Patricia Louisor-Brosset : L’alignement – Podcast LiveMentor

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Josiane

Illustration de Patricia Louisor-Brosset : L’alignement – Podcast LiveMentor

On commence le premier épisode du podcast La Méthode LiveMentor avec une entrepreneure exceptionnelle : Patricia Louisor-Brosset.

Patricia a un parcours hors norme : elle a été créatrice de bijoux et de vêtements pendant 17 ans puis est devenue coach, consultante, DJ et professeure d’amour à la School of Life (oui, c’est un métier !).

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Transcription de l’épisode disponible en bas de l’article 

Ensemble, nous avons parlé de l’alignement, ou comment rester fidèle à nos valeurs et aux objectifs que l’on se donne. Il y a plusieurs types d’alignement : on peut être aligné avec ce que l’on fait (par exemple notre travail) mais aussi avec ce que l’on est (nos valeurs, nos passions).

Pourquoi est-ce l’étape N°1 du livre La Méthode LiveMentor ? Car c’est le fondement même de ce qui nous anime tout au long de notre vie d’entrepreneur !

Patricia coache souvent des entrepreneurs qui ressentent un désalignement dans leur parcours. Si c’est votre cas, l’épisode risque de vous plaire et de vous aider ! Notre invitée donne de précieux conseils pour rester aligné, comme par exemple le fait de connaître sa valeur ajoutée, d’interroger des personnes clés pour identifier ses forces, d’écrire et verbaliser le désalignement ressenti etc...

On voit que l’alignement n’est pas une étape figée mais bien une boussole qui guide l’entrepreneur et sur laquelle il faut régulièrement revenir, avec parfois, un travail d’introspection à faire pour débloquer la situation.

Patricia a également donné des astuces pour vaincre le syndrome de l’imposteur et ne jamais perdre confiance dans les moments difficiles.

Mais je ne vous en dis pas plus et vous laisse écouter !

Qu’avez-vous pensé de l’épisode ? N’hésitez pas à nous écrire en commentaire pour nous dire si vous vous sentez aligné et comment vous faites pour le rester. N’oubliez pas de liker et partager les contenus du podcast 🙂

Episode suivant

L’épisode 2 parle de l’inspiration : comment s’entourer de personnes inspirantes ? Une super conversation avec Cécile Fricker Lehanneur, la fondatrice du réseau Band of sisters !

