Lugi Joseph : De la restauration rapide à la rédaction web

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Aurélie Surget

Illustration de Lugi Joseph : De la restauration rapide à la rédaction web

Aujourd’hui je vous présente Lugi. Son objectif ? Faire ce qu’il aime et gagner du temps pour lui, pour sa famille. Il empreinte donc le chemin de l’entrepreneuriat grâce à sa femme. Découvrez son histoire.

Présente-nous ton histoire Lugi :

  • Ton parcours

Ja m’appelle Lugi Joseph. Je suis né et j’ai grandi en Guadeloupe. Au collège au moment de l’orientation, j’ai choisi de passer un bac technologique spécialité Architecture et Construction. J’ai toujours été meilleur dans les matières littéraires mais bon, ça me faisait rêver. Tout le monde autour de moi savait que ça ne me ressemblait pas. J’ai insisté et même si aujourd’hui je ne le regrette pas, je ne le referais pas non plus.

Après mon petit bac avec mention (eh oui quand même), je change d’horizon. Dans tous les sens du terme. Ma famille et moi on s’installe en métropole. Premier changement d’horizon. J’entre à l’université en licence Maths, Informatique et Physique-Chimie. Sincèrement, j’y reste trois semaines. Avant mon deuxième changement d’horizon.

Je demande une réorientation, et c’est là que j’arrive en Droit. Le milieu est certes élitiste, mais j’aime trop apprendre à rédiger correctement, comprendre le fonctionnement de mon pays, interpréter des textes de loi, etc. Malgré tout, je sens que je n’y ai pas ma place. Ce que j’apprends est fascinant mais je n’aime pas les méthodes et les conditions d’enseignement qu’on retrouve parfois à l’université. Alors j’arrête mes études et commence à travailler.

J’ai été facteur. C’était en hiver. J’étais à pied. Et pour bien d’autres raisons ce n’était vraiment pas la vie professionnelle que j’avais rêvé de mener. J’ai démissionné. Après une formation en hygiène et sécurité alimentaire, je commence à travailler dans la restauration rapide. Ça a pris un peu plus de temps, mais j’ai démissionné, encore.

  • Ton projet :

Ce que j’ai toujours voulu, c’est faire ce que j’aime. Mon objectif n’est pas de faire ce que j’aime et de gagner beaucoup d’argent, mais de faire ce que j’aime et de gagner du temps. Du temps pour moi, pour ma famille, pour mes amis. Cela dit ce n’est pas toujours facile de trouver un poste présentant de ce bel avantage.

Quel a été le déclic pour entrer dans le monde de l’entrepreneuriat ?

« Pourquoi tu ne travaillerais pas à ton compte ? » Ma femme, également auto-entrepreneure me donne alors la solution évidente à mes affres professionnelles. D’ailleurs sans elle je ne sais pas si j’aurais eu l’audace de me lancer dans cette voie.

« Créer une auto-entreprise, je suis d’accord. Mais dans quoi ? » Je pense que je ne suis pas le seul à m’être posé la question. J’ai dû faire mon propre bilan de compétences. Et encore une fois, l’inévitable évidence : je suis une personne plus littéraire que scientifique. Alors je me suis dit que si j’étais un super-héros mon super-pouvoir serait d’utiliser les mots (feu Stan Lee aurait kiffé l’idée c’est sûr). Tout ça pour dire que j’avais compris, j’avais enfin trouvé un métier que je pourrais exercer de façon indépendante et qui me plairait vraiment : la rédaction.

Même si je savais que j’avais des capacités dans la rédaction, j’ai voulu me rassurer. J’ai donc cherché un moyen de me former. C’est à ce moment que j’ai découvert LiveMentor. J’ai tout de suite eu envie de suivre leur formation à la rédaction web. Et c’est là que ça se complique.

Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ?

Sans emploi, je cherche à obtenir le financement de cette formation par Pôle Emploi. Aussi, étant donné que j’ai moins de 25 ans mon cas est suivi en parallèle par la Mission Locale. Ma référente Mission Locale après un malentendu a transmis à Pôle Emploi une demande de financement pour une formation en développement web, au lieu de rédaction web. Une fois le tir corrigé, à Pôle Emploi on me demande un stage d’immersion en entreprise (précisons que les rédacteurs web travaillent très souvent en freelance de chez eux).

Paradoxalement ma conseillère Pôle Emploi, à qui j’avais précisé que la formation se déroulait exclusivement en ligne, se souciait de savoir si en suivant cette formation je pourrais me prémunir d’une contamination au coronavirus. Ajoutez à ça les conseillers que vous joignez par téléphone qui se contredisent entre eux.

