Cyril Ghezel : Faire de l’argent et garder son cœur

Photo de Hannah Cassar

Hannah Cassar

Illustration de Cyril Ghezel : Faire de l’argent et garder son cœur

Lorsque j’ai demandé à Cyril Ghezel de me parler de son parcours, il m’a répondu « Eh bien c’est très simple, je n’ai fait qu’une seule chose, de l’entrepreneuriat. « 

Cyril Ghezel portraitÉvidemment, c’est beaucoup moins simple que ça, on ne se retrouve pas à 30 ans à la tête d’un groupe qui réalise 35 millions d’euros de chiffre d’affaires en claquant des doigts. 

Oui, vous avez bien lu. 35 millions d’euros. Je vais vous raconter comment Cyril est arrivé là, mais je vais aussi vous parler d’un personnage atypique et authentique. 

Cyril Ghezel va vous surprendre dans ce portrait, il n’a ni le parcours ni les préoccupations que vous imaginez.

Pour Cyril Ghezel, l’entrepreneuriat, c’est aussi de la chance

Tout commence par une première tentative en famille. Cyril est allé jusqu’au bac, mais cela ne se passe pas très bien et il a vite l’impression que les études, ce n’est pas son truc. 

Il décide donc d’entrer d’emblée dans la monde du travail. 

Plutôt que de chercher un emploi, il choisit l’entrepreneuriat et souhaite ouvrir un centre sportif avec sa sœur. Six banques plus tard -l’entrepreneuriat n’est pas très en vogue à cette époque, ils obtiennent un prêt de 60 000 € en hypothéquant une partie de la maison familiale.

Hypothéquer la maison, c’est un gros risque, mais le projet est un succès, le centre sportif marche très bien.

Il a eu de la chance.

Il faut dire les choses comme elles sont, on peut apprendre calculer, planifier. Mais on ne peut pas tout maitriser.

Pour Cyril, on devrait nous l’apprendre dans les écoles : « l’entrepreneuriat c’est aussi une question de chance ». Il en parle d’ailleurs dans son intervention pour la formation Vente de LiveMentor.

Cyril décide alors de ne pas s’arrêter là. Il débauche un ingénieur et monte une seconde entreprise, cette fois dans le domaine informatique. 

Au départ il s’agit de B to C, des dépannages simples pour particuliers. 

La particularité ? Il ne demande pas de règlement si le problème n’est pas résolu ! Cela fait exploser le bouche à oreilles et les entreprises ne tardent pas à se manifester. La clientèle augmente et Cyril termine avec 90 % de B to B, beaucoup plus rentable, 10 % de B to C et  un partenariat avec Ricoh, les distributeurs de scanners et imprimantes.

L’objectif de Cyril lorsqu’il lance une boite c’est de former une équipe autonome et de pouvoir se consacrer à d’autres projets. 

C’est exactement ce qu’il se passe. 

Deux ans plus tard, ses deux entreprises marchent très bien lorsque le papa de Cyril, directeur d’un grand groupe de BTP, lui propose de s’associer pour monter une entreprise d’échafaudage.

De 60 000 à 35 M d’euros 

Les échafaudages, ça ne le fait pas rêver mais Cyril se renseigne sur ce domaine qui ne bouge pas depuis des années et décide de bousculer un peu le système. 

Père et fils créent des équipes de montage plus grandes que ce qui se fait habituellement. Avec dix ouvriers par équipe et une nouvelle méthode de travail, on  monte deux échafaudages par jour. Sur le marché, il a toujours fallu attendre trois semaines pour en monter un seul.

L’idée super ingénieuse mène au succès !

À ce stade, Cyril dispose d’une trésorerie suffisante pour mettre sur pied, les uns après les autres, de nombreux projets. Je ne vous raconte pas le détail de toutes les entreprises familiales qui suivent. Il y a eu de l’immobilier, de la concession de voiture, de la finance, des cabinets médicaux, d’expertise comptable, d’avocats, …  j’en passe !

Il faut avoir en tête que pendant son parcours scolaire, Cyril, n’avait pas apprécié les commentaires et le regard qu’on avait posé sur lui. On avait dit qu’il finirait « en prison » ou « sur les chantiers« – ce qui en soit n’était pas tout à fait faux. 😉 En guise de vengeance, il s’était promis qu’il dirigerait un groupe de 30 millions d’euros à l’âge de 30 ans.

On y est était : 

À 30 ans seulement, Cyril était à la tête d’un groupe de 35 M d’euros, installé dans 4 pays, avec pas loin de 400 salariés.

Mais son quotidien l’épuise et il passe son temps à faire du management, ça ne l’amuse pas.

Pour être à la hauteur, Cyril tire beaucoup sur la corde. Surpoids, drogue, alcool… Pour tenir presque 24 heures sur 24 et supporter la pression, il use de tous les moyens à sa disposition.

C’est trop.

Prise de conscience pour Cyril Ghezel 

Un mois plus tard Cyril a un début accident cardiaque, un infarctus du myocarde. 

C’est sérieux. Les médecins le mettent en garde. S’il continue sur sa lancée, s’il garde le même rythme, il met sa vie en danger.

Cyril a senti la mort de près, c’est une grosse prise de conscience, il sait qu’il doit changer radicalement de vie. 

Concertation familiale et toutes les sociétés de plus d’1 M d’euros sont vendues. Avec l’expérience qu’il a et une équipe minimum, les plus petites seront faciles à gérer.

Pendant l’année qui suit, Cyril Ghezel apprend à vivre une autre réalité. Il se recentre, se forme à la comptabilité, la gestion, la finance, cela change et renforce son expérience déjà solide du terrain. 

