentir.

Exemple google sheet interets composes

Au bout de 10 ans, au lieu d’avoir « simplement » mis 10 000 € de côté, vous aurez épargné 17 531 €.

Au bout de 20 ans, ce sont un peu plus de 63 000 € qui seront à votre disposition, au lieu des 20 000 € que vous aurez investis initialement.

Et au bout de 40 ans, vos 40 000 € se seront transformés en 486 851 €.

Rien que ça.

Exemple google sheet transformation interets composes

Mais ce que vous devez surtout retenir ici, c’est que les intérêts composés vous donnent une opportunité incroyable : celle de récupérer votre liberté financière en quelques années.

Ils vous donnent l’occasion de vous constituer un budget vacances, une réserve en cas de coup dur (ce que j’appelle affectueusement un « matelas de sécurité »), ou même une retraite si vous êtes indépendant·e·s !

Tout ça, sans avoir à vous soucier de quoi que ce soit : vous laissez votre argent faire de l’argent, et vous vous concentrez sur votre activité.

(C’est un peu caricatural, mais c’est l’idée !)

La seule condition pour profiter pleinement des intérêts composés, c’est de faire preuve :

  1. De rigueur, car vous devez épargner tous les mois une petite somme pour alimenter votre compte épargne (même 50 € suffisent, c’est la régularité qui compte) ;
  2. Et de patience, car l’effet exponentiel des intérêts composés est visible avec le temps (ne vous attendez pas à toucher le pactole dès la première année !).

Mais je crois sincèrement que le jeu en vaut la chandelle.

Warren Buffet a utilisé les intérêts composés pour poser les fondations de sa philosophie d’investissement. Il a fait preuve de rigueur et de patience pendant de longues années, et ça lui a plutôt bien réussi.

Il est l’exemple vivant de ce que peuvent produire les intérêts composés après 80 ans de travail.

Et je regrette de ne pas en avoir pris conscience plus tôt !

2) J’ai perdu presque 10 ans

Entre mon 20e et mon 26e anniversaire, je dépensais chaque mois tout ce que je gagnais.

À 20 ans, c’était parfaitement normal : je donnais des dizaines d’heures de cours particuliers par semaine (je suis monté jusqu’à 35 heures !), mais je n’arrivais quand même pas à couvrir la totalité de mes frais d’étudiant.

Le problème, c’est que ça ne s’est pas arrangé quand j’ai créé LiveMentor.

J’avais du mal à trouver un modèle économique viable pour l’entreprise. Je l’ai cherché pendant des années, et pendant tout ce temps, j’ai complètement mis de côté mes finances personnelles.

  • La plupart du temps, je ne payais pas. L’entreprise ne faisait tout simplement pas assez de chiffre d’affaires (il m’était donc impossible d’épargner quoi que ce soit).
  • Même lorsque LiveMentor commençait à dégager quelques revenus, mon salaire était très aléatoire. Ma priorité, c’était surtout de préserver la trésorerie de l’entreprise.
  • Et lorsque j’arrivais enfin à me payer, je devais systématiquement réinvestir cet argent dans l’entreprise pour garantir sa survie.

Comme beaucoup d’entrepreneurs, j’avais tout misé sur mon entreprise.

J’étais 100% concentré sur son développement, et je n’avais pas de temps pour le reste. Et puis, je devais déjà gérer les finances de LiveMentor, alors je n’avais aucune envie de gérer les miennes en rentrant chez moi !

Mais toutes ces années, je n’ai pas profité une seconde de la puissance des intérêts composés.

À 27 ans, je n’avais pas mis un sou de côté.

Je n’avais ni compte épargne, ni investissements, ni matelas de sécurité.

Et il a fallu attendre l’année de mes 28 ans pour qu’un déclic se produise. J’ai fait quelque chose d’extrêmement simple en apparence, mais que je n’avais encore jamais fait.

J’ai mis en place un virement automatique de 100 €.

Tous les débuts de mois, ce virement automatique venait prélever 100 € sur mon compte courant, pour le placer sur un compte épargne (avec des intérêts plutôt élevés pour l’époque).

Alors certains d’entre vous riront peut-être en lisant ces lignes : « Il est bien naïf ce Dana, ça n’a pas dû lui changer la vie ce malheureux virement automatique ! ».

Sauf que ça m’a bel et bien changé la vie !

Ce « malheureux virement automatique » a même été une révolution.

Car à 18 ans, presque une décennie après avoir gagné mon premier salaire en donnant des cours particuliers, j’ai commencé à profiter des effets exponentiels des intérêts composés.