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Transcription de l’épisode

Josiane – Bonjour à tous, bienvenue sur La Méthode, le podcast de LiveMentor, LiveMentor qui est la référence du coaching pour entrepreneurs en France. Je suis ravie de vous accueillir sur ce podcast où on va parler de conseils concrets d’entrepreneurs. Pour chaque épisode, on va se baser sur une étape du livre La Méthode LiveMentor, écrit par Alexandre Dana, le fondateur de LiveMentor. Donc, chaque épisode suivra les chapitres du livre dans l’ordre et on verra ensemble comment avoir un projet entrepreneurial solide. Comment avoir une vision forte de son projet ? Comment constituer une équipe ? On parlera évidemment aussi de marketing, de productivité, de qualité. Et on attaque tout de suite le premier épisode du podcast avec Patricia Louisor-Brosset. Bonjour Patricia ! 
Patricia Louisor-Brosset – Bonjour ! 
Josiane – Vous êtes entrepreneur, coach, mais aussi DJ, ancienne professeure d’amour à la School of Life et bien d’autres choses encore. Ensemble, on va parler de l’alignement, qui est la première étape pour bien entreprendre, qui correspond au chapitre 1 du livre La méthode LiveMentor. L’alignement, qu’est ce que c’est ? C’est le fait d’être aligné avec ce que l’on fait, c’est à dire avec les objectifs qu’on se donne, par exemple. Mais c’est aussi le fait d’être aligné avec ce que l’on est, c’est à dire avec nos valeurs, nos passions.
Donc, on va partir du cas pratique du livre La Méthode LiveMentor pour l’alignement. On a l’exemple de Marion : elle a 32 ans, elle est chef de projet aux ressources humaines d’une entreprise. Elle est en CDI depuis trois ans et elle se rend compte qu’elle n’est pas heureuse dans son travail. Alors, elle a déjà pensé à se reconvertir, mais elle n’arrive pas à trouver dans quoi. Elle s’intéresse beaucoup aux médecines naturelles, mais elle a du mal à se projeter dans ce domaine. Et ce qui est vicieux, c’est qu’elle est quand même confortable dans son travail ,parce que ça a été difficile pour elle de trouver un CDI, donc elle tient à le garder. Donc, on voit que Marion a plusieurs blocages : elle a la peur de quitter son job et de quitter son CDI, c’est-à-dire sa stabilité, donc sa problématique, c’est de se reconnecter avec son alignement, c’est à dire avec ce qui l’anime vraiment. Alors Patricia, je me tourne vers vous avant de parler en détail de votre parcours. Je m’adresse à la coach que vous êtes. Pourquoi, à votre avis, il y a autant de personnes aujourd’hui qui n’arrivent pas à s’aligner ? 
Patricia Louisor-Brosset – Il y a plusieurs raisons. La première raison, c’est qu’en fait, il y a très peu de personnes qui sont expertes. Les experts sont les médecins, les ingénieurs, ceux qui sont qui ont fait des études, qui vont globalement avoir un métier à usage unique. Et puis il y a les personnes qui ont beaucoup de centres d’intérêt, qui sont importants pour leur vie, mais qui ne sont pas des centres d’intérêts d’experts. Je m’explique : par exemple Marion avec les huiles essentielles, la médecine naturelle, c’est un centre d’intérêt qui est fort. Elle se rend juste compte que c’est important pour elle, dans son équilibre, de pouvoir activer cette fibre de sa personnalité.
Et donc, pourquoi c’est difficile ? Parce qu’en fait, en règle générale, les gens ont beaucoup de centres d’intérêt et ils ont l’impression qu’être un être complet, c’est activer tous ses centres d’intérêt. Donc, c’est assez difficile parce qu’évidemment, on ne peut pas gagner de l’argent avec tous ses centres d’intérêt. Donc, le challenge, c’est d’arriver à être aligné avec ces centres d’intérêt qui correspond aussi à des valeurs. J’imagine que Marion a un côté zen, un côté nature, un côté green. Et si elle travaille pour une boîte pharmaceutique, par exemple, il y a évidemment une grosse disruption entre ce qu’elle est et ce qu’elle fait. Donc, c’est de plus en plus difficile parce qu’on a envie, de plus en plus maintenant, par rapport à il y a 50 ans, d’être un être complet, et pas juste être un être partiel dans son travail.
Josiane – Et quand vous coachez des personnes, vous sentez ce désalignement régulièrement ? 
Patricia Louisor-Brosset – Oui, oui, bien sûr, très régulièrement. En fait, j’ai très souvent des clients qui sont en période de transition. Ce que j’appelle transition, c’est exactement le cas de Marion : j’ai un travail qui me procure un salaire, qui n’est pas forcément un travail que je déteste, mais dans lequel je ne me reconnais pas à 100%, et j’ai envie de faire autre chose parce que j’ai envie d’avoir une partie de ma vie qui soit plus en corrélation avec qui je suis.
Josiane – C’est intéressant ce que vous dites sur le désalignement, parce qu’en effet, il y a le fait d’être désaligné entre ce qu’on aime faire et le métier qu’on exerce, et j’ai l’impression qu’il y a aussi le fait d’être désaligné entre ce qu’on ressent et ce qu’on dit aux autres. C’est à dire, par exemple Marion, qui dit dans l’exemple du livre qu’elle est quand même confortable dans son travail. Bon, globalement, même si tout n’est pas parfait, on est quand même bien là où on est. J’ai l’impression qu’il y a plusieurs types de désalignement. 
Patricia Louisor-Brosset – Alors elle n’est pas malheureuse dans son travail. En fait, il y a plusieurs niveaux. Il y a des gens qui sont vraiment malheureux au travail, qui sont quasiment malades physiquement, qui ont des nausées, qui ont la boule au ventre d’aller travailler. Ce n’est pas son cas et ce n’est pas le cas de la plupart des gens. Et heureusement. Mais on ne se sent pas totalement en phase avec qui on est, donc avec sa vie. C’est un petit peu plus complexe que de ne pas aimer son travail. C’est : « je ne suis pas en phase, je ne me réalise pas tout à fait ». Et ça, il y a beaucoup de personnes qui sont dans ce cas là, beaucoup.
Josiane – Et qu’est ce que vous leur conseillez dans ce cas ? 
Patricia Louisor-Brosset – Je conseille tout d’abord de faire un petit board. Prenez un papier, un crayon et écrivez. L’écriture est un moyen de se dépolluer. Ce que j’appelle pollution, c’est ce qui tourne en boucle dans la tête et dont on n’arrive pas à se défaire parce qu’on n’a pas tout à fait tout exprimé. Le verbe est hyper important. Donc je demande, ou propose plutôt, d’écrire ce qu’ils veulent vraiment et au stade auquel ils sont dans leur vie, ce qu’ils ne veulent plus, parce que ça change dans une vie : quand on a 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, les choses qu’on ne veut plus ne sont pas les mêmes. Donc, quand les choses qu’on ne veut plus sont vraiment hyper importantes dans la toxicité de sa vie, ça, il ne faut plus faire. Si on est encore in between, qu’on ne sait pas trop, on attend encore un peu. Par contre, ce qu’on veut faire, il faut vraiment qu’au stade de sa vie 20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, on arrive vraiment à l’exprimer.Mon conseil donc pour l’alignement, c’est vraiment : ce qu’on veut faire, qu’on essaye de l’exprimer. Ce qu’on veut pas faire, c’est un peu plus flou en général. 
Josiane – C’est-à-dire que la première étape, en fait, c’est de verbaliser, c’est de prendre conscience que parfois, on n’est pas aligné, et de pas être dans le déni, en fait. C’est ça ?
