« Monter un projet sans quitter son job, cela oblige à être agile et aller droit au but. » – Romain Bouiller

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Arslane Gharout

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Envie de générer une source de revenus supplémentaire, en parallèle de votre job ?

Les candidatures pour la Masterclass De Vinci sont ouvertes jusqu’au Mercredi 24 Avril. Elle s’adresse aux salariés qui désirent lancer (ou ont déjà lancé) un projet en parallèle d’un job à temps plein afin de générer un revenu complémentaire.
Exceptionnellement, nous ouvrons deux sessions de 100 places chacune… car près de 600 personnes ont répondu à notre questionnaire sur De Vinci !

Les candidatures s’effectuent via cette page.

Dans le cadre de la sortie de cette nouvelle formation, nous sommes allés à la rencontre d’entrepreneurs qui ont lancé leur projet sans quitter leur job et dont certains sont même encore salariés !
Nous leur avons posé quelques questions afin d’en savoir plus sur eux et leur projet.


Mr Bot, ça vous parle ?
C’est le projet de Romain Bouiller, créé il y a maintenant 3 ans et autant vous dire qu’en plus d’être ambitieux, Romain est un entrepreneur avec qui j’ai adoré échanger !
Je préfère ne pas vous en dire plus et vous laisser découvrir l’histoire très inspirante de cet entrepreneur en lisant l’interview ci-dessous.

Hello Romain ! Peux-tu te présenter et nous dire ce que tu fais aujourd’hui ?

Salut ! Je m’appelle Romain Bouiller, j’ai 27 ans et je suis le CEO de Mr Bot.
Je suis issu d’une formation d’ingénieur en informatique que j’ai complété par une formation d’un an en marketing.
J’étais salarié et chercheur chez EDF lorsque j’ai commencé à développer mon projet Mr Bot en 2016 dans mon studio tandis que la société fût officiellement créée en Mai 2017.
Je m’en occupe aujourd’hui à temps plein et nous sommes trois dans l’équipe.
Au sein de la boite, on développe et conçoit des chatbots pour tous types de clients.
On est fiers de compter parmi nos clients My Little Paris, la métropole de Bordeaux, EDF ou encore la mission locale de Paris… Pour n’en citer que quelques uns.

Pourquoi as-tu commencé un side project ? Quelle était ta motivation ?

J’étais chercheur au niveau de la direction R&D d’EDF, je m’occupais plus précisément de la partie digitale et relation client.
Dans le cadre de mon emploi, je faisais pas mal de veille et je voyais passer pas mal d’articles sur les chatbots et je savais qu’il se passait un truc.
A savoir que j’ai toujours été curieux, avec une forte volonté de créer.
Mais je savais qu’il me fallait d’abord apprendre à créer et vendre, mettre les mains dans le cambouis.
J’ai commencé à créer un petit chatbot en parallèle de mon activité de salarié, j’ai vu que les réponses ont été plutôt positives et qu’il y avait un réel potentiel de commercialisation.
J’imaginais déjà beaucoup d’usages intéressants, mais sans idée très précise. J’avais simplement envie de refaire le monde ! Chose qui était difficile à faire en tant que salarié sans projet personnel, d’autant plus que les process étaient très lents, comme dans tout grand groupe.

Quelles étaient les principales étapes du développement de ton projet, combien d’argent tu avais investi dedans et combien de temps tu as mis à trouver tes 1ers clients?

Je me suis vite confronté au marché en allant voir des premiers prospects chez les collectivités.
Je remarquais que leurs sites étaient un peu « fouillis », il est difficile d’y trouver les informations qu’on cherche.
Je leur ai très vite montré un prototype de bot à qui on pouvait poser toutes les questions qu’on veut.
Deux villes sont tombées sous le charme et m’ont directement demandé un devis. Or, je n’avais pas encore de structure… C’est là où il a fallu créer ma société, les devis ont alors été signés et c’était parti !
J’ai initialement mis 5000 euros dans ce projet, en comptant tout ce qui était relatif au développement de mon projet. Cela m’a permis de couvrir les charges liées au lancement et de pouvoir lancer la structure.
Rapidement, un troisième client, un média cette fois, s’est joint à l’aventure. En été 2017, j’avais déjà trois clients.

Comment t’organisais-tu au quotidien pour avancer dans ton projet et quelles étaient les difficultés rencontrées?

Je me suis vite rendu compte que des choses, on peut en faire beaucoup en 24 heures !
Le vrai challenge était de passer d’un prototype que j’avais imaginé à une réelle solution industrielle.
Il fallait en effet créer quelque chose qui répondait à un vrai besoin du marché.
J’aimerais ceci dit rassurer les personnes désireuses de se lancer dans ce secteur en leur disant qu’il existe aujourd’hui beaucoup plus de documentations sur les bots qu’à l’époque. Cela nous rassure puisque cela prouve que ce n’est pas un effet de mode.
En ce qui concerne mon organisation et mes horaires de travail, je bossais sur mon projet le soir, le weekend et même la nuit par moment.
Il m’arrivait également de poser des jours de congé pour aller voir les clients.
En fait, j’étais sur Mr Bot dès que j’avais un moment de disponible, ou presque.

Arrives-tu à dégager un revenu avec ton projet aujourd’hui? Si tu n’es plus salarié, à quel moment la décision de quitter ton job s’est faite?

Aujourd’hui, j’arrive à vivre de Mr Bot et je me dégage un salaire depuis quelques mois.
Mon job de chercheur occupait déjà bien mes journées et il fallait que mon travail soit aussi efficace pour EDF que pour Mr Bot.
Cela devenait compliqué à gérer au bout d’un moment car je pensais à mes clients 24h/24, mon projet commençait à empièter sur mon travail de chercheur et j’avais donc pris la décision de quitter mon employeur.

Quelles sont les erreurs que tu as pu faire et que tu ne répéterais pas aujourd’hui? Et qu’est ce que tu conseillerais à quelqu’un qui veut lancer son projet à côté de son job?

Je pense avoir un peu trop pris mon temps avant de m’y mettre à fond.
J’ai eu du mal à trouver le rythme qu’il me fallait pour être efficace mais aujourd’hui tout se passe au mieux.
Quand on y pense, un an à bosser sur un projet qui n’était pas officiellement encore lancé, c’est quand même long. J’aurais dû attendre moins longtemps avant de me lancer à fond !
Je conseillerais à quiconque veut lancer son projet en parallèle de son job de foncer pour ne pas regretter plus tard. Faire ça sans quitter son job, cela oblige à être agile et aller droit au but.
Il faut tester vite pour savoir si on peut vivre de son idée, ne pas hésiter à se confronter au marché très tôt, y aller à 100% et ne pas hésiter à en parler autour de soi et même, pourquoi pas, à son employeur.

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