Antoine Herman : Créateur de Papa Corner

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Aurélie Surget

Illustration de Antoine Herman : Créateur de Papa Corner

Aujourd’hui je vous présente Antoine Herman. C’est un papa passionné ! Après avoir créé un réseau social destiné aux pères, il décide de monter un blog – Papa Corner. Avec l’aide de contenu posté régulièrement et optimisé pour le référencement naturel (SEO, en anglais), sa passion va devenir son métier. Découvrez son histoire !

Je te laisse te présenter Antoine :

Mon parcours est assez atypique. J’ai grandi à Lille et à mes 18 ans, j’ai voulu faire une formation dans le web pour monter mon site e-commerce. À l’époque, c’était moins évident qu’aujourd’hui et mes parents n’étaient pas tout à fait d’accord avec cette envie. Par “sécurité” et pour leur faire plaisir, j’ai passé un IUT Techniques de commercialisation. Cela m’a permis d’avoir quand même quelques bases en marketing.

Après une année passée en Angleterre à Southampton, je suis revenu en France où j’ai pu continuer mes études avec une Maîtrise en Sciences de Gestion. J’avais fait cette formation car je me voyais devenir professeur. Puis finalement, c’est la finance et la bourse qui m’ont réellement intéressé. Mon père et mes 3 frères et soeurs travaillent aussi dans ce domaine. J’imagine que ça m’a influencé !

J’ai continué avec un master de gestion de patrimoine. Mais après un stage de 6 mois en gestion privé, je me suis rendu compte que ce n’était pas pour moi. Je n’aimais pas l’ambiance, je n’étais pas forcément à l’aise avec des clients et je n’avais pas la fibre commerciale nécessaire pour vendre des produits !

À la fin de mon stage, je suis arrivé sur Paris avec mon diplôme. J’ai commencé en intérim pour BNP Paribas Assurance en Back Office, puis j’ai enchaîné des CDI en étant consultant. Pendant 7 ans, entre saisi et mise à jour de données, je me suis habitué à cette routine. Elle me convenait très bien les premières années.

Puis l’envie de changement, d’innover et de monter son propre projet est devenue de plus en plus forte

J’avais cette fibre entrepreneuriale depuis toujours et je ne l’avais pas encore utilisée. Le monde de la banque et des assurances m’a blasé. C’est rémunérateur, mais tout est figé dans des carcans qui ne laissent aucune place à la créativité

J’avais 35 ans et je voulais être papa. En voulant me rapprocher du monde de l’enfance, j’ai suivi la formation d’un blogueur dont je tairais le nom (le genre qui loue des voitures pour faire croire qu’il est riche). Ça ne m’a rien appris du tout. C’était du vent. J’étais aussi confronté à des gens, parfois des proches, qui me sortaient des réflexions du style “Mais tu n’es même pas papa, comment tu vas faire ?”.

En étant toujours salarié, mais avec cette envie et ce challenge d’être crédible malgré tout sans avoir d’enfant, j’ai commencé à explorer le sujet. J’ai donc créer un réseau social pour les papas ainsi qu’un moteur de recherche et un site e-commerce.

Bien sûr, tout n’a pas toujours été aussi simple, loin de là. J’ai commencé avec toute la bonne volonté du monde, mais j’ai vite été submergé.

Étape 1 : L’importance de ne pas s’éparpiller

Au lieu de me concentrer sur une activité particulière et de me former en parallèle sur le marketing digital, ce que j’aurais du faire, je mettais sans cesse de nouvelles choses en place : E-commerce, moteur de recherche. Je dois avouer que le site devenait petit à petit « une usine à gaz » que je ne contrôlais pas vraiment. De plus, les personnes extérieures ne comprenaient pas ce que faisait réellement PapaCorner.

