#12 Marie-France Cohen : Podcast LiveMentor

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Josiane

Illustration de #12 Marie-France Cohen : Podcast LiveMentor

On clôture le podcast en beauté avec une invitée exceptionnelle : Marie-France Cohen. Cofondatrice des marques Bonpoint, Merci et Démodé, cette serial entrepreneure ne s’arrête jamais ! Ensemble, on a parlé de sa capacité et de son envie d’entreprendre tout au long de la vie et à constamment se réinventer. 

Transcription de l’épisode en fin d’article

Marie-France est un bel exemple à suivre : au début des années 70, son mari et elles créent Bonpoint, une marque de vêtements pour enfants qu’ils dirigeront pendant… 32 ans ! En 2007, ils vendent l’enseigne et décident de développer un nouveau concept à l’aube de leurs 60 ans. Tout le monde leur dit qu’ils sont fous et qu’ils feraient mieux de profiter de leur retraite, mais eux se sentent encore plein d’idées et d’énergie. Ils lancent le concept store Merci qui deviendra un immense succès en France et à l’étranger. 

Merci est une entreprise à visée philanthropique : tous les bénéfices sont reversés à un fonds de dotation créé spécialement pour l’opération, qui finance des projets solidaires à Madagascar. 

À la mort de son mari, Marie-France revend Merci en 2013 et décide de créer une marque de décoration d’intérieur baptisée Démodé. À 74 ans, la voilà donc repartie dans une nouvelle aventure entrepreneuriale, doublée de projets de décoration de boutiques et de restaurants.

J’ai interrogé Marie-France pour comprendre d’où venait son envie d’entreprendre et les ingrédients essentiels à avoir pour nourrir cette capacité d’adaptation. Pour elle, le succès financier n’est pas un objectif en soi. Vendre son entreprise est agréable mais cela peut être un piège à qui n’anticipe pas déjà le coup d’après. L’essentiel est de rester aligné à ses valeurs et à ses ambitions, et de  s’entourer de talents plus jeunes qui vont constamment la challenger et la faire apprendre. 

Le risque, c’est de voir la vente de son entreprise comme une fin en soi. C’est un moment capital où il ne faut pas se reposer sur ses acquis mais au contraire rebondir et se remettre en selle avec un projet enthousiasmant ! 

Les propos de Marie-France Cohen m’ont fait penser à l’épisode 1 du podcast la Méthode LiveMentor sur l’alignement. Si vous ne l’avez pas encore écouté, je vous le conseille vivement !  

Nos conseils :

En cas de fatigue ou d’impression de stagner, une alternative possible à la vente est la stratégie de l’araignée visant à diversifier votre activité en lançant de nouveaux projets en lien avec votre entreprise. Par exemple en créant un podcast qui a son propre modèle économique, un blog, une newsletter, des e-books, ou d’autres branches parallèles qui renforcent et alimentent votre passion. Cette stratégie est développée dans le livre La Méthode LiveMentor, avec pour meilleur exemple Tim Ferris, le célèbre entrepreneur et auteur de La semaine de 4 heures ! 

J’espère que le podcast vous a plu et vous a aidé dans votre parcours d’entrepreneur.

Merci infiniment de nous avoir suivi dans cette belle aventure ! N’hésitez pas à nous dire en commentaire les conseils et les thèmes que vous souhaiteriez que l’on aborde, peut-être dans une prochaine saison de podcast ! 

Si l’épisode vous a plu, n’oubliez pas de le partager sur les réseaux sociaux pour en faire profiter votre entourage !

Ressources de l’épisode :

Le livre La Méthode LiveMentor : https://livre-livementor.com/
Le site de Démodé : https://www.demode.fr/fr/
L’histoire du fonds de dotation de Merci : http://fondsdedotationmerci.org/le-fonds-de-dotations-merci/notre-histoire
Pendant l’épisode, Marie-France Cohen a cité l’entrepreneur Jean-Louis Costes, qui a créé l’Hôtel Costes. 

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Transcription de l’épisode :