3 MOIS DE NÉGOCIATIONS.

Le résultat final ? Pas de financement de la part de Pôle Emploi. Heureusement mon CPF a pu financer environ la moitié du montant de la formation. Pour le reste, j’ai souscrit à un micro crédit payé par les indemnités versées par Pôle Emploi. Donc, malgré tout merci à eux.

Je veux rapidement préciser que des structures comme Pôle Emploi ou la Mission Locale aident chaque année je ne sais combien de personnes à revenir durablement sur le marché du travail. Toutefois, quand il était question pour moi de devenir indépendant et d’exercer un métier du web, j’ai eu l’impression que ces structures avaient du mal à s’adapter.

Comment as-tu vécu ton expérience LiveMentor ?

Heureusement à LiveMentor c’était différent. Pour commencer, j’ai pu bénéficier de la patience et du soutien de Justine LEVIONNOIS, responsable formation professionnelle. Pendant les trois mois de « négociation », elle m’a aidé avec une grande sympathie. Quand on a considéré la folle éventualité de suivre un stage, elle m’a volontiers proposé de me rapprocher d’une de ses collègues qui a été rédactrice web. Cette collègue c’était Chyrel CHEMOUNY, aujourd’hui coach chez LiveMentor. Elle a su de façon très inspirante me partager son expérience dans la rédaction web et a été si généreuse en conseils.

Enfin, quand ma formation a débuté, ma mentore Mathilde AVENATI a été un repère dans cette nouvelle aventure que je commençais. J’ai toujours trouvé des réponses satisfaisantes aux questions que je lui posais.

Savoir que je pouvais aussi lui confier le moindre de mes doutes était également très rassurant. Pour faire bref, ne serait-ce que le côté humain de cette expérience la rend unique.

Après la théorie, la pratique.

Lorsque j’ai été prêt, il m’a fallu lancer la création d’entreprise. Bien plus simple que ce que je pensais. Le CFE (Centre de Formalités des Entreprises) dont je dépends se trouve, en marchant, à 5 minutes de chez moi.

L’inscription au registre des entreprises a duré une demi-heure à tout casser. Je me suis toujours imaginé que c’était quelque chose de long et compliqué (je suis sûr que je ne suis pas le seul), alors j’avoue que cette étape m’a beaucoup rassurée.

Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de ton projet ?

Aujourd’hui tout est en place, je commence à travailler avec mon premier gros client. Le défi pour moi sera bien évidemment de faire mes preuves tout en passant du temps sur mon personal branding. J’ai commencé un blog (lugiecrit.com) alors j’ai envie de le perfectionner, d’instaurer une cadence plus régulière sur les articles et de le faire connaître.

Autre objectif : me créer un profil sur Instagram. Instagram c’est jeune, c’est dynamique et je pense que ce réseau peut m’apporter une visibilité et une clientèle tout aussi jeune et dynamique.

Si tu devais recommencer à 0 demain, que changerais-tu ?

Ma vie professionnelle actuelle me motive tellement que s’il fallait repartir de zéro, je ferais de l’indépendance professionnelle mon orientation post-bac. Qui pourrait avoir idée de l’expérience que j’aurais pu acquérir à l’heure actuelle ?

Un conseil pour les personnes qui veulent se lancer ?

Mon expérience actuelle est minime comparée à ce que l’histoire d’autres personnes pourrait vous apporter, mais si je peux dire une chose c’est qu’il ne faut pas avoir peur de vous lancer. Même si c’est tôt ou que ça a l’air long et compliqué.

Quand on franchit ce cap, souvent on regarde en arrière et on est fier de ce chemin parcouru. Ce genre d’aventure est souvent plus gratifiante que ce qu’il n’y paraît. Devenir indépendant au début ça peut être un peu embêtant mais ça peut ne pas l’être aussi. Dans tous les cas c’est une expérience qui mérite d’être vécue.

Quand on cherche sa voie, ça prend du temps. Quand on ne cherche pas sa voie on perd du temps (à une place qui n’est peut-être pas la nôtre). Alors peu importe le résultat n’ayez pas peur de l’échec. Le chat agile que vous êtes trouvera un moyen de retomber sur ses pattes.

Pour aller plus loin…

Vous avez aimé le portrait du Lugi ? Découvrez celui de Claire Loretz-Augier, de Lynda Abbas et de Jeremy Pollet qui ont un parcours similaire.

Pour retrouver l’ensemble de nos portraits d’entrepreneurs, c’est par ici.

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