Patricia Louisor-Brosset – Oui, tout à fait, bien sûr. En fait, on est dans une société qui a des injonctions qui sont vraiment contradictoires, c’est à dire : avoir un job gagner de l’argent, consommer, c’est ce qui te rendra heureux. Grosso modo, c’est ça le schéma. Et l’injonction, au contraire, c’est : révèle toi,  exprime toi, sois qui tu es, le fameux « be who you are ». C’est un peu contradictoire, donc on est dans une zone du brouillard, c’est un peu opaque ce qu’on nous propose. Quand on écrit, ça devient un peu plus clair. Ce n’est pas d’une clarté non plus fondamentale, mais ça devient un peu plus clair. Car alors, on va parler de votre parcours en détail. 
Josiane – Vous êtes coach entrepreneur depuis de nombreuses années, mais aussi DJ, vous avez été styliste, consultante, professeur d’amour. Vous êtes communément ce qu’on appelle une slasheuse. Comment vous faites pour jongler entre toutes ces activités ? Pour rester alignée ? 
Patricia Louisor-Brosset – Je pars du principe que tout ce que je fais part de la même vibration, c’est-à-dire essayer d’apporter une petite pierre dans le monde et de rendre le monde meilleur. C’est une grosse expression, mais je le dis parce que c’est vraiment comme ça que je le pense. Comment j’arrive à jongler ? Quand je suis dans une activité de coaching, par exemple, je suis vraiment hyper concentrée et hyper focalisée sur ce que je fais, je deviens quasiment mon client ou ma cliente. J’ai une grande capacité de concentration, mais qui est courte. Je me connais : une heure, une heure et demie, deux heures, c’est déjà beaucoup pour moi, ça me fatigue beaucoup.
Donc tout ce que je fais, je le fais très intensément, très concentrée, mais sur une période courte. Quand je mixe, par exemple, c’est pareil : je suis les personnes qui dansent quasiment, mais dure deux heures, trois heures. Ce sont des set. Quand je suis en face d’une assemblée pour donner un speech, pareil, je suis très concentrée, mais ça dure entre 20 et 45 minutes. Donc, en fait, j’arrive vraiment à switcher d’une activité à l’autre parce que je suis vraiment concentrée et j’arrive vraiment à déconnecter des activités annexes. C’est hyper important. Et puis avant, je médite, de façon à être bien concentrée et bien focalisée sur l’objet que j’ai à explorer.
Josiane – Et ce dénominateur commun que vous appelez « essayer de rendre le monde meilleur », qui relie donc toutes vos activités, comment vous avez fait pour le trouver ?
Patricia Louisor-Brosset – Alors je suis à la base styliste, je suis resté 17 ans styliste, avec des boutiques, avec des vêtements que je crée et j’ai pensé pendant très, très longtemps que je n’étais bonne qu’à ça, qu’à faire de la mode. Parce que c’était mon job, qui me rémunérait très bien. Et puis, j’ai vendu mon affaire il y a maintenant une dizaine d’années et je me suis retrouvée avec un petit peu de sous. Je ne savais pas quoi faire d’autre, puisque je pensais que je n’étais bonne qu’à ça. Et j’ai pris le temps d’écouter ce qu’on me disait, et et ce qu’on me disait, c’était notamment : « Mais toi, tu fais une fête et tout Paris s’y presse », « Dès qu’on a un problème, c’est à toi qu’on se réfère », etc. C’est assez intéressant d’écouter ce que les autres pensent de vous. Pas tous les autres, évidemment, mais les gens qui vous connaissent bien et qui expriment de la bienveillance envers vous. Et c’est ce que j’ai fait.
Donc, j’ai écouté en prenant l’essence de ce qu’on me disait, en disant « non, mais je n’y arriverai jamais, je ne serai jamais coach pour des gens de chez L’Oréal ou de LVMH. Jamais je ne pourrais mixer, parce que je mixe dans ma cuisine ! Et en fait, c’était assez intéressant de se dire : « pourquoi pas ? » Et la chance que j’avais c’était que je n’étais pas à la rue non plus. C’est ce calcul de ce qui a fait la différence, c’est que je n’étais pas non plus à un salaire près puisque j’avais vendu ma voiture. Et en fait, je me suis formée en coaching, donc j’ai passé un master en coaching. Pour le DJ-ing, j’ai commencé à mixer à New York. L’histoire est drôle, c’est que je ne suis pas du tout DJ, je ne suis pas du tout technique, mais j’aime les gens, j’aime donner du bonheur aux gens par la danse, et j’en prends moi même énormément. Donc, c’est vraiment égoïste, hédoniste : j’aime tellement donner que j’en prends dix fois plus.
J’ai commencé à New York de New York c’est venu à Paris et de Paris c’est devenu une fashion week. J’ai fait des évènements privés en mixing. Et c’est pareil : je me suis pas formée, mais j’arrive à percevoir ce que les gens veulent entendre, ce qu’ils veulent danser, et ça fait vraiment une super fête. Pour la School of Life, c’est pareil, on m’a demandé de le faire en disant : « Tu es de super bon conseil, tu est l’Oprah Winfrey française ». Et je me suis dit non : ça, je peux le faire avec toi parce que je te connais. En fait, entre connaitre quelqu’un et ressentir quelqu’un, ce n’est pas la même chose. Donc, quand on ressent les gens, ce que je pense faire assez bien, on arrive également à les aider. 
Josiane – Ça veut dire – pardon je vous coupe juste parce que c’est tellement intéressant ce que vous dites – ça veut dire que l’astuce pour trouver son alignement et son fil conducteur dans sa vie, c’est peut être aussi en écoutant ceux qui vous connaissent bien. Parce que parfois, ce qui est dur, comme le cas de Marion, c’est qu’on cherche, mais on ne trouve pas ce pour quoi on est fait. Et là, en l’occurrence, ce sont les autres qui vous ont aidé qui vous ont mis sur la piste.
Patricia Louisor-Brosset – Oui ! Ce n’était pas une volonté de leur part. C’était juste leur impression. Mais très souvent, parce qu’on est dans une société judéo-chrétienne, une société qui doit cacher, où on doit être très humble. L’humilité, c’est une qualité. Mais l’extrême humilité, en fait, vous casse un petit peu, c’est à dire qu’on peut arriver à un niveau où on se dit : « non, mais je n’y arriverai jamais, ce n’est pas pour moi. » C’est un peu ce qu’on vous renvoie aussi. J’ai fait un petit parallèle entre experts et centres d’intérêt : le sentre d’intérêt c’est regardé d’une manière un peu hautaine. Oui, d’accord, c’est un centre d’intérêt, ce n’est même pas des passions : c’est un loisir, Mais non : c’est un loisir, mais ça vous fait, ça vous construit, ça vous construit en positif parce que vous aimez le faire. Donc oui, j’ai écouté les gens et pour l’alignement, c’est peut être un bon tip que d’écouter les gens. Encore une fois, je dis bien les gens qui vous aiment et qui sont bienveillants envers vous. Il ne faut pas écouter tout le monde : ceux qui vous connaissent bien ont souvent une révélation sur vous qui est plus pertinente que la révélation qu’on a sur soi même, parce qu’on a toujours une tendance à s’automutiler, en disant « non, mais j’ai pas les idées assez grandes, je ne peux pas faire ça ». Alors quand on le fait, on s’aperçoit que l’on peut courir très vite ou on peut faire du vélo très longtemps.
