Comment tester son projet entrepreneurial sans prendre de risque ?

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Charlotte Appietto

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Je n’ai jamais été très encline à prendre des risques.

Je ne vais pas prendre le risque d’escalader le portail de la maison de famille même si j’ai besoin de rentrer et que je n’ai pas les clefs.

Je ne vais pas prendre le risque de prendre le métro sans mon Pass Navigo si je l’ai oublié chez moi.

Et je ne vais pas prendre le risque de partager un article sans l’avoir relu deux fois.

Toute ma vie, je me suis dit que j’étais averse au risque. Je me suis toujours identifiée à mon image de bonne élève, qui fait ses devoirs à l’avance et qui ne discute pas avec ses camarades pendant les cours. J’ai suivi la “voie royale” en passant par une prépa puis par Sciences Po. Mais ma première expérience professionnelle m’a déçue, et j’ai cru trouver la solution en ajoutant une ligne supplémentaire à mon CV. J’ai payé 16 000 euros une année d’études à l’ESCP Europe pour me tourner vers le conseil en management, et j’ai décroché mon premier CDI. Ça y est, j’étais partie pour ma belle carrière !

Et pourtant, il y a 3 ans, j’ai tout envoyé valser. Que s’est-il passé ?

Une fois en CDI, malgré le titre ronflant sur le CV et le salaire avantageux en fin de mois… J’ai déchanté. J’ai réalisé que je n’étais pas faite pour passer mes journées derrière un bureau dans le but de grimper les échelons. Je ne trouvais aucun sens à mon métier, mais je ne savais pas quoi faire d’autre. J’ai cherché “ma voie” pendant des mois. J’avais envie d’entreprendre, mais je n’osais pas me lancer. Alors j’ai choisi la solution intermédiaire de travailler en startup, et j’ai posé ma dem’ pour rejoindre une startup EdTech en tant que business developer.

Dans les mois qui ont suivi, pas une soirée ne se passait sans que quelqu’un me questionne sur ma décision de démissionner… et me dise vouloir faire pareil. J’ai pris conscience de l’ampleur de problème autour de moi, et j’ai compris que j’avais quelque chose à apporter aux autres.

Bingo ! Je tenais là l’idée de ma propre entreprise. J’allais créer un univers dédié à ceux qui rêvent de poser leur dem’ et de se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle : un site avec des contenus utiles et inspirants, des événements pour fédérer une communauté, du coaching individuel et des formations en ligne.

Je ne suis restée que quelques mois dans la startup où j’avais été recrutée et je me suis lancée à plein temps dans l’entrepreneuriat. J’ai enfin décidé de faire passer ma liberté et mon bonheur avant mon CV. Et c’est ainsi qu’est née mon entreprise, que j’ai appelée… Pose ta Dem’ !

Aujourd’hui, cela fait un an et demi que je suis entrepreneure.

Mais je continue à vérifier 3 fois que je n’ai pas laissé mon Pass Navigo chez moi.

Je ne suis pas moins frileuse qu’avant face aux risques. J’ai simplement compris que le risque le plus effrayant pour moi n’était pas de ne plus avoir de salaire à la fin du mois, mais de perdre mon temps en vivant une vie qui n’est pas la mienne.

Je ne me suis pas fait violence pour monter ma boîte. On me demande souvent : “Tu n’as pas peur ? Moi j’ai trop peur de prendre un risque ! De ne pas m’en sortir financièrement / de ne pas retrouver de job si j’en ai besoin / d’être mal vu par ma famille…”

Mais qui a dit qu’il fallait être une tête brûlée pour entreprendre ? Je suis persuadée que l’on peut créer son entreprise sans prendre de risque majeur, et c’est ce que j’ai fait. Il faut différencier le vrai danger du petit risque qui donne du piment à la vie… et auquel je suis devenue accro !

Et pour tester son projet sans se mettre un danger, il y a une solution que je recommande à tous les porteurs de projet de ma communauté : commencer son projet entrepreneurial en parallèle de son emploi salarié.

Tester son projet AVANT de poser sa dem’ : le principe du Side Project

Depuis que j’ai créé Pose ta Dem’, j’anime une communauté de plus de 2000 membres et j’ai coaché des dizaines de personnes dans leur projet de changement professionnel.

A force, leur problématique principale m’est apparue très clairement :

Avoir envie d’entreprendre mais avoir peur de quitter son job

Mais pourquoi le faire dans cet ordre ? Les deux sont conciliables pour se lancer en toute sérénité !

Démarrer son projet à côté de son job a plusieurs avantages :

  • Tester différentes idées pour trouver celle qui nous plaît le plus, plutôt que d’attendre indéfiniment de “trouver sa vocation” (spoiler : le déclic au réveil un beau matin est un mythe !)
  • Tester le potentiel économique du projet pour s’assurer que l’on pourra se rémunérer un jour grâce à ce projet et poser sa dem’ sur le bureau du chef sans craindre de ne plus pouvoir payer son loyer !
  • S’amuser et avoir une bouffée d’air frais à côté d’un job qui ne nous épanouit plus
  • Se verser un complément de revenu lorsque l’on trouve ses premiers clients

Il y a une règle d’or pour réussir à lancer un projet en sécurité : adopter la stratégie des petits pas qui consiste à tester avant d’investir entièrement son temps et son argent.