Mon business n’avançait pas car je n’ai pas priorisé les étapes. Cette désorganisation m’a aussi valu d’autres erreurs que j’aurais pu éviter en prenant un peu de recul. En effet, j’ai donné 15% de mon entreprise contre 5 000 euros et je n’ai pas protéger mon nom de domaine PapaCorner. Résultat, je me le suis fait prendre par un concurrent. De plus, je suis passé par une agence propriétaire d’un CMS pour mon site qui m’a littéralement coincé en me faisant payer un abonnement mensuel. J’étais obligé de passer par eux pour changer le moindre mot ! Cet enfer a duré 18 mois.

Bref. Voyant mon business qui s’embourbait de plus en plus, il me fallait trouver rapidement une solution pour remettre le site et mon activité sur les rails.

C’est alors que j’entends parler de LiveMentor sur Facebook. On me propose de renforcer mes connaissances en Marketing Digital. Ça tombait bien, car mes connaissances dans ce domaine étaient limitées. C’était donc une excellente opportunité et j’étais déterminé à avancer !

Étape 2 : Savoir se remettre en question

LiveMentor étant une école, j’ai eu le plaisir de rencontrer Alexandre, fondateur et mentor en Marketing Digital, pendant environ une heure. J’ai pu mettre les choses à plat et comprendre certaines choses. Quelque part, avec Papa Corner, je voyais tout de suite « les choses en grand ». Sauf que je n’avais pas de vision avancée de mon projet et pas réellement de business model.

Ce réseau social, en plus d’être inutile ou prématuré, a représenté un certain coût. J’ai donc commencé par faire le tri sur les différentes activités. J’ai compris qu’il ne fallait pas refaire le monde. C’était beaucoup plus judicieux de mettre en place la fameuse stratégie «Skateboard», c’est à dire faire les choses petit à petit dans le but de bien les faire.

À l’issue de cet entretien, j’avais identifié des idées concrètes d’amélioration :

  • Abandonner le réseau social, que je payais 180 euros par mois pour la maintenance où je devais trouver et signaler les erreurs
  • Revenir sur la technologie WordPress, pour ne plus être dépendant de l’agence et avoir toute la main sur mon site
  • Me focaliser sur la partie blog et l’e-commerce
  • Appliquer les conseils d’Alexandre sur la stratégie marketing

Je ne vous cacherai pas qu’au départ, la remise en question n’a pas été facile. Revenir sur WordPress par exemple, ça voulait dire abandonner tout le travail de contenu et de référencement naturel fait sur le site créé par l’agence. Je suis reparti à zéro, et quand on s’est vraiment investi, ce n’est pas agréable de se dire qu’on a fait ça pour “rien”. Mais il est important qu’un entrepreneur sur la mauvaise direction sache se remettre en cause pour mieux réussir.

Étape 3 : La force du contenu de qualité

La prochaine étape a été de réorienter mon nouveau site WordPress. J’ai commencé par revoir mes articles sur le blog et les optimiser. Pour les écrire, je lis des bouquins sur tout ce qui touche l’éducation et la parentalité et je fais mes propres recherches complémentaires à coté.

Laurie, une freelance trouvée sur Kang.fr, m’aide à les détailler. C’est la technique de l’entonnoir : on part d’un sujet très général, fréquemment abordé dans les livres et les forums, puis on creuse. Cela a plusieurs effets positifs :

  • Le contenu de longue traîne : si je fais un article sur le sevrage, je touche les enjeux de l’allaitement mixte, ceux de l’allaitement au biberon etc. Ca me permet d’écrire d’autres articles parallèles, sur des sujets en lien, mais assez différents et de créer des ponts entre ces différents articles
  • Je suis donc pointu dans mon contenu, et donc bien placé sur des thématiques très précises sur Google
  • Mon trafic est donc ultra qualifié puisqu’il m’a trouvé via des mots clés ultra spécifiques

Je sais que j’ai encore du chemin à faire mais déjà j’ai :

  • Mieux ciblé mon persona, notamment grâce mes recherches sur des groupes facebook et des forums
  • Fait remonter sur les moteurs de recherche les articles du blog grâce aux backlinks avec des sites sérieux ayant la même thématique que PapaCorner
  • Optimisé techniquement mon site pour le SEO avec un plugin qui permet d’avoir des liens associés à l’article et des tags sur les articles
  • Crée du contenu de meilleure qualité
Petit à petit, ces efforts ont porté leurs fruits…

Étape 4 : Créer des partenariats

Le début de la reconnaissance pour moi, ça a été quand j’ai commencé à créer de vrais partenariats. De l’échange de visibilité à la commission sur la vente d’objets. En saisissant plusieurs opportunités, j’ai réussi à les développer.

