Coachs et formateurs : voici votre parcours financier idéal

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Xavier De Labarrière

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Si vous êtes coach et/ou formateur, vous avez probablement démarré votre activité en micro-entrepreneur.

Après quelques années, vous savez que vous allez devoir passer en société pour continuer à développer votre activité (SASU ? EURL ? EIRL ?).

Entre les deux, vous devrez franchir des paliers (TVA, impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés) qui pourront impacter vos finances : jusqu’à 10.000 € par an.

Pour vous aider à y voir claire et faire les bons choix, voici le parcours financier parfait pour les coachs formateurs.

Micro-entrepreneur formateurs : les 4 options à cocher quand vous démarrez

Vous démarrez seul votre activité de coach formateur. Vous êtes dans une période très excitante. Vous partagez votre expérience, votre savoir-faire dans un domaine qui vous passionne.

Totalement concentré sur le lancement de votre 1ère formation et la création de votre communauté, vous n’avez pas beaucoup de temps à consacrer à l’administratif et aux finances.

Bonne nouvelle : le statut de micro-entrepreneur vous tend les bras … et il est parfaitement adapté à votre activité.

Malgré sa simplicité, vous aurez des choix à faire (et des cases à cocher) si vous voulez profiter de 100% des aides auxquelles vous avez droit.

Voici les options à activer absolument au démarrage de votre activité de coach formateur en micro-entreprise :

  • Bénéficiez de l’exonération de TVA (0%). Normalement vous en bénéficiez maintenant automatiquement lorsque vous créez votre micro-entreprise. Gardez là, sauf si vous avez des investissements importants pour le lancement de votre activité et que vos clients sont des entreprises. 

Comment ? vous n’avez rien à faire. Vous bénéficiez automatiquement de cette exonération quand vous créez votre entreprise.

  • Réduisez votre Impôt sur le revenu avec le Versement Fiscal Libératoire. Il permet de limiter votre impôt sur le revenu à 2,2% du Chiffre d’affaires encaissé. Dans tous les cas, prenez l’option si vous le pouvez. Attention, pour en bénéficier votre revenu imposable N-2 ne doit pas dépasser 26 818 € pour une personne seule (1 part) ou 53 636 € pour un couple (2 parts) ;

Comment ? Vous devez cocher la case (capture écran) lorsque vous créez votre micro-entreprise

  • Bénéficiez des 75% d’abattement sur vos charges sociales grâce à l’ACRE  (Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise). Vous aurez droit à un abattement 75% sur les charges sociales (5,5% du chiffre d’affaires encaissé au lieu de 22%). Depuis le 1.1.2019, vous en bénéficiez automatiquement quand vous lancez votre activité.

Comment ? Il vous suffit de choisir le taux correspondant lorsque vous payez vos charges sociales de micro-entrepreneur trimestrielles ou mensuelles (capture écran)

  • Demandez aussi le bénéfice de l’ARE Aide de Retour à l’Emploi si vous étiez au chômage (ARE). Elle vous permet de continuer à toucher vos indemnités Pôle emploi tous les mois, alors que vous encaissez vos premiers revenus de micro-entrepreneur. Elle vous permet de bénéficier donc en même temps de vos indemnités chômage et de vos revenus de micro-entrepreneur.

Comment ?  Remplissez le dossier de demande d’ARE auprès du Pôle Emploi

À la place de l’ARE vous pouvez demander à bénéficier l’ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise) qui vous permet de toucher toutes vos indemnités chômage en 2 fois : 

  • 50% juste après avoir créé votre entreprise. 
  • 50% six mois plus tard. 

Pour en bénéficier : Là aussi vous devez passer par le Pôle Emploi

En général, les coachs formateurs ne font pas d’investissements importants pour lancer leur activité. Ils n’ont donc pas besoin de capital de départ. Pour cette raison, ils préfèrent souvent continuer à percevoir leur indemnité chômage mensuelle (ARE), plutôt que de toucher l’aide en capital (ARCE).

Et aussi parce que le montant de l’ARCE est égale à 45% du montant des droits à l’ARE restant dus à la date du début d’activité, elle est donc moins importante.

À 33.200 € de CA, opter (ou ne pas opter) pour la TVA ?

Votre communauté s’étoffe. Vous augmentez le prix de vos formations. Votre emploi du temps commence à vraiment se charger. C’est bon signe. Votre projet d’entrepreneuriat, d’indépendance, de liberté est en train de devenir une réussite !

Lorsque votre chiffre d’affaires va dépasser les 33.200 €, vous allez devoir facturer de la TVA à vos clients.

Cela veut dire que vous allez ajouter une ligne sur vos factures : TVA 20%.

Vous allez donc soit augmenter vos prix TTC, soit diminuer vos prix hors taxes. 

La TVA, vous allez ensuite devoir la reverser à l’état en faisant une déclaration de TVA et un virement. 

Vous devrez commencer à facturer la TVA à vos clients, le mois ou le total le total de votre chiffre d’affaires depuis le début de l’année dépassera 35.200 €. Et très précisément, au 1er jour de ce mois de dépassement. 

En choisissant bien la date de dépassement, vous pourrez économiser jusqu’à 2.000 € de TVA. 

Par exemple :

  • vous avez encaissé fin septembre : 33.000 € de règlements clients.
  • Vous encaissez en octobre : 12.000 € de plus.

Au mois d’octobre, vous êtes obligés de reverser de la TVA au taux de 20% sur la totalité de vos encaissements du mois d’octobre, soit 2.000 € (2000 = 12.000 / 1,20).