Josiane – Bonjour à tous, bienvenus sur La Méthode LiveMentor, le podcast qui donne des conseils concrets d’entrepreneurs ! Aujourd’hui, c’est notre dernier épisode. On va clôturer cette saison en beauté avec une invitée exceptionnelle. Bonjour, Marie-France Cohen ! 
Marie-France Cohen – Bonjour ! 
Josiane – Vous êtes la cofondatrice de la marque Bonpoint, du concept store Merci, plus récemment de la marque Démodé. Vous avez 76 ans, je crois. Je me permets de le dire parce que le thème de cet épisode, c’est comment entreprendre tout au long de la vie. Et il n’y a pas plus idéal que vous pour en parler, puisque vous n’arrêtez pas de lancer de nouveaux projets et de rebondir à tous les âges de la vie, même après celui de la retraite ! L’idée, c’est justement de voir comment faire, si on vend son entreprise, pour ne pas s’arrêter là, pour se réinventer et continuer. Mais commençons par le commencement. On est au début des années 70 et vous créez Bonpoint, une marque de vêtements pour enfants qui va devenir culte. Comment et pourquoi l’avoir créée ? Est-ce que vous pouvez nous raconter la genèse de cette aventure ?
Bien sûr. A cette époque-là, la mode pour enfant était soit de très grands classiques, comme on était habillés quand on était petits, soit une mode très descendue des adultes, qui ne me plaisait pas. Moi, j’ai eu trois enfants, trois garçons. J’étais d’une famille de six filles et deux garçons, donc de 8 enfants. J’ai eu des sœurs qui ont eu des petites filles, etc. En fait, on s’est mis à dessiner, je me suis mis à dessiner des vêtements qui me paraissaient ceux dont j’avais envie. C’est-à-dire des vêtements qui étaient issus de tout ce que j’aimais en Angleterre ou aux Etats-Unis, des voyages et de ce que ça m’inspirait pour mes propres enfants.
Josiane – Et comment est-ce que vous avez créé cette marque ? Comment ça s’est passé concrètement ? 
Marie-France Cohen – Oh, c’est comme tous les débuts, dans sa cuisine, aha ! Là, c’était vraiment les concierges du quartier qui tricotaient, qui cousaient… C’était des petites artisanes qui venaient. Et puis, petit à petit … Il n’y avait pas l’équivalent de Bonpoint à l’époque. Donc, petit à petit, le succès a commencé et on s’est organisés, on a pris une autre dimension. Et puis, mon mari est venu nous rejoindre, pour mettre de l’ordre dans tout ce qui était le manque d’argent. Voilà, donc on était très complémentaires,  Bernard et moi. Au début, il y avait ma soeur : j’étais toute seule, après, j’ai fait venir ma sœur aînée. C’était très familial. Petit à petit, ça a eu beaucoup de succès et donc ça nous a permis de nous agrandir et de passer les étapes financières, les fins de mois de juillet, où mon mari gérait le découvert avec beaucoup de brio et de sérieux, donc les banques ont continué à nous suivre. Mais je pense qu’on a gagné très bien notre vie le jour où on a vendu notre affaire. Mais on a eu, tout le long de cette vie professionnelle, un bonheur exceptionnel que je ne changerai pour aucune autre formule, c’est-à-dire la liberté.
Josiane – C’est très juste de dire que pendant toute cette aventure, vous viviez modestement et ça vous suffisait. Vous étiez bien comme ça. L’argent est venu quand vous avez vendu. Mais comme quoi on peut faire un projet pendant 32 ans, en l’occurrence, et que le gain financier n’ait pas la priorité.
Marie-France Cohen – Le centre de notre projet, c’était la passion de faire, la recherche du bonheur, de travailler avec des gens qu’on aimait, de vraiment pouvoir s’occuper de nos enfants. Parce qu’au début de notre histoire … On est un peu atypiques par rapport à aujourd’hui. Moi, je me suis mis sur un vrai rythme professionnel vers les années 80. Parce qu’avant, j’ai passé toutes les vacances scolaires avec mes enfants, y compris mon mari. Donc on avait un slow business au départ, qui était très exceptionnel parce qu’il était unique en son genre. Je pense que le bonheur qu’on avait à faire, la liberté qu’on s’accordait, parce que quand on changeait, qu’on raccourcissait ou qu’on rallongeait les robes, qu’on décidait que maintenant, c’était comme ci ou comme ça, il n’y avait pas un commercial qui nous disait : « Ah mais non, ça ne se vend pas, il faut faire comme l’année dernière ». Donc là, on avait la liberté totale. Et la liberté, ça a un prix, évidemment, mais c’est le bonheur absolu. C’est le comble du comble du bonheur.
Josiane – Et vous avez fait ça pendant 32 ans ? 
Marie-France Cohen – Oui.
Josiane – Pourquoi est-ce que vous avez vendu ?
