Des chevaux au marketing de contenu !

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Fanny CAIAZZO

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2 ans : c’est l’âge que j’avais la première fois qu’on m’a mise sur le dos d’un cheval. Vous devez vous douter que je ne suis jamais vraiment redescendue.

D’ailleurs, quand j’étais petite, je jouais à la marchande dans la cuisine d’été de ma grand-mère et j’avais appelé ma boutique d’échantillon de parfum que j’avais récupérés dans les fonds de tiroir de ma mère, la boutique « Cheval ».

Des années plus tard et un peu grâce aux chevaux, cette pièce est devenu mon bureau…

L’entrepreneuriat dans les gênes

Que je sois entrepreneuse, cela n’a rien de très étonnant : dans ma famille le salariat n’existe pas.

Je n’ai jamais entendu mes parents se plaindre de leurs patrons, dire que « en ce moment, il y a une drôle d’ambiance au bureau » ou se demander quand est-ce qu’ils pourraient poser leurs 5 semaines de congés.

En fait, chez moi l’entrepreneuriat remonte à plusieurs générations : quand j’étais petite, mon arrière-grand-mère me racontait comment elle confectionnait des chapeaux en feutre dans la fabrique de ses parents, immigrés Italiens.

Lorsque mémé Lina s’est mariée à l’âge de 16 ans, elle a emprunté un peu d’argent à sa famille pour acheter un petit commerce de quartier avec son mari, Pépé Xavier.

Ils ont su faire rapidement fructifier l’affaire et surtout revendre au bon moment. C’est ce qui leur a permis d’acquérir un bar sur la Cannebière à Marseille, le bar de l’Odéon.

Quelques années plus tard, c’est ma grand-mère, la fille de Lina, qui se lance. Alors que mon grand-père, Lulu, était employé de mairie, ils achètent une parcelle de terrain où ils y construisent un hôtel, « Les cigales ».

Puis est venu le tour de mon père. Alors qu’il travaillait avec ses parents, il se lance avec un ami dans la location de matériel pour le BTP. Pendant 2 ans il enchaine service du soir à l’hôtel avec le développement de sa société en journée. Il prendra sa retraite bien méritée une trentaine d’années plus tard.

Je prends la voie du digital

Petite fille, mes grands-mères me racontent des tonnes d’histoires de comptoir, m’expliquent comment elles faisaient pour gérer leurs commercent, me parlent de ces fins de mois compliquées, des fournisseurs, des clients américains pendant la libération… Quelle époque !

Je grandis avec ces magnifiques histoires mais surtout avec l’idée qu’on puisse se créer soit-même son emploi et bien en vivre, même si ce n’est pas toujours rose.

Avec l’envie d’un jour créer « ma boîte », j’entame mes études supérieures en école de commerce. Et comme j’avais aussi l’envie de travailler, je démarre mes études en alternance.

Qui dit alternance dit salariat : j’enchaîne 3 ans d’expérience dans une petite PME d’import-export, puis dans un énorme groupe et enfin dans une Strat Up qui venait de lever 500 000€. C’est d’ailleurs dans cette structure que je découvre Internet…

Très vite, je me rends compte que je ne suis pas ce qu’on peut appeler un bon soldat : j’ai tendance à me sentir frustrée, je m’ennuie vite mais surtout, je supporte assez mal l’autorité. Néanmoins j’aime travailler !

Des chevaux à l’entrepreneuriat

Mes études ne sont pas encore finies et j’ai terriblement envie de voir du pays. En 2013, j’intègre l’ESC Pau. J’avais toujours très envie de « monter ma boîte » mais aucune idée de quoi.

Je me dis que l’étranger me donnera peut être des idées. D’ailleurs, mon école m’envoie aux Etats-Unis pour suivre un programme dédié à l’entrepreneuriat international. Qu’il est bon de goûter à la mentalité américaine lorsqu’on a l’envie d’entreprendre !

Je repars dans la foulée en Amérique Latine, au Pérou. Je me dis que ce pays mystique me donnera peut être une idée de business. Si j’imagine brièvement une marque de cosmétiques à bases d’herbes utilisées par les Inkas (lol), je rentre en France avec seulement un superbe « selfie Lama ».

L’idée que j’attendais est enfin arrivée pendant mon stage de fin d’étude

Définitivement rentrée à la maison, je retrouve le chemin des écuries dans lesquelles je passe la majorité de mon temps libre avec ma jument. L’année de « pause équestre » qui m’avait été imposée lorsque j’ai vadrouillé à l’étranger avait sérieusement mis un coup à mon matériel : je devais quasiment tout racheter.

Petit budget oblige, je me suis tournée vers le matériel d’occasion. Et bim ! En novembre 2015 je tenais mon concept : une marketplace dédiée à l’équitation, Equiswap. A partir de là, tout est allé assez vite. En février 2016 je trouvais un associé, en mai la société était créée et en septembre nous lancions officiellement la plateforme.

Dans la foulée, je créé un statut d’auto entrepreneur pour proposer des services de marketing en freelance. Quitte à avoir un job alimentaire autant qu’il soit en lien avec mon projet. Malheureusement, on ne me sollicite que pour des missions de phoning, l’horreur.