Donc, c’est important, à mon avis, d’écouter certaines personnes qui sont de bons conseils et qui peuvent vous révéler quelque chose qui est à l’état sous-jacent chez vous et qui peut se révéler : » toi, tu peux le faire, bien sûr, tu es la meilleure pour faire ça ». C’est ce que j’appelle la valeur ajoutée. En fait, c’est ce qu’on fait d’une manière simple, facile et que ne vous demande pas un effort. J’illustre : par exemple, la valeur ajoutée de Catherine, ce serait ce qu’elle fait très facilement, une quiche lorraine. On fait un dîner, tout le monde apporte quelque chose et Catherine ne sait pas ce qu’elle peut apporter. Et Hélène va lui dire : « Catherine, toi, c’est la quiche lorraine, tu fais la meilleure quiche lorraine du monde ». Mais elle le fait tellement facilement que cette quiche lorraine, elle ne pense pas que c’est la meilleure du monde, alors que toutes celles qui ont goûté savent que c’est la meilleure. Mais elle ne se rend pas compte de cette valeur parce qu’elle le fait simplement. Or, on nous inculque également de société judéo chrétienne, que faire facilement, c’est bof. Alors que non !  Quand c’est facile, c’est vraiment une valeur ajoutée. C’est qu’on fait quelque chose d’une manière simple, facile, et mieux que les autres, donc il faut s’engouffrer là-dedans. 
Josiane – Est-ce qu’il y a eu des moments dans votre parcours où vous vous êtes senti désalignée, où vous vous êtes dit : « Mais qu’est ce que je fais là, je ne me sens pas à ma place ? « 
Patricia Louisor-Brosset – Bien sûr, tout à fait, bien sûr. Et quand c’est comme ça, je pars. Parce que parce que je suis une slasheuse, j’ai la chance d’avoir plusieurs jobs. Évidemment, quand il y a une activité qui me plaît pas, en ce qui me concerne, je pars. Mais là c’est Patricia qui vous parle. Mais une manière de sentir, de ressentir cet alignement, c’est vraiment de réécrire, de se refaire son petit board. C’est hyper important, ce petit board, de refaire ses colonnes « plus » et  « moins » et d’essayer de voir ce qu’on retire d’une activité. Si le « moins » surpasse le « plus », à mon avis, c’est qu’il y a un problème, c’est qu’on a plus de plaisir à le faire.
Je pars du principe qu’on a une vie qui, même si elle est longue, est courte : on a un passage éclair quand même sur cette terre, et c’est entre la naissance et la mort. C’est du remplissage. Les deux événements fondamentaux de l’humain, c’est la naissance et la mort. Donc entre les deux, on a plus ou moins le choix. Je dis bien plus ou moins le choix. Quand on a une activité qui – je ne vais pas dire qui ne vous comble pas parce que c’est un peu trop – mais qui ne vous plaît pas vraiment, avec laquelle vous êtes malheureux, c’est quand même du temps de moins sur la vie, puisqu’on a une échéance qui est la mort. Donc, quand on arrive à faire la part des choses entre le « plus » et le « mois », en disant : je prends sur ma vie, je prends sur mon potentiel de vie qui est à échéance (et je ne connais pas l’échéance), il vaut mieux arrêter ou il vaut mieux essayer de le faire différemment. 
Josiane – Et j’imagine que cet exercice d’écrire, c’est un exercice qu’on peut faire à tous les stades de l’entrepreneuriat, c’est à dire évidemment au début, mais même quand on entreprend depuis plusieurs années, le risque, c’est que parfois, on peut ressentir un désalignement, et j’imagine, quand on est submergé par la charge de travail, par exemple. Petit à petit, on s’éloigne en fait de l’objectif de départ, des passions du départ. Donc, même si on entreprend depuis plusieurs années, c’est quand même bien de faire cet exercice, d’écrire, de verbaliser. 
Patricia Louisor-Brosset – Oui, tout à fait, c’est un exercice qu’on peut, mais presque qu’on doit, faire régulièrement : « est-ce que je suis en phase avec moi même ? ». Mais ça, on le ressent physiquement. C’est dire qu’il y a des moments dans la vie où tout le monde s’ajuste. Je veux dire quelque chose que tout le monde ressent ou ressenti, c’est qu’il y a des moments dans la vie où on ne se sent pas bien et on ne sait pas pourquoi. On a une petite angoisse. On a un bourgeon d’anxiété, on respire différemment, on a une respiration plus courte et ça, ça fait des petits signes que le corps vous envoie. Et ça on le sait, on le sent, on a tous  et toutes ressenti. Donc, faire cet exercice, c’est une manière de se remettre un petit peu en phase avec soi même. Qu’est ce qui fait qu’en ce moment, j’ai ce petit bourgeon d’anxiété ou ce petit bourgeon angoisse ou ces petits papillons dans le ventre ? C’est parce qu’on n’est plus aligné avec soi même. Donc c’est cet exercice qu’on peut faire et qu’on doit faire régulièrement : les « plus » et les « moins », tout écrire, même ce qui nous paraît pas important. Tout écrire, et puis laisser décanter pendant 24 heures et les relire après. Et dire : « Ah oui, c’est ça, en fait je fais ça maintenant, or ça, ça ne me convient pas » ou « Je ne fais plus assez ça alors que ça me convient ». C’est super important. 
Josiane – Donc il y a quand même un travail d’introspection qui est essentiel quand on entreprend. 
Patricia Louisor-BrossetBien sûr, bien sûr, même si, même si on a une charge de travail qui est lourde parce qu’on est autant d’entrepreneurs donc les sous qu’on gagne, ce sont les sous qu’on fait. Si on est entrepreneur, si on a monté une boîte, on a monté une boîte qui nous plaît, en général, du moins, je l’espère. Donc, si ça nous plaît, c’est qu’à la base, on est plutôt en phase avec ce qu’on aimerait faire ou ce qu’on a envie de faire. Si on a ces papillons dans le ventre, si ce n’est pas parce qu’on a un autre problème – problème de trésorerie, problèmes de commandes qui viennent pas assez vite, en ce moment, avec le Covid, c’est un problème qui est crucial – mais si on a ce qu’il faut dans la caisse, etc. et qu’on sait que l’activité est pérenne, si on ne prend plus plaisir à le faire, il faut parfois des micro réalignements. Ce n’est pas non plus des choses, des actes qui vont changer drastiquement l’activité. Mais plusieurs micros alignement font un alignement total. Des fois, il faut juste ce micro réalignement et ça peut vraiment annihiler le bourgeon d’angoisse. Ça peut être très, très sensible. Et ça, quand l’écrit, ça vous saute aux yeux, quand on le vie, ça vous pollue. 
Josiane – Et alors, justement, vous parliez d’entreprenariat, vous, quand vous avez lancé votre marque au début de bijoux, puis de vêtements, donc vous êtes devenue entrepreneure, vous y aviez déjà pensé ou pas du tout ?
Patricia Louisor-Brosset – Absolument pas. J’étais dans la mode, je bossais pour une grande marque de mode très connue. Et j’étais heureuse d’être dans ce domaine parce que c’était le domaine dans lequel pour lequel j’étais faite, en tout cas, à ce moment là, je voulais vraiment rentrer dans la mode. J’y suis rentré donc j’étais hyper heureuse, à part que quand j’y suis entré, j’ai j’ai dû faire face à un monde qui ne me correspondait pas. Un monde d’images, un monde de physique, un monde d’extérieur, un monde de bitching – il faut bien le dire aussi -. Il fallait être dans les codes physiques et moraux. Ça me correspondait pas. Et donc, mon mari de l’époque m’a dit : « Pourquoi tu ne montes pas ta boîte ? ». Je lui ai dit :  » Tu es sérieux ? Jamais je ne pourrais faire ça. Monter une boîte, il faut savoir le faire. » Et puis, je me suis dit que si lui me dit de le faire – lui étais dentiste, donc il savait ce que c’était qu’être en profession libérale.