Marie-France Cohen – Au bout de la je ne sais pas combien-tième collection, que vous devez refaire des barboteuses, des robes, des machins, que vous savez tout ce qui marche, ce qui ne marche pas, etc. : place aux jeunes. Vous voyez. Et puis, en plus, on était arrivé à faire de notre affaire enfin une affaire rentable, en sachant calculer les marges. Parce que moi, j’ai toujours voulu faire la qualité optimale. Je regardais pas le prix des tissus. Donc il y avait tout ce côté passionnel qui a fait un très joli résultat, et en même temps, au niveau de la rentabilité, faire de l’enfant, de toute façon, je dirais à tous les gens qui veulent gagner de l’argent, faire de l’enfant, ce n’est pas la solution ! C’est vraiment la façon la plus difficile de gagner de l’argent. Sauf à faire, au contraire, une marque de très, très grandes quantités, très peu chère. 
Josiane – Et alors quand vous vendez Bonpoint, vous avez 57 ans, votre mari en avait 60. Vous vous sentez jeune et encore pleine d’idées pour monter d’autres projets, et vous avez bien raison. Vous, vous sentez tout de suite qu’il faut repartir dans quelque chose. 
Marie-France Cohen – On ne décide pas comme ça, du jour au lendemain, de vendre l’histoire d’une vie.  Donc moi, je savais que personnellement, je ne peux pas vivre sans projets, sans créer, sans entreprendre, sans les autres, etc. Mon mari avait moins cette sensation-là parce qu’il avait l’impression que cela allait être .. Moi, faire des voyages, cultiver mon jardin … J’adore les jardins passionnément, mais j’adore ne pas avoir le temps de cultiver mon jardin. Je ne suis pas jardinier ! 
Josiane – C’est intéressant, parce que c’est ce moment-là qui est capital, où il ne faut pas se reposer sur ses acquis, c’est-à-dire qu’il faut célébrer la vente, il faut partir en vacances, faire des choses qu’on aime, mais il faut quand même se remettre en selle quand on a cette âme d’entrepreneur, c’est ça ? 
Marie-France Cohen – Alors moi, le conseil que je donnerais, là, fondamental, c’est d’avoir déjà, si on est un entrepreneur (vous avez des gens qui vendent et qui sont contents de s’arrêter)… Si on est un entrepreneur, comme disait l’autre : »J’aime mieux les ennuis à l’ennui ». Quand vous êtes entrepreneur, vous avez des idées sans arrêt. Et quand vous vendez votre affaire, il faut avoir déjà prêt le projet d’après. Parce que sinon … Vous dites : se reposer, etc. Mais il y a quelque chose de très violent à vendre son affaire. Donc faut avoir la tête occupée à autre chose parce que sinon, c’est extrêmement violent.
Josiane – Et en 2009, justement, vous imaginez le concept de Merci. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? 
Marie-France Cohen – En fait, j’ai toujours eu l’extrême chance de ne pas m’occuper d’argent. D’abord, j’ai été élevée dans un monde où on ne parlait jamais d’argent. Donc, je suis vraiment nulle pour tout ce qui est agent. Je suis commerçante, je sais faire du succès, je suis conceptuelle, artiste, mais l’argent, franchement, ce n’est pas mon sujet. Donc, une fois qu’on a vendu Bonpoint, et qu’on l’a très bien vendu, grâce à mon mari en particulier, grâce aussi à ce qu’on en avait fait. Et là, je me suis dit, vraiment, le bonheur total, après, c’est faire quelque chose qui ne soit pas pour l’argent, mais qu’on puisse participer, qu’on puisse rendre quelque chose à ce monde dans lequel on est, dans lequel on a la chance d’avoir tiré notre épingle. 
L’idée, c’était de donner, de tendre la main. Donnez sans réclamer. Et se faire plaisir, parce que la première idée, c’était :  qu’est-ce qu’on va faire pour être, nous, bien ? La réponse était claire : continuer à faire ce qu’on avait toujours fait, c’est-à-dire entreprendre, rassembler, faire … Nous, on a toujours fait des boutiques, mais on a fait des petites, des moyennes boutiques (et on a fait une grande boutique juste avant de vendre, rue de Tournon). Mais là, on voulait vraiment mettre dans un même endroit. On a cherché un endroit avec 2 000 mètres carrés, etc. Et là, de mettre tout ce que je n’avais pas pu faire parce que j’étais enfermé dans l’enfant. La femme, l’homme, la déco, le restaurant, tout, tout, tout. Tout mettre dans cet endroit. Faire de cet endroit un endroit à succès. Et qui dit endroit à succès, au bout d’un moment, dit bénéfices, etc. Et là, faire ça totalement bénévolement. C’est-à-dire qu’on a mis beaucoup d’argent pour monter le projet. C’était notre cadeau à Merci. On a ensuite travaillé tous absolument bénévolement. Et quand mon mari est tombé malade, malheureusement, au début de l’histoire de Merci, j’ai continué un moment et j’ai vendu. L’argent a été à la fondation qu’on avait créée, qui est une fondation qui, aujourd’hui, est gérée par mes fils, mon fils Julien en particulier.
Josiane – Ça veut dire que l’idée de départ de Merci, c’est la gratitude. C’est de dire merci à la vie ? 