L’échec qui m’a fait devenir entrepreneur

Même si j’ai suivi un parcours universitaire spécialisé en entrepreneuriat, que j’ai fait toutes les démarches pour en apprendre le plus possible sur ce sujet, en France comme à l’étranger, je ne peux pas dire que j’étais entrepreneuse lorsque j’ai lancé Equiswap.

En fait, je ne savais rien. Et en plus, j’étais très naïve. Cela m’a fait commettre toutes une séries d’erreurs :

  • penser que parce que j’avais étudié dans une grande école de commerce, je savais comment créer une entreprise;
  • m’associer avec quelqu’un que je ne connaissais absolument pas (notre première rencontre fût chez l’avocat pour la signature des statuts de l’entreprise);
  • ne faire qu’à moitié mon business plan (je n’avais calculé que le potentiel CA et pas les charges);
  • ne chercher aucun financement et casser ma tirelire pour financer moi-même mon projet;
  • faire développer en site en custom sur lequel je n’avais pas la main;
  • et j’en passe.

Mais la plus grosse boulette a été de lancer une plateforme web alors que je ne connais absolument rien au digital. Je ne savais même pas ce qu’est le référencement naturel

Avec le recul, je me dis que j’étais complètement folle. Sérieusement, qui fait ça ?!

Vous l’aurez compris, un an après son lancement, Equiswap fait un énorme flop financier. Les ventes ne sont pas suffisantes pour couvrir nos charges. Nous n’arrivons pas à lever des fonds. C’est un échec, même si nous refusons de l’admettre.

Arrive l’été 2017, le pire de tous

Mon associé me lâche : financièrement et psychologiquement il ne tient plus. Cela me met un coup au moral, je remets en question la faisabilité du projet et me mets à postuler à des jobs un peu par contestation je crois. Puis arrive le coup de grâce : ma jument décède brutalement et pour des raisons que je ne connaîtrai jamais.

Plus d’associé, plus de jument, un projet qui ne décolle pas. Je me sens perdue, stressée, impuissante. Je fais un burn out.

Je suis convoquée à un entretien d’embauche, j’y vais sans aucune convictions. Pourtant, ce rendez-vous va tout changer.

Lorsque le patron de cette PME d’une centaine de salariés me reçoit avec sa RH, il me met très vite à l’aise : il s’allume une cigarette, m’en propose une et me fait rapidement comprendre que le poste n’est ni intéressent ni bien payé. Bon … Je ne me démonte pas. Je commence mon speech : Equiswap, la freelance, etc.

Le patron m’arrête : « Mademoiselle, qu’est-ce que vous faites là ?! ». C’est vrai, qu’est-ce que je fais là ?! Il me dit alors des mots magiques : « Vous n’êtes pas faite pour la vie de bureau, vous allez vous ennuyer. Vous, vous êtes entrepreneur ».

La formation au marketing digital : ma dernière chance

C’est assez fou que de penser qu’une personne avec qui je n’ai passé qu’une heure de mon temps et que je n’ai jamais revue depuis ait pu avoir un impact aussi fort sur ma vie. A la sortie de cet entretien j’ai les idées claires. Hors de question d’abandonner avant d’avoir réalisé un dernier investissement : celui de la formation !

C’est de cette manière que j’ai découvert en septembre 2017 LiveMentor. J’ai commencé par la formation « Marketing Digital » puis  « Copywriting » et j’ai suivi d’autres formations sur d’autres sujets ailleurs.

De cette manière, j’ai réussi à développer le référencement naturel d’Equiswap dont les visites ont bondit de 50 à 3000 visites mensuelles en une semaine. Dingue ! C’est ce qui m’a permis de devenir rédactrice web puis copywriter.

Trois mois après le démarrage de mes formations, j’arrivais à me créer de vrais revenus et à plus ou moins les maintenir stables.

Maintenant que j’en sais plus, je peux rebondir

Cela a pris du temps pour accepter l’échec d’Equiswap mais les mots de ce patron résonnent toujours dans ma tête : « Mademoiselle, vous êtes entrepreneur ».

Finalement en peu de temps, j’ai énormément appris sur moi, sur le marketing et sur l’entrepreneuriat.

Aujourd’hui, j’ai pu rebondir : mon activité de freelance évolue vers celle d’une agence de marketing de contenu. J’ai signé les premiers clients et les premiers « gros » projets alors qu’il y a encore quelques mois, j’étais au bord du dépôt de bilan. Je sens que j’ai enfin les clés pour développer et gérer quelque chose.

Si aujourd’hui je suis un bon prestataire, c’est parce que j’ai échoué. Et c’est précisément cet échec qui m’a sauvé du salariat. Sans lui, je n’aurai jamais fait toutes ces formations, je n’aurai jamais appris tout ce que j’ai appris. Mais surtout, je n’aurai jamais eu cette énergie, celle que mes clients apprécie tant !

Alors voilà ma conclusion : si ça ne marche pas, c’est que quelque chose ne va pas. Parfois cela ne concerne qu’un détails. Ne vous braquez pas. Écoutez, apprenez et tout suivra. Quand on y réfléchit, c’est un peu la leçon que les chevaux nous donnent : toujours se remettre en selle après la chute.

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Fanny CAIAZZO

Je suis Fanny Caïazzo, créatrice de la plateforme Equiswap et de l'agence de Content Marketing AÏA. Mon parcours d'entrepreneur a démarré il y a 4 ans, depuis il a fortement évolué, en partie grâce aux cours de LiveMentor.