Et donc je me suis dit « Why not? » J’ai moins de 30 ans, si je me plante au pire je reprends un job, j’aurai 31 ans. Et puis au moins, j’aurai essayé. Et quand j’ai monté cette boîte, je ne savais pas dessiner un vêtement. Je ne savais pas modéliser. Je savais rien faire, j’avais juste une appétence pour la mode. J’étais bonne dans ce que je faisais. Et je précise que je n’avais pas fait d’école de mode non plus, c’est important comme point. J’ai monté cette boîte en faisant des bijoux que je faisais moi même. Et puis j’en vendais un, j’en refaisais un, enfin voilà, c’était plutôt bohème. Ce sont mes clientes, encore une fois, je pense qu’avant même de donner le tip que je vous ai donné au départ de notre conversation, je pense que je le faisais sans m’en rendre compte. Mes clientes m’ont dit : « C’est super vos bijoux mais on adore comment vous vous habillez, votre style, pourquoi vous ne faites pas des vêtements ? » J’ai écouté en me disant : « Pourquoi pas ? » J’adore la mode, j’adore les vêtements, donc j’ai commencé à dessiner des crobars. C’est ce que j’avais dans ma tête correspondait vraiment à des crobars, des romans, des dessins très vite faits. Et j’ai trouvé une modéliste qui était ma deuxième moitié, qui comprenait vraiment les crobars que je faisais et donc qu’elle a pu faire des photos avec mes dessins. Et c’est parti comme ça, sans argent, j’ai pas de trésorerie, donc on faisait chaque vêtement en trois, quatre tailles, en trois tailles. Un vêtement vendu, un vêtement fait. Et puis, c’est devenu de plus en plus gros et ça a commencé comme ça. 
Josiane – Et ça a duré combien de temps ? 
Patricia Louisor-Brosset – Ça duré 17 ans. 
Josiane – Ah oui, 17 ans quand même ! 
Patricia Louisor-Brosset – Ah oui, ça a été un beau moment. En fait, je pense que j’ai eu la chance de la naïve, la chance de l’enfant qui ne sait pas qu’on met un pied droit avant un pied gauche. La chance de celui qui se fait. Je pense que de toute ma carrière comme je suis, je suis experte en rien, je fais ma manière à ma sauce, et ça m’a toujours réussi, parce que comme je le fais à ma sauce, c’est une sauce que je connais bien : je sais quand elle est trop salée, je sais quand elle est trop sucrée. C’est la meilleure expression que je peux dire. Et donc, quand je goûte ma sauce et qu’elle est trop salée, je la réaligne, je remets un peu d’acidité ou un peu de piment dedans. Et donc tout est fait à ma sauce, ce qui fait que j’arrive à réaligner, parce que je ne suis pas experte. Je ne sais pas encore une fois si c’est clair, mais parce que je ne suis pas experte, j’arrive à me réaligner à ma sauce. J’ai monté récemment, il y a deux ans, une expo qui s’appelle « Don’t fuck with me », une expo féministe qui met en exergue la puissance des femmes et des petites filles et qui tourne dans le monde, qui a été exposé également à New York l’année dernière.
Josiane – C’est une expo de photographie, c’est ça ?
Patricia Louisor-Brosset – Photos et textes.J’ai donné un speech sur la place des femmes en entreprise, il y a deux ans, dans une agence de communication et de well-being en entreprise, et à l’issue de ce speech, le directeur d’agence m’a dit : « Vous êtes tellement passionnée par ce que vous faites, ce que vous dites, on vous prête les murs de notre agence pour faire une expo. » Et là, je me suis dit : »non, mais je suis absolument pas commissaire d’expo, je ne sais pas faire ça ». Donc j’ai dit non. Et sur le retour, en rentrant chez moi, je me suis dit : « Mais Patricia, à quelle heure tu dis non à un projet qu’on te propose. Tu donnes des speech dans des boîtes sur le pouvoir du oui et là tu viens de dire non. » Je rappelle le mec, je lui dis « oui, je vais le faire », en ayant absolument aucune visibilité sur ce que j’allais faire. Et donc je me suis dit « qu’est ce que je vais faire : de la vidéo, de la sculpture, du papier. Je ne savais pas du tout.
OK, donc, comme je ne sais pas, je vais créer et donc je vais appeler les gens qui m’inspirent dans la photo puisque c’est ce que j’aime, j’adore la photo. J’ai appelé deux personnes, qui m’ont dit oui et on a fait une expo avec ces deux photographes. C’était sur,. encore une fois, le pouvoir, la puissance des femmes et des petites filles. Et puis de là, j’avais ces photos en face de moi qui étais très belles, qui était vraiment hyper, hyper inspirantes. Mais on ne connait pas les histoires de ces femmes. On rate une partie de l’expo. Donc, j’ai demandé à une personne, une écrivaine, autrice, journaliste, de m’écrire des histoires et je me suis encore dit : « Mais si je demande à une personne d’écrire l’histoire, on va perdre de l’information puisque les histoires, c’est moi  les connais, c’est moi qui connais l’histoire de ces femmes ». Donc je me dis : « Je vais commencer à écrire, je vais écrire une histoire de ces femmes ». Or, je ne suis absolument pas novelliste, écrivaine, autrice, mais encore une fois, je vais faire à ma sauce. Je vais faire comme si, comme si, comme si j’étais ces femmes. Et donc j’ai écrit ces textes, qui sont assez forts, j’ai beaucoup pleuré parce que j’étais vraiment ces femmes quand j’écrivais ces textes. Et puis on a fait comme ça avec un fil rouge. On a fait un vernissage et ce parce que cette exposition a créé dans ce vernissage était vraiment très fort. Il y a eu des gens qui ont eu des larmes, il y a eu des gens qui se sont révélés parce qu’ils se retrouvaient dans ces femmes et donc avec Géraldine qui est mon binôme maintenant, sur cette expo, on s’est dit : « On ne peut pas s’arrêter comme ça. » C’était au départ un one shot. Non seulement on va la pérenniser, mais on va l’augmenter. On va rencontrer encore plus de femmes qui nous inspirent, et on va écrire leur portrait.
Josiane – J’ai juste une question parce que je suis impressionné par le fait qu’à chaque fois, vous osez faire quelque chose de nouveau, même si vous ne savez pas le faire au début. Est ce que vous avez le syndrome de l’imposteur à chaque fois ? Si oui, comment vous faites pour le « soigner » ? 
Patricia Louisor-Brosset – J’ai absolument le syndrome de l’imposteur ! À chaque fois que je me fais payer pour quelque chose, j’ai presque honte, en me disant : « non, mais tu ne sais pas le faire ! » Bien sûr que j’ai syndrome de l’imposteur, mais je le surpasse en me disant : « Oser n’est pas une erreur. Oser, c’est quelque chose ». Et je reviens à ce que je disais auparavant : on a une vie qui est limitée dans le temps, et si je ne le fais pas, même si je me plante, j’aurai pris un peu sur ma vie. C’est génial d’essayer et c’est tant pis de se planter ! Ce n’est pas grave. Je me suis planté de nombreuses fois jusque là. Je parle de ce que j’ai réussi, mais je me suis planté de nombreuses fois. Mais je suis tellement fière de planter parce que j’ai osé le faire. C’est génial. Je pense que je tire plus de fierté d’oser faire que de me planter. Me planter, pour moi, c’est vraiment pas un échec, c’est vraiment pas une erreur. C’est que j’ai osé faire. Donc oui, j’ai syndrome de l’imposteur. Oui, je l’aurai toute ma vie. Mais oui, tant pis, c’est pas grave. Si je me plante, pas grave.
Josiane – Et puis, ça vous a amenée quand même à des projets magnifiques quand on voit votre marque de bijoux, puis de vêtements qui tient quand même pendant 17 ans. C’est pas rien, en fait, d’oser le faire.