Marie-France Cohen – Je ne voudrais pas du tout jouer la sainteté. L’idée de départ de Merci, c’est d’abord : qu’est-ce qu’on va faire qui va nous rendre heureux ? C’est d’abord s’occuper de soi. Et moi, je savais que le fait de faire quelque chose, pas pour soi, c’est le comble du plaisir. Je veux dire, quand vous donnez, vous recevez. Et puis nous, on avait toute notre vie chez Bonpoint travaillé avec Madagascar, qui sont des femmes avec des doigts de fée, qui nous ont aidés à réussir, par leur travail de broderie. Et donc, je savais aussi que c’était le deuxième pays le plus pauvre du monde. Donc, forcément, dans la misère générale, on a choisi Madagascar, c’est sûr. 
Josiane – Et quand vous lancez Merci, quand vous réfléchissez à Merci, que vous en parlez à votre entourage, qu’est-ce que vous disent les gens ? 
Marie-France Cohen – Tu est folle ! Mon mari était moyen-moyen avec l’idée de faire quelque chose de totalement gratuit. J’ai dit :  « C’est bon, on a ce qu’il faut, plus qu’on n’aurait jamais imaginé avoir ! Qu’est-ce qu’on a besoin de plus ? » Et puis, c’était très excitant. J’ai compris une chose, c’est que tout ce qui était philanthropique et tout ça, c’est toujours des gens la main sur le cœur. Dans la mode, c’est toujours … pas très, très sexy. Et mon idée, c’était : « Je veux faire un endroit où, je veux y aller tellement c’est bien, et après, by the way, quand j’ai payé, je sais que les bénéfices ne vont pas dans la poche ». Mais on n’a pas du tout communiqué sur la philanthropie au départ, à part le nom qui dit déjà quelque chose. Mais si vous voulez, l’idée, c’était de dire : « Je fais ça pour que ce soit super et que je déclenche l’achat, pour des raisons pas philanthropique, mais pour des raisons de plaisir ». 
Josiane – Et vous avez vendu ensuite Merci en 2013 ? 
Marie-France Cohen – Oui. 
Josiane – Et ensuite, à ce moment là, qu’est-ce que vous vous dites ? « Je repars dans quelque chose de nouveau ? » 
Marie-France Cohen – Exactement la même chose, c’est-à-dire qu’en 2013, je vends Merci. J’ai fait Merci grâce à des gens fantastiques. Je mettrais ça dans une de mes compétences, c’est que j’admire énormément le talent des autres. Ça ne me met pas du tout en danger. Alors que j’ai beaucoup croisé, dans ma vie professionnelle, des gens qui ont peur du talent des autres. Et ça, aimer le talent des autres, c’est un talent, en fait. Si vous voulez, quand vous faites un groupe complémentaire de gens qui travaillent bien ensemble et qui sont talentueux et intelligents et doués, ça a une puissance exceptionnelle par rapport au talent d’une seule personne. Donc j’avais sélectionné une équipe, sans qui le succès n’aurait pas existé. C’était une très, très, très belle équipe, dirigée par Jean-Luc Colonna d’Istria, qui est un ami et une formidable personne. Donc on avait vraiment le meilleur du meilleur. Et quand ça, ça s’arrête, une partie de l’équipe est partie faire autre chose, etc. Et moi, j’avais chargé ma belle-fille de prendre la mode, de créer le secteur mode Merci, ce qu’elle a très bien fait. On a eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Donc quand on s’est trouvées devant « quoi faire derrière ? », c’était absolument évident. On a imaginé refaire quelque chose de plus féminin. Parce que mon équipe première était des hommes. Il y avait des femmes aussi, mais les deux principaux, Jean-Luc et Daniel, qui étaient … Bien qu’on travaillent ensemble, c’était quand même une position très… On avait à lutter pour faire un thème liberty, etc. ! 
Josiane – C’est vrai ?! Aha ! Donc oui, l’envie de faire quelque chose de plus féminin ! 
Marie-France Cohen – De plus féminin, de beaucoup plus décoratif. Parce que, chez Merci, on avait choisi de ne pas être décoratifs. On avait choisi la fonction dans la maison plus que la décoration. Donc voilà, on a fait Démodé en faisant appel à des vrais artistes, un vrai peintre, avec qui on a collaboré, des artisans artistes. C’était une autre histoire, plus lente, plus slow business.
Josiane – J’allais dire, justement, pourquoi l’avoir appelé Démodé ?
Marie-France Cohen – C’est impertinent, parce que, moi, toute ma vie, j’ai entendu « à la mode », « c’est la mode », « ce n’est pas à la mode », etc. Et en fait, je sais par expérience, avec mon long trajet, que ce qui est beau ne se démode pas. Ce qui se démode, c’est la mode. Donc Démodé,  c’était démodé, mais pour moi, c’était un clin d’oeil. Parce que bien sûr, ce n’est pas démodé. On fait une décoration qui est dans l’air du temps, c’est pas comme chez ma grand-mère !
Josiane – Mais ça reste en fait avec une vision de l’intemporel, du durable, de la beauté contre tout ce qui est fast fashion, qui se périme tout de suite.
Marie-France Cohen – Exactement.
Josiane – Alors moi, j’aimerais bien savoir – parce que je sais qu’à côté de ça, vous avez aussi des projets de décoration, de boutiques, de restaurants – d’où vous vient cette envie d’entreprendre ? Parce que vous ne venez pas d’une famille d’entrepreneurs.