Voici comment j’ai fait pour créer Pose ta Dem’ étape par étape.

Les étapes de la création de mon entreprise

Octobre 2017 : Valider le potentiel de l’idée de départ

L’idée de Pose ta Dem’ est venue de ma propre expérience, de mes lectures et de mes discussions entre amis, mais j’ai eu besoin de confronter mon intuition aux vrais besoins de ma cible : les salariés en quête de sens dans leur vie professionnelle.

J’ai créé un questionnaire sur Typeform pour comprendre leurs besoins, et je l’ai communiqué via mes réseaux.

Résultat ? Plus de 400 réponses et autant de pré-inscrits pour le futur lancement

Coût de l’opération ? 0€

Novembre 2017 : Créer le site

Quand j’étais face à mes slides et mes tableaux Excel dans l’open-space et que je me disais “Mais qu’est-ce que je fais ici ? Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?”, je ne trouvais aucun site de qualité pour me donner des infos et m’aider dans ma crise existentielle. C’est pourquoi l’idée première de Pose ta Dem’ a été de créer un média pour toutes les personnes comme moi qui dépriment dans leur open-space.

J’ai donc commencé par créer un blog sur WordPress et écrire mes 5 premiers articles. J’ai suivi la formation WordPress de LiveMentor et un ami m’a aidée pour aller encore plus vite. Une fois le site prêt, j’ai communiqué le lancement sur LinkedIn et Facebook.

Résultat ? 11 000 visiteurs uniques sur le site la première semaine grâce à un bon storytelling et un réseau engagé.

Coût de l’opération ? 100€ pour acheter le thème WordPress et le nom de domaine, et 0€ pour la communication.

Novembre 2017 : Créer la première version de mon offre d’accompagnement

Je suis passionnée de formation, j’ai toujours eu envie de coacher, donc bien sûr, l’idée de départ a été de proposer de l’accompagnement individuel.

J’ai créé la première version de mon premier programme de coaching pour trouver sa voie. J’ai trouvé mes premiers “cobayes” (mes clients tests) pour réaliser ce programme avec eux à moindre coût.

Résultat ? 4 premiers clients qui m’ont fait confiance et un programme validé

Coût de l’opération ? 50€ d’acquisition de livres pour perfectionner ma méthode, 10€ d’impression des fiches d’exercices et 50€ de cafés car je n’avais pas encore de bureau pour faire mes rendez-vous.

Pendant toute l’année 2018, j’ai développé mon activité de coaching qui a été ma principale source de chiffre d’affaires.

Octobre 2018 : Lancer ma première formation en ligne

En complément de mon activité de coaching, j’ai lancé des formations en ligne. Pour créer ma toute première formation, j’ai préparé le contenu, tourné les vidéos gratuitement avec Loom, et hébergé la formation sur Teachable. J’ai ensuite communiqué auprès de ma communauté existante.

Résultat ? 40 inscrits pendant la semaine de lancement

Coût de l’opération ? 80€ d’abonnement mensuel à Teachable, 30€ pour un micro pour avoir un son de bonne qualité et 30€ d’abonnement mensuel à Mailchimp car j’avais dépassé les 2000 inscrits.

Voilà les étapes par lesquelles je suis passée dans mes débuts !

Pas de risque majeur mais des résultats très satisfaisants pour ma première année. Aujourd’hui, cela fait plus d’un an que j’ai créé Pose ta Dem’ et voici le bilan :

  • 70 000 visiteurs uniques sur mon site en 2018, grâce à un travail régulier de production de contenu
  • Une communauté privée de 800 membres
  • Des apéros bimestriels auxquels ont participé plus de 400 personnes
  • Plus de 40 clients en coaching, que je n’ai jamais eu à démarcher. Les demandes arrivent naturellement grâce à la communauté que j’ai créée et à mon contenu.
  • Une Académie en ligne avec 3 formations

Et à titre personnel, depuis 6 mois je me rémunère entièrement grâce à mon activité, je n’ai plus l’inquiétude de redevenir salariée, et j’ai créé une boîte tout en restant sensible au risque.

Quel que soit le projet, il est possible de le démarrer sans prendre de risque majeur. Mes clients ont des projets très variés : coaching en prise de parole en public, marketing digital en freelance, ouverture d’un espace de coworking, boutique e-commerce, ateliers de développement personnel… Et aucun ne se met en danger.

Alors à ton tour. Que tu escalades les portails ou non, tu es capable de te lancer dans l’entrepreneuriat !

Pour t’aider à lancer ton Side Project, j’ai créé 3 mini-cours gratuits ! Je te partage les 4 critères pour trouver ton idée de Side Project, les 3 étapes clés pour valider le potentiel de ton idée, et mes conseils pour réussir ton projet en 1 heure par jour.

Clique ici pour t’inscrire, et tu recevras dès aujourd’hui les mini-cours et l’accès à la communauté privée Pose ta Dem’. Tu le sais si tu fais déjà partie de la communauté Livementor : l’union fait la force !

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