Patricia Louisor-Brosset – Ce n’est pas rien. Surtout que c’est parti d’une petite boutique des Abbesses, micro. Les gens faisaient la queue quoi ! J’ai gardé la même boutique parce qu’elle me portait chance, mais les gens faisaient la queue  pour venir s’habiller. Puis j’ai vendu à New York, puis au Japon. Donc, c’était vraiment une belle aventure. 
Josiane – Au bout de 17 ans, justement, que vous vendez cette marque. Pourquoi?
Patricia Louisor-Brosset – Parce que j’étais arrivé au bout d’un cycle, première chose. Deuxième chose, j’avais deux enfants que je n’ai pas vu grandir parce que j’ai bossé du lundi au dimanche, vraiment quasiment. Je voyageais en Chine, etc. J’avais beaucoup de temps qualitatif avec elles, mais pas de quantité. Et puis je me suis mariée, j’ai rencontré mon deuxième mari, enfin bref ma vie personnelle a été un peu chamboulée. Et bien m’en a pris parce que j’ai pu vivre l’adolescence de mes filles, ce qui était génial. Et puis je pense que j’étais arrivé aussi au bout d’un cycle, je pense. La mode ne me manque absolument pas et je pense que je suis construite sur : « Je fais quelque chose, je m’y donne à 150%, mais quand j’ai fini, je n’y pense plus. Je ne pense plus à la mode. Et c’est très bizarre parce que ça a été quand même une partie de ma vie pendant très, très, très longtemps. Je n’y pense plus. J’adore toujours m’habiller. J’adore habiller les autres. On me demande toujours des conseils sur les dress code, mais ça ne me manque pas. Absolument pas. Je pense que je me connais assez bien pour savoir quand je suis arrivé au bout d’un cycle. Arriver à terminer avant avant d’en avoir marre. 
Josiane – Et  vous vendez votre marque, vous avez déjà un projet en tête pour la suite, où vous avez besoin peut être de vous recentrer, justement ? 
Patricia Louisor-Brosset – J’ai besoin de me recentrer. Je n’ai pas de projet pour la suite. J’ai vendu à contrecœur : là je viens un peu de faire la fière-à-bras. Mais j’ai beaucoup pleuré quand j’ai vendu : c’était mon bébé, j’ai tout fait de A à Z, c’était vraiment une partie de ma vie très, très intense, vraiment beaucoup de joie, beaucoup de chagrin. Chaque micro victoire était célébrée. J’ai vraiment passé 17 ans superbes. Avec des moments d’angoisse aussi, parce qu’il y a eu des crises, puis ça reprenait, et puis je me réinventais et puis ça reprenait. Et quand j’ai vendu, il y avait de l’angoisse en me disant : « What’s next? Qu’est ce que je vais faire? » Et puis je vends mon bébé, j’avais l’impression de trahir mes clientes. C’était vraiment un moment charnière, donc j’ai pris le temps de la réflexion. Je me suis dit : pas d’urgence, attends. Et j’ai attendu un petit peu. Et puis, c’est reparti un an après. 
Josiane – Et après vous avez créé Le Chant du Coq, c’est ça ?  
Patricia Louisor-Brosset – Voilà, Le Chant du Coq. C’est marrant parce que c’est au fil de la  conversation que je me rend compte que j’ai, toute ma vie, écouté ce que me disaient les gens. En fait, j’avais acheté une maison de campagne dans lequel je voulais tout faire. Donc, je me suis acheté des tissus anciens. alors c’était way back, bien avant que ce ne soit la mode. Je teignais dans les couleurs que je créais, donc des couleurs un peu salies. J’achetais de la vaisselle vintage, mais tout de même cette couleur bleu, marine et blanc. J’ai tout créé, cette maison comme ça. Ça m’a coûté trois euros, trois francs, six sous à tout faire parce que j’allais chez Emmaüs. Et puis, dès que je trouvais quelque chose qui correspondait à mon code, mon code maison, qui s’appelle la Bejoy. J’achetais et ça coûtait vraiment environ 1 euro.
Et les gens me disaient « On adore ta maison. C’est tellement beau, tellement toi ! Pourquoi tu ne conceptualiserais pas cette maison, et tu le vendrais ? » Et j’ai dis : « Non, mais ça va pas ? Vu le temps que ça me prends pour aire ça, je veux bien le faire, mais pas pour les autres ». Et puis, j’ai une amie qui m’a dit : On s’associe et puis on fait quelque chose, dans un coffret, on fait un coffret pique nique qui s’appelle Le Chant du Coq : on vendrait deux verres en cristal, deux assiettes vintage, deux serviettes qu’on reteindrait. Et puis, ça s’est fait. On a créé ce Chant du Coq qui s’est vendu, qui se vend toujours. Maintenant je ne vends plus que pour des boîtes. C’est pas un franc succès non plus, j’en vends assez peu., mais c’est resté. On en a vendu un peu au printemps quand même : grosse fierté. J’en vends très, très peu, mais je garde quand même l’activité. C’est très joli, c’est super beau, Le Chant du Coq. 
Josiane – Je mettrai toutes les infos w à la fin de l’article qui sera pour l’épisode, donc on pourra regarder. Et alors, comment est ce que vous êtes devenu DJ à 40 ans? Parce que ça, c’est peu commun ! Racontez nous.
Patricia Louisor-Brosset – Je vais beaucoup à New York parce que j’adore cette ville. Et j’étais à New York avec une amie qui est RP dans une boîte de luxe. Et on était dans un club qui s’appelle le Norwood, dans le Meatpacking District. Et puis on buvait du champagne, il avait de la musique … je suis vraiment une fêtarde invétérée, donc la musique m’entraine, on boit du champagne et arrive le boss de cette boîte. Et Michelle, qui est mon amie, me présente. La musique était forte, je n’entendais pas très bien ce qu’elle disait : « Here is my friend Patricia, she is a fashion designer », ce qui est vrai, « and she is the best DJ in Paris ». Mais est ce qu’elle voulait dire , c’est que toutes les fêtes que je fais – j’ai la chance d’avoir un grand appart, je fais beaucoup de fêtes – toutes les soirées que je fais sont toujours des succès, et c’est vrai ! Et le type me dit : « Ah vous êtes styliste et vous êtes DJ, et bien je vous book pour la Fashion Week en septembre ». On est en juin, c’était dans trois, quatre mois. Je dis : « oui, super bad’accord, génial ! » Et puis voilà, j’avais bu trop de coupe de champagne, je ne sais pas, je dis oui parce que je dis toujours oui ! Une coupe de champagne de trop désinhibe …
Je rentre à paris, et je reçois un mail me disant : « Voilà, vous êtes bookée par la Fashion Week. »J’étais dégrisée, forcément, j’étais rentré à Paris. « Sut, qu’est-ce que je fais ? » J’appelle mon mari : « Voilà ce qui m’arrive, qu’est-ce que je fais ? Je peux pas y aller, je vais leur pourrir leur soirée ». Et il me dit : « Non, pourquoi ? Tu es à New York, c’est loin, tu as ton billet d’avion, essaye ! Ça peut être fun ! » Et je lui dis : « Non, mais je ne saurai jamais faire ça. » Et encore une fois, la petite voix me dit : « Non mais attends, ose, ma fille ! Au pire, tu n’es pas chez toi, tu prends un avion la queue entre les jambes, tu ne vas plus à New York de ta vie parce qu’on va te reconnaître. Au mieux, ça va être génial. » Et donc, j’y vais. J’y vais, sachant que je ne sais pas mixer, je précise ! Donc, je prends mes deux iPad, puisque je mixe avec des iPad. Je n’ai pas de table de mixage. Je vais à New-York, au Norwood, où eux pensaient vraiment que j’étais DJ, donc il y avait une table de mixage en haut dans le club et je regarde ce truc et tous ces boutons, je me dis : « Mais comment ça s’utilise ? » 
Josiane – Vous ne saviez pas faire les branchements, etc. ? 