Marie-France Cohen – Si, d’une certaine façon, parce que d’un côté, du côté de ma mère, ce n’était pas du tout des entrepreneurs. Plutôt des aristo fauchés qui étaient très bien élevés, mais complètement à côté de la plaque pour tout ce qui était entreprise. Mais du côté de mon père, ma grand mère, qui était magnifique, une femme extraordinaire, c’était une petite Aveyronnaises qui avait, avec intelligence, envoyé mon père à l’école des Roches, qui était l’école des nantis, etc. Elle était dingue. Donc de ce côté-là, l’entreprise, si tu veux… C’était des commerçants, des gens qui savaient travailler dur, observer la société autour et répondre à une demande. Ça, c’est quelque chose qui m’a été transmis.
C’est vraiment cette complémentarité de ces deux parents différents et en même temps ayant même un même idéal. On a été élevés dans une douceur, dans la sévérité, mais une douceur rassurante. Je pense que quand on a été rassurés … Il y a plein de cas de figure, mais moi, je sais que j’ai un caractère optimiste absolument indécrottable. J’en ai même eu honte par moments, d’avoir tellement la sensation de savoir où je devais aller. 
Josiane – Ça c’est super pour entreprendre ! 
Marie-France Cohen – Je faisais semblant de douter pour faire plus intello. Mais j’avais des évidences. En même temps, ça paraît simplet d’avoir des évidences. Il y a tellement peu de choses évidentes. Mais à part ça, là aussi, le fait d’avoir été sécurisé vous donne des ailes, je pense. On nous a toujours dit que tout était possible. « Si tu veux, tu peux ». Des choses un peu bêtes, quelque part, parce qu’il ne suffit pas de vouloir non plus ! Mais c’est vrai que l’optimisme c’est un cadeau, vraiment. 
Josiane – Génial ! Et comment vous faites pour vous réinventer ? Parce que j’imagine que pour se réinventer, il y a des choses qu’il faut remettre en question, qu’il faut lâcher, qu’il faut laisser.
Marie-France Cohen – Tout le temps ! C’est pour ça que je m’entoure toujours de gens plus jeunes. Parce qu’à 76 ans, même si vous avez du goût, même si vous êtes créative, etc., vous pouvez faire pour vous, mais vous ne pouvez pas proposer à un marché où la moyenne d’âge est plutôt autour de 25 ans, vous ne pouvez pas proposer des choses qui soient has been. Ce n’est pas le centre de la clientèle qu’on vise, les 25 ans, mais néanmoins, ça me fait vraiment plaisir, on a beaucoup de gens très jeunes qui viennent acheter de notre choix. C’est très, très important le mélange des générations. 
Marie-France – Et le mélange des talents, aussi, la complémentarité entre les talents.
Marie-France Cohen – Le mélange des talents, c’est fondamental. Mais le mélange des âges, par exemple, parce que quand vous faites, quand vous êtes créatif (notre discours ne tient que pour les gens créatifs, parce que moi, ce qui me rend heureuse, c’est d’imaginer, de créer) donc, quand vous êtes créatif, vous avez besoin d’avoir à vos côtés quelqu’un quand même, qui ne dit pas le contraire de vous. Parce que si vous me dites que vous détestez le rouge et que moi, j’adore, on ne peut pas travailler ensemble. Donc, dans la personne de Stéphanie, qui est mariée à mon deuxième fils. 
Josiane – Qui travaille avec vous à Démodé ? 
Marie-France Cohen – Avec qui je suis associée pour Démodé. Ce qu’il y a de fantastique, c’est qu’elle a l’âge qu’elle a, c’est-à-dire l’âge d’être ma fille, mais ce qu’elle aime, ça m’emballe, ce que j’aime, je vois bien que ça l’emballe aussi. Il y a une possibilité, une fluidité, même s’il y a des différences, on n’est jamais pareil, mais il y a une fluidité qui fait qu’on ne tire par à hue et à dia. Moi, je pense qu’il faut vraiment, quand même, trouver des gens qui tirent dans le même sens. Commencer à tirer dans tous les sens, ce n’est pas très productif. 
Josiane – Oui, en fait, c’est une sorte de garde-fou aussi, pour vous garder, justement, éveillée et toujours avec cette envie. 
Marie-France Cohen – C’est une nécessité. Ça me démoralise quand je vois certaines de mes amies qui sont là… Quand on me parle des vieux, je me dis « les pauvres ». Je ne me sens pas du tout concernée, c’est terrible ! Mais c’est vrai. En même temps, il va falloir que j’apprenne aussi à calmer un peu l’enthousiasme.
Josiane – J’allais vous demander, justement, si vous avez vu d’autres entrepreneurs s’arrêter un moment donné, et être tristes de ne pas se remettre en selle. Parce que parfois c’est difficile.