Pour optimiser votre TVA, vous avez donc intérêt à choisir avec précision la date à laquelle vous allez dépasser le seuil de 35.200 € de Chiffre d’affaires. En la choisissant le plus tôt possible dans le mois (le 4 octobre par exemple), vous aurez moins de TVA à reverser que si vous choisissez une date en fin de mois (le 30 octobre par exemple). 

Comment ne pas opter pour la TVA ? Vous pouvez aussi avoir intérêt à ne jamais payer de TVA. C’est probablement le cas si vos clients sont des particuliers, par exemple ou des associations. Un coach formateur en langue italienne par exemple, n’a aucun intérêt à facturer de la TVA à ses clients particuliers. Si vous êtes dans cette situation, vous pouvez ne jamais facturer de TVA en obtenant le statut d’organisme de formation (OF).

Bon à savoir : si vos clients sont des entreprises. Vous avez intérêts à leur facturer la TVA. Car cela vous permet de « récupérer » la TVA que vous payez à vos fournisseurs.

La sortie du Versement Fiscal Libératoire


Si votre chiffre d’affaires approche des 50.000 € et que vous bénéficiez du
versement fiscal libératoire (VFL), vous risquez de le perdre. 

N’oubliez pas que pour bénéficier du VFL, votre revenu fiscal de référence N-2 ne doit pas dépasser 26 818 € pour une personne seule (1 part) ou 53 636 € pour un couple (2 parts) ;

Si vous perdez le VFL, il faut que vous anticipiez le montant de l’impôt sur le revenu que vous allez devoir payer sur vos revenus de micro-entrepreneur. 

Par exemple : 

Si vous êtes micro-entrepreneur et vous facturez 5.000 € de chiffre d’affaires par mois, ou 60.000 € dans l’année :

Avec le VFL, votre impôt sur le revenu s’élève à 1.320 € par an (2,2% x 60.000 €). Vous le payez tous le mois ou tous les trimestres en même temps que vos cotisations sociales sur chiffre d’affaires. 

Sans le VFL, vous allez devoir déclarer votre revenu de micro-entrepreneur comme un revenu normal. Et votre impôt sur le revenu va être calculé au barème « progressif » après abattement de 34% sur votre chiffre d’affaires. Votre revenu imposable s’élèvera à 39.600 €. Votre impôt sur le revenu sera de 6.082 € par an (pour 1 part). 

L’option « sans VFL » : c’est donc 460 % d’impôt sur le revenu en plus !

Si malgré tout, vous êtes coincé dans la cas « sans VFL », sachez qu’il existe des solutions de défiscalisation. Dont la mise en place doit se préparer au moins 6 mois avant de faire sa déclaration.

A 70.000 € de CA : comment préparer votre sortie du régime de micro-entrepeneur ?

Vos affaires continuent à se développer. Si vous bénéficiez de l’ACCRE le niveau de vos charges sociales est passé de 5,5% en année 1 à 11%, puis à 16,5% et à 22% en année 4. 

Le régime de la micro-entreprise n’est plus vraiment intéressant. Même si le taux est inférieur à celui des gérant « majoritaire » qui cotisent à 45%. 

N’oubliez pas que les cotisations sociales sont calculées :

  • Pour les micro-entrepreneurs, sur votre chiffre d’affaires. 
  • Pour les gérants, sur le salaire qu’il se verse. 

Et ça change tout !

Exemple :

Jeremy est coach et formateur.

  • Il facture 70.000 HT par an à ses clients.
  • Il a besoin de 2.000 € par mois pour vivre.

S’il est Micro-entrepreneur, il va devoir verser :

22% de cotisations directement calculés sur son chiffre d’affaires. Soit : 15.400 € (22% x 70.000).

S’il est en EURL ou EIRL (à l’IS), il va devoir verser :

45% de cotisations sur son salaire de 24.000 € (12 x 2.000 €). Soit 10.800 €.

En tant que dirigeant de EURL ou EIRL, Jérémy paye moins de cotisations sociales sur son salaire qu’en micro-entrepreneur.

En fonction de son âge, de son parcours professionnel et de ses priorités, Jeremy pourra choisir de créer :

  • une EIRL, s’il privilégie la simplicité et qu’il débute sa carrière (moins de 30 ans)
  • une EURL, s’il veut rassurer ses partenaires avec un « capital social »
  • une SASU, s’il a un parcours de salarié derrière lui (plus de 40 ans) et qu’il veut continuer de cotiser à son ancien régime.

Qui peut accompagner un micro-entrepeneur dans sa croissance ?

Pour sortir du régime de la micro-entreprise, chaque cas est particulier. En fonction, de l’âge, en fonction du parcours, en fonction des priorités, la balance peut pencher vers un statut ou un autre. Et les conséquences financières peuvent facilement dépasser les 10.000 € sur une seule année. 

Les conseillers habituels des petites entreprises ne sont pas toujours qualifiés pour accompagner les micro-entrepreneurs dans ce type de démarche.

Les experts-comptables se concentrent sur leur cible de prédilection : les PME. Ils ont rarement le temps et la compétence pour répondre au micro-entrepreneurs.

Les avocats accompagnent rarement les micro-entrepreneurs car ils ne peuvent pas être juge et partie : leur intérêt penchera souvent vers la création d’une SASU ou une EURL, qui nécessite la rédaction de statuts qu’ils vous factureront. Alors que l’option EIRL ou maintien en Micro-entreprise ne leur rapportera rien. 

C’est pour cette raison que USTON a créé une offre de coaching personnalisé spécialement conçue pour accompagner les micro entrepreneur dans leur croissance et leur dépassement de seuil.

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