Cyril Ghezel se recentre

Puis une nouvelle expérience se présente, des proches sollicitent son aide pour remettre à flot une société de maroquinerie qui ne va pas très bien. Il ne reste que deux mois de trésorerie. 

Cyril Ghezel accepte le défi. Il passe trois jours à observer le fonctionnement de l’entreprise avant de donner ses conseils pour la sauver. Bilan : la société existe toujours aujourd’hui. 😉

Après cette expérience et grâce au bouche-à-oreille, l’expérience de l’accompagnement se renouvelle. Cyril aide une seconde, une troisième entreprise, puis… une startup. Il n’y connait rien et découvre complètement le concept. Très vite, il apprend, comprend et complètement le mindset startup. 

Cela se passe tellement bien qu’on lui recommande de postuler et de devenir expert pour un incubateur, de faire profiter plus de monde de sa vision terrain particulièrement aiguisée. 

Dans ce nouvel environnement Cyril apprend l’existence des “majors entrepreneuriat » dans les écoles de commerce et d’ingénieur. Là, il ne peut s’empêcher de relever l’immense marge d’amélioration possible et le manque d’expérience terrain, cruciale à son sens, que comportent ces cursus.

L’entrepreneuriat à impact

Il prend ses marques dans le milieu et conseille plusieurs startups. Puis il accompagne un groupe de startup, gagnant d’un concours important et créateur d’une association à impact. 

La rencontre avec les porteurs de projets des startups va avoir un effet extraordinaire sur sa vie.

Pour Cyril Ghezel, il se passe deux choses qui le marquent particulièrement :

  1. Il découvre ce qu’est l’impact sociétal et environnemental ; on peut créer de la richesse en sauvant des choses.
  2. Alors qu’il transmet tout ce qu’il sait sur l’entrepreneuriat, il apprend de manière indirecte à retrouver ses valeurs.

Il faut reconnaitre qu’après les derniers évènements de sa vie, Cyril est un peu perdu. Ce qu’il vient de découvrir le change de sa philosophie business, disons plutôt agressive jusque-là.  Tout à coup, il est face à une vision toute nouvelle de l’entrepreneuriat. 

On lui dit : “Tu peux faire de l’argent et en plus tu peux garder tes valeurs et garder ton cœur

Garder ton cœur. Alors que ses interlocuteurs ne savent pas ce qu’il vient de traverser, cette phrase résonne particulièrement pour Cyril. Elle semble avoir été écrite pour lui. 

Il continue d’accompagner ce type de projets et depuis, sa vie n’a cessé d’évoluer de manière de plus en plus positive. Cyril est entouré des valeurs qui lui correspondent, il a réconcilié business et positivité. Aujourd’hui il est installé dans des relations d’échange, d’apprentissage et d’entraide.

Il a compris que vendre n’est en fait pas une mauvaise chose.

s'entraider, avoir du coeur

Sa passion pour l’entrepreneuriat est intacte, ces dernières années, il a mis sur pied plusieurs projets. Une maison d’édition d’objets design, du BTP spécialisé dans les lieux prestigieux.

Cyril garde un pied sur le terrain et c’est aussi grâce à cela qu’il peut continuer à parler d’entrepreneuriat aujourd’hui.

Parce qu’après le constat qu’il a pu faire sur les divers parcours censés enseigner l’entrepreneuriat, il ne pouvait pas rester les bras croisés. Cyril développe donc une société de conseil et enseigne aujourd’hui l’entrepreneuriat dans certaines écoles de commerce.

Il consacre une partie de son temps à gérer ses entreprises, l’autre à accompagner des initiatives fortes. La French Tech Tremplin ou les Déterminés, un incubateur qui démocratise l’entrepreneuriat des jeunes dont l‘objectif est de multiplier les chances de réussite grâce à des programmes de formation, notamment dans les quartiers populaires et les zones rurales. Il a également entrepris la construction d’un fond d’investissement pour les projets à impact à travers un laboratoire d’innovation sociale « Projet Dédale » qui rassemble des acteurs de la RSE et de l’Impact.

Dans notre formation Vente, Cyril intervient sur plusieurs sujets. 

Il aborde des questions essentielles de positionnement comme la confiance en soi d’un commercial, la légitimité, la peur de l’argent ou des aspects beaucoup plus opérationnels comme la construction d’un devis, les conditions générales de ventes…

Lorsque j’en ai parlé avec Anaïs, on a voulu démystifier l’image du commercial. On voulait déconstruire les idées reçues.

On a pris des exemples de personnes qui sont sur le terrain et amenées à être des commerciaux.ales. Parce que c’est leur métier ou parce qu’ils lancent leurs sociétés et sont obligés de le faire pour que cela fonctionne. On voulait dé-compliquer ce rôle et détruire l’idée qu’on nait ou pas avec un instinct commercial. Ce n’est pas vrai ! On a travaillé sur toutes les questions qui se posent à ce sujet au moment de lancer une boite.

La vente, c’est une priorité pour tout entrepreneur ! Cyril Ghezel parle d’outils qui sont accessible à tous à conditions qu’on les transmette de la bonne manière. Pour lui, nous ne sommes tous au départ que « des rigolos » qui n’avons pas de légitimité. Mais il faut se lancer, ensuite on se rassure les uns les autres et alors on prend conscience de sa légitimité.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation Vente de LiveMentor inscrivez-vous sur notre liste d’attente. Vous serez informé dès sa sortie. 

Bonus :

cours par mail gratuit sur la vente

Inscrivez-vous à la newsletter d'Alexandre Dana

La newsletter la plus suivie en France par les entrepreneurs – partagée toutes les semaines à plus de 200 000 porteurs de projets.