Marie-France Cohen – Ah oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais il faut beaucoup de modestie pour continuer à fonctionner quand on a un certain âge. Il faut comprendre qu’il faut lâcher certaines choses. Vous ne pouvez pas travailler avec des gens jeunes si vous ne leur laissez pas d’espace. Il faut savoir avoir la modestie de s’effacer, d’une certaine façon, d’exister par d’autres choses, parce qu’il y a des choses que l’âge vous apprend, etc. Il faut vraiment savoir laisser la place. Ça, c’est la chose que tout le monde ne sait pas faire et qui, chaque jour, demande à travail. Quand on a été patron, quand on a été celle qu’on écoute, etc. il faut vraiment savoir le faire, c’est un exercice. 
Josiane – Que vous apprenez à faire comment ? 
Marie-France Cohen – Tous les jours, en avalant des couleuvres ! 
Josiane – Ah oui d’accord, ahaha ! 
Marie-France Cohen – Et en tirant la conclusion que, cette couleuvre, je devais l’avaler. Parce que ce n’est pas toujours la faute des autres. C’est quelque chose qu’on apprend aussi quand on a des enfants. Moi, j’ai trois fils, et avec trois belles filles, c’est aussi un exercice. Avec Stéphanie, avec qui je travaille, c’est le même exercice. Ne pas penser que même si on a de bonnes intentions, on a toujours raison.
Josiane – C’est une aventure humaine, en fait. Comprendre que l’entreprenariat, c’est un parcours, ce n’est pas un succès à un moment donné.
Marie-France Cohen – Exactement. C’est un parcours et je pense que je dirais à tous les entrepreneurs d’aujourd’hui : « La priorité, quelle que soit l’entreprise, c’est de faire un lieu où les gens sont heureux ». Parce qu’il y a tellement de détresse aujourd’hui dans les entreprises, dans les grosses boites, etc. Les gens sont maltraités, par considérés, pas responsabilisés, etc. Et tout ça, c’est vertical. Si vous avez quelqu’un de bienveillant, de juste, avec de l’humain à la tête d’une entreprise, ça se ressent dans toute la chaîne, des différents stades en-dessous. Et a contrario, quand vous avez quelqu’un de moche, quelqu’un qui traite mal les autres, tout le monde se met à sur le même mode très rapidement. 
Josiane – Alors, vous me devancez, justement, parce que ma prochaine question, c’était de savoir quel conseil vous donneriez à quelqu’un qui se lance ? C’est quoi les ingrédients essentiels pour tenir dans cette voie qui est si particulière, l’entrepreneuriat ?
Marie-France Cohen – Je vais parler en mon nom, je ne peux pas parler pour les autres. Vous avez des gens qui sont très talentueux et dont l’argent, par exemple, est la passion et qui savent très bien faire de l’argent et tout. Et je n’ai aucun mépris pour ça. Mais je sais que moi, dans mon histoire et dans beaucoup d’histoires artistiques, il ne faut pas que la passion soit l’argent. Parce qu’au début, vous ne vous rémunérez pas. Il faut avoir de la passion. Il faut avoir l’énergie, l’optimisme, peut-être. Et encore, je vous dis ça alors que je suis ami avec Jean-Louis …. oh, excusez-moi … voilà, c’est Alzheimer, aha ! Des hôtels, etc. 
Josiane – Jean-Louis Costes ?
Marie-France Cohen – Oui, voilà,  Jean-Louis Costes. Pour moi, vu son extraordinaire succès, je l’imaginais très optimiste, etc. Je lui ai dit : « Mais toi, Jean-Louis, qui est optimiste… » et il m’a dit :  « Moi, je ne suis pas du tout optimiste ! Moi, je pense toujours que ça ne va pas bien se passer. Donc, je prends le meilleur architecte, le meilleur endroit, le meilleur, le meilleur, le meilleur. J’assure. » Donc, il n’y a pas qu’une seule façon de faire. Il faut bien se dire ça, il y a d’autres modes. Moi, c’est sûr que je n’ai jamais pensé à l’argent au départ. Mais j’ai toujours aimé le succès, donc l’un vient avec l’autre après. Mais dans un premier temps, l’idée, c’était de faire le mieux possible, la plus belle qualité possible, d’avoir le plus de retours de gens emballés. Parce que quand les gens aiment, ça vous dit qu’ils vous aiment. Ça tourne beaucoup autour du bonheur, dans mon histoire. Voilà. 
Donc moi, je dis qu’il faut avoir de la générosité. Je me méfie toujours des gens qui sont radins, des gens qui cachent leur copie, des gens qui vous demandent d’abord tous leurs droits avant de voir leur devoir, etc. Je me méfie de ce manque de générosité, je pense que dans le travail, il faut qu’il y ait de la générosité. Il faut réclamer son dû, ce que je ne savais pas faire. Mais il faut aussi savoir ne pas regarder sa montre à un moment quand on est dans une charrette. Et dans l’autre sens, celui qui profite de cette générosité doit avoir, en retour, une générosité, pour laisser prendre des jours, pour savoir rémunérer chacun … 
La chose qu’on n’a pas réussi à faire, parce qu’on était dans une économie très, très, très serrée, c’était … aujourd’hui, j’aimerais, si c’était à refaire, faire la même entreprise, mais en mettant en participation les gens avec qui on travaille. Je trouve que c’est vraiment important que chacun ait sa part. C’est normal que celui qui passe ses jours, ses nuits, ses angoisses, etc. ne soit pas au même salaire que celui qui rentre chez lui avec son salaire assuré et sa sécurité. Mais ce n’est pas normal que quand une affaire dégage des bénéfices, qu’il n’y ait pas une participation.