  • Présence sur les évènements

Dès le début, même si c’était un peu casse-cou, j’ai été présent sur des évènements et des salons spécialisés dans l’enfance. Je n’avais pas beaucoup de contenu, mon site était inconnu. Mais au fil des années, j’ai pu approcher des stands de marques présentes sur le salon. J’ai échangé, je leur ai parlé de Papa Corner. Bref, j’ai créé des relations. Aujourd’hui, quand je recroise ces personnes, elles me connaissent et elles connaissent PapaCorner. C’est tout de suite plus facile pour devenir partenaires ! Il faut garder en tête que ce n’est pas parce que c’est non une fois que ca le sera toujours. Certaines marques m’ont proposé comme de collaborer car elles me connaissaient de ces salons : Cybex, Jeportemonbébé, Douna etc.

  • Communauté LiveMentor

J’ai posté un message dans le groupe facebook de la communauté d’élèves LiveMentor, pour trouver des gens dans mon domaine et faire des échanges de liens dans des articles. C’est une vraie valeur ajoutée de la formation, on peut échanger entre nous sur tout ! Une créatrice de bodys personnalisés pour bébés m’a contacté, et ça va nous permettre à tous les deux d’être un tout petit mieux référencé par Google !

  • Agences de presse

Suite à ma participation à des évènements, de petites marques ont commencé à m’envoyer leurs communiqués de presse pour me présenter de nouveaux produits et que PapaCorner les vendent. Mon choix se fait en rapport avec mon éditorial. Si c’est innovant et que l’objet a une vraie valeur ajoutée, comme les poussettes compactes par exemple, je les rappelle 🙂

  • Marques qui viennent à moi

Plus mon site grandi, plus j’ai de crédibilité, plus j’ai de propositions de marques qui veulent vendre leurs produits sur mon e-commerce. C’est ce qu’on appelle l’effet boule de neige ! De très grandes marques, qui n’ont pas forcément de lien avec l’enfance, veulent aussi apparaitre sur mon site. Je suis actuellement en discussion avec M&M’s ! L’opportunité est énorme, mais je dois faire très attention à ne pas m’éparpiller. C’est aussi assez déroutant car les bonbons sont à l’opposé de ce que je propose déjà.

Conclusion

Papa Corner construit enfin de solides bases :

  • En à peine une année, la fréquentation du site est passé d’environ 600 à 6000 visiteurs uniques par mois sans que je fasse de publicité !
  • Je commence également à faire des ventes régulières sur la boutique. Cela me permet de mieux savoir ce que mes clients aiment et d’imaginer des services pour la rendre encore plus attractive

Mais je ne compte pas m’arrêter là, puisque mon objectif à terme est d’être reconnu pour deux choses

  • Mon éditorial, pour pouvoir générer des revenus grâce à la publicité, comme magic maman
  • Mon site e-commerce, pour devenir incontournable pour les parents et les enfants, en proposant des produits matériels et des services professionnels

Actuellement, je me forme également sur Facebook. J’aimerais renforcer l’identité de la marque Papa Corner et maîtriser cet autre canal incontournable pour les activités E-commerce et la diffusion du contenu. Je souhaite aussi commencer à utiliser d’autres outils de Google tel que AdWords et Google Shopping.

Pour résumer, la route n’a pas été facile mais avec de la détermination et un bon repositionnement, mon site décolle enfin ! J’ai compris qu’il ne fallait pas se reposer sur ses acquis, et y aller petit à petit !

Pour aller plus loin…

Vous avez aimé le portrait d’Antoine ? Découvrez celui de Jessie Chansamone, de Sonja Kuikstra et de Paul Mathieu qui ont un parcours similaire.

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