Patricia Louisor-Brosset – Rien du tout ! Aucune technique. J’appelle mon mec qui est à Chicago, il est ingénieur, je lui dis : « jJe ne pourrais pas le faire, je n’y arrive pas, je ne comprends rien. Je t’en supplie viens m’aider. » Donc il prend un avion et il vient, grosso modo, on trouve comment ça marche vraiment. C’est de la bricole. Et puis, il me dit : « Voilà, tu as un curseur, tu n’utilise que le curseur : droite gauche, droite, gauche. Et puis les iPads, il suffit de les connecter. » Vraiment la bricole ! Et puis ça commence comme ça, donc je vois les gens arriver. Méditation éclair en me disant : « Ecoute, pourquoi ça marche chez toi ? Parce que tous les gens que tu fais danser, tu leur veux du bien, tu les aime. Tu te nourris de leurs sourires. Fais la même ! » Donc, tu considères que ces personnes là sont tes amis, que tu vas danser avec eux, tu quittes ton box de DJ, va danser avec eux, tu les touches. À l’époque, on pouvait se toucher, c’était le monde d’avant aha ! Et en fait, ça se passe super bien, ça se passe vraiment bien. 
Josiane – C’est très intéressant ce que vous dites.Ça veut dire que quand on est dans une situation de stress, ce qui arrive évidemment très souvent, quand on entreprend, quand on est en train de faire quelque chose de nouveau, la solution, c’est de repenser à ce que vous savez faire. Donc, là, en l’occurrence, c’était faire comme si vous étiez chez vous, comme quand vous faites des fêtes chez vous et de reproduire la situation dans laquelle vous êtes à l’aise.
Patricia Louisor-Brosset – Exactement ! C’est se reconnecter avec – et là encore, on va faire un petit feedback de ce qu’on disait tout à l’heure – se reconnecter avec sa valeur ajoutée. Parce que c’est simple, la valeur ajoutée, parce qu’on ne fait pas d’efforts. Quand je suis chez moi, je peux faire une une soirée avec 70 personnes en décidant de le faire une heure avant et ça va être tip top parce que je sais le faire par coeur, parce que je sais le faire. Je sais faire un buffet qu va me coûter trois balles parce que je prends que des tomates cerises, du jambon et du très bon pain et que je mets des bouquets de basilic, et ça sent bon. Je sais faire ça par coeur, les yeux fermés, j’ai toujours fait ça. Donc le B.A.BA, c’est se reconnecter avec ce qui est très simple à faire pour nous. Je me suis reconnectée avec ce qui est très simple à faire pour moi, c’est à dire la connexion avec les gens.
Je suis très bonne pour connecter les gens. D’ailleurs, si on regarde ces boulots entre coaching (connexion), proprof à la School of Life sur l’amour (connexion), DJ (connexion), « Don’t Fuck with Me », qui est une exposition, j’ai oublié de le dire tout à l’heure, qui intervient également dans les collèges et les lycées pour parler de harcèlement, de viol, d’excision, d’anorexie. Donc on va dans les écoles, Géraldine et moi, pas à Paris, mais en région, à Paris et en région, on parcourt la France avec ce projet pour montrer l’exposition et également parler aux enfants. Je suis bonne dans la connexion et ça, je le sais. Ma valeur ajoutée, c’est ça et je l’ai fait d’une manière extrêmement simple : je vais dans un café – encore une fois, monde d’avant on pouvait aller dans un café – et je vois une serveuse, je sens qu’elle n’est pas bien, je connecte, je lui touche la main et je me dis que vous êtes pas bien. Et je donne le sourire parce que je sens que vous êtes pas bien, je le sens. Je suis comme ça. Donc comme je sais que je bosse la connexion, je reconnecte avec ça et ça m’enlève une grande partie de mon angoisse parce que je redeviens moi-même. 
Josiane – Ce que vous dites, ça me fait penser justement à l’exercice des fondations qui est dans le livre La Méthode LiveMentor. Quand on se sent désaligné, le fait de lister nos forces, nos compétences, nos passions, nos ressources, ça fait qu’on arrive à prendre confiance en soi et se recentrer justement sur les forces et pas penser à ce qu’on ne sait pas faire. Parce que l’important, ce que vous dites avec cette valeur ajoutée, c’est de se recentrer, se reconnecter sur ce qu’on sait faire et ce qui est naturel pour nous de faire.
Patricia Louisor-Brosset – Absolument, absolument. On a toujours tendance à se sous estimer. Et quand on s’estime, c’est déjà qu’on a fait un gros travail sur soi même et quand on s’estime beaucoup, en général, on est clashé par la société parce qu’on est vantard. Donc le curseur est très court entre se sous-estimer parce que « non, je ne saurais jamais faire ça, je n’ai pas les capacités, non, je n’ai pas l’esquisse, non. on va bien voir que je suis un imposteur ». Donc, on a tellement peur de se faire démasquer qu’en quelque sorte qu’on y va pas. Donc se recentrer – ce que vous disiez est très juste, absolument – avec ce qui nous constitue, ces valeurs, ce qui est simple, ce en quoi on est bon, ça efface un petit peu de la sous-estimation. Parce que cette sous-estimation, quand même, est très forte. Elle a une voix qui est beaucoup plus forte que la voix de l’estime. Par ce qu’on a peur d’y aller : c’est tout simplement la peur. Je ne dis pas que je n’ai pas peur, j’étais pétrie de peur dans l’avion quand j’ai je suis partie à New York. Surtout que c’eétait la Fashion Week, il y avait tous les jeunes DJ qui arrivaient avec leur matos, et moi j’avais un sac à main et deux iPads ! 
Josiane – Et eux vous montraient qu’ils étaient professionnels.
Patricia Louisor-Brosset – Bien sûr ! Quand on se reconnecte avec ce qui fait nos forces, on arrive un petit peu à faire faire éteindre la voix de la sous-estimation. 
Josiane – J’ai quelques petites questions encore pour conclure l’épisode. Vous avez parlé tout à l’heure de vos échecs. Est ce que vous pouvez justement m’en raconter un dans votre parcours d’entrepreneur et nous dire ce que ça vous a apporté ?
Patricia Louisor-Brosset – Oui, un échec c’était, par exemple, monter un projet – je ne vais pas dire le nom, je ne veux pas en dire trop parce que je n’aime pas non plus vilipender les gens – mais j’ai monté un projet digital avec plusieurs personnes et j’avais adoré le propos, j’avais tout adoré dans ce projet. Je me suis vraiment donné à 100%. Comme toujours, je me donne toujours à 100%. Je passe beaucoup de temps sur ses projets et au bout d’un moment, j’ai commencé à ressentir de petites angoisses, ces angoisses dont je vous parle, donc je continue à le faire à 100%, mais j’en parlais de plus en plus négativement avec mes proches. Quand ils m’en parlaient, j’évitais le sujet. Quand ils me parlaient de ça, je disais : « J’en parlerai plus tard, pour l’instant on ne va pas parler de ça. » J’évacuais le sujet. C’est des petis signes ça aussi : quand on passe un bon moment et qu’on évacue le sujet, qui est le sujet du boulot, par exemple, c’est un petit signe. C’est le signe qu’on s’y retrouve pas. C’est une alerte, et on n’écoute pas assez les alertes.
Et puis un jour, je me rendais au bureau et j’étais dans un taxi parce que j’étais très tôt le matin ou très tard le soir. Et dans le taxi, j’ai une boule au ventre quand j’arrivais près du bureau et je me suis dit : c’est une alerte, c’est un signe qu’il faut que tu arrêtes. Et donc donc j’ai arrêté. Et puis bien m’en a pris, en fait – parce que j’ai arrêté à contrecoeur, évidemment, – bien m’en a pris parce que ça rebondit sur une autre activité qui est beaucoup plus maintenant en accord avec qui je suis, parce que je le fais à ma sauce. Je pense que cette activité que je faisais, le projet que j’avais commencé, ne me plaisait pas parce que ce n’était pas ma sauce, tout simplement. Elle était trop salée pour moi, ou trop sucré. Elle était trop sucrée que trop salée d’ailleurs. Donc j’ai repris d’autre vibrations de ce que j’étais, j’ai refait le projet, et maintenant, c’est à ma sauce et ça me va très bien. 