Josiane – Oui, c’est une façon de valoriser le travail de tous.
Marie-France Cohen – C’est une façon d’être efficace et de rendre les gens impliqués.
Josiane – C’est quoi la prochaine étape pour vous ?
Marie-France Cohen – La prochaine étape, c’est apprendre à ne pas entreprendre. 
Josiane – Ah bon ?! Ahah ! C’est pas possible, ça, Marie-France ! 
Marie-France Cohen – Non, c’est pas possible, je pense que je vais continuer ! Mais en même temps, je me dis, à un moment, c’est une dernière ligne droite, à un moment de la vie. Donc il faut réfléchir à ce qui vous rendra le plus heureux. Moi, je reviens à ça. Je pense que pour vivre comme il faut, être agréable aux autres et à soi même, il faut essayer de trouver une forme de sérénité et de plaisir.
Mon idéal serait d’arriver – je ne sais pas si je vais y arriver – à créer un slow business, et aussi à être là pour les gens : les gens me demandent beaucoup … ont envie de savoir, de parler, etc. ce qu’on est en train de faire en ce moment. C’est intéressant de se dire qu’on peut traverser la vie et … Là vraiment, je pense que nos parents, et encore moins nos grands-parents (nos grands-parents, ils ont travaillé aussi quand ils étaient sortis de la misère, ils travaillaient beaucoup), mais les gens qui étaient des bourgeois, etc. travaillaient beaucoup moins que les jeunes d’aujourd’hui, qui sont, avec leur ordinateur, corvéables à merci jour et nuit, etc. Ce pas du tout le même rythme. Donc, je pense que ce serait très intéressant d’arriver à trouver un système économique qui puisse à la fois rémunérer correctement – on est pas en train de parler de devenir milliardaires, mais rémunérer correctement – des gens qui travailleraient à un rythme humain et de pouvoir avoir à un temps moins stressant. Je suis très inquiète de voir comment les jeunes couples, les enfants… tout ça, c’est incroyablement stressant. Donc je pense que ça serait très important d’essayer de réfléchir à comment on peut gagner sa vie sans passer dans la moulinette de ce temps qui manque toujours, toujours. 
Josiane – Alors, j’ai trois petites questions pour finir. Est-ce que vous pouvez me raconter un échec dans votre parcours d’entrepreneur et me dire ce qu’il vous a apporté ? 
Marie-France Cohen – Et bien voilà, c’est exactement ce que je viens de vivre, là, avec Démodé ! C’est-à-dire que je me suis dit, sur le plan de la réflexion, je me suis dit : aujourd’hui, on ne peut pas faire les choses autrement qu’avec Internet. Internet est quelque chose qui m’est complètement étranger, à tout point de vue. J’ai été élevée dans l’idée : « Pour vivre heureux, vivons cachés ».  L’exposition médiatique qui est nécessaire, parce que pour que les choses marchent il faut raconter des histoires, parler aux autres comme si c’était votre meilleur ami, etc. J’aime beaucoup les gens, mais je n’ai pas envie de faire rentrer tout le monde dans ma vie privée. Ensuite, ça demande un renouvellement des produits à une cadence qui n’est pas du tout celle qui peut être quand on s’adresse à des artistes, qu’on fait fabriquer quelque chose, etc. Donc, si vous voulez, là, on a fait un très joli site internet, en prenant la meilleure photographie, etc. Tout était sublime. Et puis après, je voyais bien ça rester comme ça pendant un an. Vous voyez ce que je veux dire?  En fait, on a pris une toute petite boutique, qui devait être une vitrine du site Internet. Et ce que j’ai faire, c’est la boutique (la boutique s’est mise à prendre de la place), et le site internet, je vais le passer entre les mains de Stéphanie. Parce que je sais que ça n’est pas ma compétence. 
Josiane – C’est-à-dire que c’est la boutique qui cartonne, et le site … 
Marie-France Cohen – C’est la boutique qui cartonne, n’exagérons rien, mais tout le monde adore, etc. Et le site, on est là, c’est poussif, on ne fait pas les photos quand il faut les faire … On n’est pas sur le site, alors que la boutique, ça devrait être le site.
Josiane – Et donc vous allez remanier tout ça ? 
Marie-France Cohen – Pas moi. Je vais me mettre en conseil, parce que je ne suis pas bête et que je suis quand même commerçante, artistique et je sais ce que je fais. Mais je vais me mettre en conseil, pour qu’on change le rapport. 
Josiane – Et qu’est-ce que vous vous dites dans les moments difficiles ? 
Marie-France Cohen – Vous parlez de moments difficiles dans l’entrepreneuriat ? 
Josiane – Oui.