Et les années qui ont suivi ce déclic ont été très structurantes d’un point de vue personnel :

  • Grâce à ce virement automatique et les intérêts qu’il générait, j’ai pu progressivement me constituer ce que j’appelle un « matelas de sécurité » financière.
  • Ce « matelas de sécurité » m’a permis d’être beaucoup plus serein vis-à-vis de mes finances : je n’avais plus peur des imprévus, et je savais que je pouvais subvenir aux besoins de mon entreprise si nécessaire.
  • Et j’ai augmenté petit à petit le montant de ce virement automatique, pour transformer ce « matelas de sécurité » en véritable investissement sur le long terme.

Malgré tout, mon sentiment reste mitigé.

Je suis à la fois très optimiste pour l’avenir, car j’ai réussi en quelques années à récupérer ma liberté financière.

La santé de mes finances personnelles n’est plus liée à la santé de mon entreprise. Et malgré tous les risques que comporte le statut d’entrepreneur, mon épargne personnelle devrait continuer à grandir grâce aux intérêts composés.

Exemple Ending Balance 1

Mais j’ai aussi beaucoup de regrets.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à toutes ces années perdues (et tout cet argent perdu) à ne rien faire pour mes finances personnelles.

Car si les intérêts composés sont exponentiels, ça signifie que vos gains sont exponentiels. Mais vos pertes aussi.

3) Ce que j’ai perdu, et ce que vous pourriez gagner grâce aux intérêts composés

Yoann Lopez (l’invité de notre prochain webinaire) m’a transmis un tableur Excel qui permet de calculer automatiquement les intérêts composés.

Il est très simple à utiliser.

Il suffit d’entrer 3 chiffres dans l’outil :

  • Le taux d’intérêt de votre compte épargne ;
  • La contribution annuelle (le montant que vous souhaitez épargner chaque année) ;
  • Et le pourcentage d’augmentation de cette contribution (si vous souhaitez augmenter progressivement le montant que vous épargnez chaque année).

L’outil, lui, utilise ces 3 chiffres pour calculer le montant que vous pourrez en tirer dans les 40 prochaines années, grâce aux intérêts composés.

Exemple Ending Balance Google sheet

J’ai donc fait une petite expérience.

J’ai calculé ce que j’avais perdu entre mes 20 et 28 ans, en laissant complètement de côté mes finances personnelles pour me concentrer sur LiveMentor.

Et le résultat est assez… effrayant.

Rendez-vous compte : si j’avais mis en place mon virement automatique 8 ans plus tôt, mon compte épargne afficherait presque 29 000 €.

Sans rien faire.

Évidemment, c’est une somme que je n’ai pas aujourd’hui. Et je peux considérer ces 29 000 € comme définitivement perdus.

Car si l’argent peut se gagner et se perdre, le temps, lui, ne peut pas se récupérer.

Et les intérêts composés n’ont qu’une seule variable : le temps.

Plus vous commencez tôt, plus les intérêts composés ont le temps de faire leur travail. Et juste parce que j’ai laissé trop longtemps de côté mes finances personnelles, je me suis privé de 29 000 € dont j’aurais bien eu besoin.

Pendant des années, je me suis privé d’une liberté financière dont tout entrepreneur·e a besoin.

Alors j’aimerais vous éviter de perdre autant de temps (et d’argent) que moi.

J’aimerais que cet article vous amène à réfléchir sur la gestion de vos finances personnelles, et sur les effets exponentiels que peut avoir un simple virement automatique de 100 €, tous les mois.

Et surtout, j’aimerais que vous preniez conscience de la puissance des intérêts composés, et que vous n’attendiez plus une seconde pour en profiter !

Alors je vous propose un jeu.

  1. Je vous propose de créer une copie de ce fichier Google Sheet, transmis par Yoann Lopez.
  2. Faites la simulation de ce que vous auriez pu gagner grâce aux intérêts composés, si vous en aviez profité plus tôt.
  3. Mais surtout, faites la simulation de ce que vous pourrez gagner dans les 40 prochaines années, si vous reprenez le contrôle de vos finances personnelles aujourd’hui.

Vous pouvez le sauvegarder, et le partager à vos collègues, vos associés, vos familles, pour que chacun puisse faire sa propre simulation.

Alors bien sûr, il est certain que les intérêts composés ne vous rendront jamais aussi riche que Warren Buffet.

Mais l’objectif n’est pas là.

N’oubliez pas que les intérêts composés ont le pouvoir de transformer la moindre somme économisée en véritable épargne. Et dans quelques années, c’est cette même épargne qui vous rendra votre liberté financière.

Si cet article vous as intéressé, LiveMentor a développé sa formation de gestion de finances personnelles pour vous.

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Alexandre Dana

Co-fondateur et CEO de LiveMentor