Josiane – Et dans les moments difficiles, qu’est ce que vous vous dites pour vous faire tenir ? Justement parce que je pense à tous ces moments dans la vie d’entrepreneur où la charge de travail est énorme, où on a l’impression de ne pas avancer, où c’est très difficile.  Quelles sont vos sources de motivation ? Qu’est ce que vous vous dites pour tenir et pour avancer ?
Patricia Louisor-Brosset – Je me dis : tu es déjà allée jusque là, tu es déjà allée jusque là, tu es déjà allée jusque là. Ça, c’est déjà pas mal. Evidemment que je projette. Évidemment, je regarde devant, mais on ne regarde pas assez derrière. On ne regarde pas assez nos victoires. Moi, je me suis toujours un petit peu nourrie de mes victoires. Je me replonge un petit peu dans ce qui a réussi dans le passé, dans l’activité. Et quand je regarde derrière, je me dis : « Tu es allée jusque là. Ça veut dire que tu peux aller encore un petit peu de l’avant ! » Alors oui, il y a des écueils, des cailloux, des graviers, mais regarde tout ce que tu as déjà fait. Je regarde un petit peu en arrière. Quand je coach, très souvent je dis : « Mais regardez derrière ! Vous êtes une badass. Tout ce que vous avez fait et vous avez peur d’un petit caillou ? Non, mais vous allez l’enjamber, ce caillou, et vite fait. Ce n’est qu’un caillou, ce n’est pas une montagne. Donc regardez les montagnes que vous avez déjà gravies, derrière vous. » En général, je me replonge dans ce que j’ai réussi. Ça me redonne du feu.
Josiane – De l’élan ! C’est se remémorer tout ce qu’on a déjà fait pour reprendre un peu d’élan et se prendre en main.
Patricia Louisor-Brosset – Et puis, j’aime bien le mot écueil. Ce n’est qu’un écueil. J’aime bien les personnes âgées pour ça. J’ai beaucoup d’admiration, d’amour, d’inspiration pour les personnes âgées. J’aime beaucoup parler avec elles parce que eux ont vécu beaucoup d’écueils, beaucoup d’épreuves. Et quand ils arrivent à 80 ans et qu’ils ne sont pas en fin de vie, mais qu’ils ont déjà fait une bonne partie de leur vie, quand ils me disent : « Tu verras quand tu arriveras à mon âge que ce ne sont que des micros problèmes, ce ne sont que des écueils ». Quand tu fais un état général de ta vie après, tu verras que finalement, ce n’est pas l’écueil qui t’a construit, c’est la victoire. En fait, j’aime beaucoup parler avec elles. Alors quand, quand ça m’arrive aussi, j’ai mon mentor – je veux pas dire son nom parce qu’elle est connue – j’ai mon mentor, qui est une amie très chère, et je me réfère à elle en me disant : « Mais quand vous vous êtes passée par là et qu’est ce que vous avez fait ? » C’est tellement beau, tellement simple ce qu’elle me dit que quand je repars, je suis gonflée à bloc, en me disant : « Mais oui, ce n’est qu’un écueil Patricia, tu vas le surmonter ». C’est facile à dire maintenant, quand on surpasse ces écueils, mais c’est quand on les surpasse, quand on regarde derrière qu’on se dit : « oui, finalement, il fallait juste faire ça et ce n’était pas si compliqué à faire ». Quand on est dans l’oeil du cyclone, on a une impression de passivité. Et quand on arrive à plonger dans ses ressources en gardant l’œil de mire « je vais le faire à ma sauce », ça, c’est important. On peut lire tous les bouquins et c’est bien de s’inspirer. C’est super, mais quand on le fait à sa sauce, il y a une sorte de véracité, de vérité, d’une réalité qui fait que ça paraît beaucoup plus simple. 
Josiane – Et alors, justement, la dernière question est sur l’inspiration – la transition est parfaite – : quel est l’entrepreneur qui vous inspire le plus et pourquoi?
Patricia Louisor-Brosset – Alors, c’est Fanny Péchiodat, qui a monté My Little Paris : elle l’a fait totalement à sa sauce, elle l’a fait à 150% à sa sauce et elle en a fait un géant. Donc oui, c’est une de mes inspiratrices. J’en ai d’autres, j’ai Perla Servan-Schreiber, qui a monté, avec Jean-Louis aussi, Psychologies Magazine, elle a monté CLES, elle a sorti des bouquins de cuisine. Elle se réinvente, elle est géniale. Ce sont des femmes qui sont des inspiratrices pour moi, par ce qu’elles le font à leur sauce. Perla, par exemple, elle est fan de cuisine. Elle écrit des bouquins de cuisine qui sont simples à faire parce qu’elle est fan de cuisine. La cuisine fait toute sa vie. C’est ce qui la détend, c’est de la méditation quasiment pour elle. Elles font tout ça à leur sauce et ça en fait des gros succès. Je trouve ça assez émouvant de ne pas partir d’un truc parce que ça rapporte des sous, mais parce que c’est ce que je suis et finalement, ça me rapporte des sous.
Josiane – On retrouve notre thème de l’alignement. Je conseille aussi, d’ailleurs, pour ceux qui qui n’ont pas lu les livres de Perla Servan-Schreiber sur comment elle aborde la vieillesse, à savoir Les Promesses de l’âge et Ce que la vie m’a appris, qui sont des livres d’une richesse et d’une maturité absolues, qui font un bien fou ! 
Patricia Louisor-Brosset – Quand on a un petit petite baisse de régime, prenez n’importe quelle page et vous montez en bloc ! 
Josiane – Je confirme ! Merci infiniment Patricia !
Patricia Louisor-Brosset – Je vous en prie, ça a été un plaisir de discuter avec vous ! 
Josiane – Merci beaucoup ! Merci beaucoup pour votre expérience et votre parcours si singulier. Un petit mot pour vous dire que le prochain épisode du podcast sera sur l’inspiration, justement : comment s’entourer de personnes inspirantes pour avancer dans son projet entrepreneurial ? Patricia, une petite question : où est ce qu’on peut inviter les personnes qui nous ont écoutées et qui veulent en savoir plus sur vous ? Un site, un compte Instagram ? 
Patricia Louisor-Brosset – Alors, compte Insta : patricialouisor. Et il y a le site de Don’t Fuck with me, qui est un joli site et c’est un projet qui me tient à coeur parce que quand je peux « empouvoirer » les femmes, je le fais parce que c’est vraiment un projet qui m’anime beaucoup. Et puis, pour le coaching, qu’on me contacte sur Insta et je me rendrai disponible.
Josiane – D’accord, je mettrai tous les liens de la fin de l’épisode ! J’en profite pour parler quand même du livre La Méthode LiveMentor, écrit par Alexandre Dana, qui est disponible à la FNAC et dans toutes les bonnes librairies. Vous pouvez aussi recevoir de précieux conseils chaque semaine en vous abonnant à la newsletter de LiveMentor. Et puis, n’hésitez pas à nous laisser des commentaires pour savoir si l’épisode vous a plu, pour nous dire si vous vous sentez alignés et comment vous faites pour le rester. Et comme ça, on partagera tous les bons conseils. Merci infiniment, Patricia ! Je vous souhaite bonne journée à tous et à très vite. Ciao ! 

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Josiane

Journaliste indépendante, auteure chez Flammarion et autoentrepreneure freelance, je suis allée à la rencontre d'entrepreneurs inspirants pour réaliser le podcast La Méthode LiveMentor