Marie-France Cohen – Je me dis toujours qu’on va faire ce qu’il faut pour que ça s’arrange. On va trouver des solutions. Dans un moment difficile, on a tendance à penser : c’est la faute du contexte, c’est la faute de la conjoncture, c’est de la faute du mauvais temps, c’est la faute des autres, c’est la faute des concurrents … Non. Quand ça ne marche pas bien, c’est de votre faute. C’est que vous n’avez pas su vous adapter à un moment X, etc.
Donc, déjà, ne pas se dire que c’est de la faute des autres et du contexte. Et comprendre, dans ce qu’on fait, qu’est-ce qui a ralenti. Déjà, il faut savoir analyser le moment et après, voir ce qu’on a comme le levier pour faire changer les choses. Et les leviers, là, il faut du courage. Au moment où ça va moins bien – c’est arrivé à Bonpoint dans les années 90, après avoir monté et stagné, redescendu, on a commencé par penser que c’était de la faute de la concurrence, de tous les copieurs, etc. À un moment,  moi j’ai dit : « Non, c’est de notre faute. » Et à partir du moment où vous vous dites : « c’est ma responsable, c’est moi qui suis un problème », vous pouvez intervenir. Si c’est de la faute des autres, on ne peut pas faire grand chose. Donc là, Bernard a été génial, parce qu’on s’est dit : « C’est un moment difficile parce que ça marche moins bien, mais là, il faut qu’on fasse un truc complètement nouveau. » On a tout chamboulé, on a investi de l’argent qu’on n’avait pas, etc. Parce que c’était le moment où il fallait le faire. Il ne faut surtout pas se mettre dans une position de victime. C’est la pire, celle-là.
Josiane – Et au contraire, se remettre en cause et rester très pragmatique.
Marie-France Cohen – Mais bien sûr. Si c’est de la faute des autres, vous ne pouvez rien faire. Il faut se mettre sur soi-même et comprendre pourquoi ça ne marche pas. C’est que sur vous que vous pouvez changer quelque chose. 
Josiane – Est-ce qu’il y a un entrepreneur que vous admirez plus que tout ? 
Marie-France Cohen – Alors, l’entrepreneur que j’admire plus que tout …  Il y a beaucoup de gens que j’admire. Je parlais deJean-Louis Costes, etc. Mais je vais dire que l’entrepreneur que j’admirerais, c’est celui qui aurait su trouver un équilibre entre une vie privée, une vie intellectuelle, une vie artistique, etc. et son business. Parce que je pense que cette passion nécessaire au succès, elle est très dangereuse parce qu’elle dévore tout. 
Josiane – Ça, c’est un vrai sujet, l’équilibre vie pro / vie perso, c’est très compliqué, surtout quand on entreprend.
Marie-France Cohen – C’est un vrai sujet et je pense que le vrai succès, c’est ça. C’est de savoir poser son crayon pour s’occuper de ses enfants. Nos enfants sont supposés être la chose la plus importante de notre vie. Et en fait, nos enfants sont abandonnés, complètement. Ils vont à la crèche à un mois et demi ou deux mois, après quand ils sont en vacances, ils sont insupportable parce que – je le vois avec mes petits-enfants – ils demandent de la présence donc qui devient insupportables, et puis, vous culpabilisez … Au bout d’un moment, c’est ingérable. Il faut les mettre dans un club ! Ce que j’admire, c’est des gens qui arrivent à trouver cet équilibre.
Josiane – Et à être alignés, en fait, entre leurs valeurs, leur vie personnelle, leurs passions, leur business …
Marie-France Cohen – Et comprendre leur priorité ! Les enfants, c’est une priorité. Ça dure, ça dure 12-13 ans, après ils n’ont qu’une idée, c’est se tirer ! Donc ils ont besoin de vous – ils ont besoin de vous toujours après – mais ce que je veux dire, là où c’est vraiment important, c’est dans les petites années. Donc si vous les faites élever par quelqu’un d’autre, c’est dommage.
Josiane – Donc un non-entrepreneur ! C’est l’entrepreneur qui arriverait à faire tout ça. 
Marie-France Cohen – Il y en a sûrement, mais je veux citer personne en particulier. Parce que ceux que je connais qui ont très bien réussi, en général, on un peu sacrifié, voire beaucoup sacrifié leur vie à côté.
Josiane – Merci infiniment, Marie-France, d’avoir partagé votre expérience et ce parcours qui est tellement inspirant ! C’était le dernier épisode du podcast, donc au nom de toute l’équipe de LiveMentor, je dis merci à tous de nous avoir écoutés. J’espère que ça vous a plu, que ça vous a aidé dans votre parcours d’entrepreneurs, de porteurs de projets. Merci infiniment de nous avoir suivis. J’espère qu’il y aura une autre saison à venir ! N’hésitez pas à nous le dire en commentaire ce que vous aimeriez entendre, là où vous avez besoin de conseils. Et en attendant, je vous dis à bientôt et bonne route !
Marie-France – A bientôt, au revoir !

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Josiane

Journaliste indépendante, auteure chez Flammarion et autoentrepreneure freelance, je suis allée à la rencontre d'entrepreneurs inspirants pour réaliser le podcast La Méthode LiveMentor