Portrait de Valérie Lugant : Assistante administrative indépendante

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Aurélie Surget

Illustration de Portrait de Valérie Lugant : Assistante administrative indépendante

Aujourd’hui on vous présente Valérie. À la suite d’un accident de travail et de relations difficiles avec son dernier employeur, elle tente l’aventure de l’entreprenariat. Découvrez son histoire.

Présente-nous ton histoire Valérie :

    • Ton parcours

J’ai commencé à travailler à l’âge de 19 ans après une année de FAC en mathématiques et physique-chimie. Je voulais devenir prof de maths mais je n’avais pas les compétences suffisantes. Mes résultats étaient médiocres. J’ai décidé de travailler pour être indépendante financièrement et vivre de mes propres ailes.

C’est tout à fait par hasard que j’ai trouvé un poste à la Caisse d’Allocations Familiales dans un premier temps en CDD puis en CDI. J’étais agent technique polyvalent avec une grande appétence pour la relation avec les clients. Aider, conseiller, traiter des dossiers administratifs, j’ai toujours aimé ce type de fonction. Cela peut paraître inconcevable pour certains, mais j’ai de très bons souvenirs de mes journées passées à accueillir les allocataires malgré l’agressivité et la population difficile. Mieux informés et traités avec empathie, même les situations les plus compliquées peuvent être apaisées.

 Pour des raisons personnelles, j’ai dû quitter cet emploi après 17 ans de carrière. J’ai eu beaucoup de difficultés pour retrouver un emploi car mon expérience n’était pas reconnue dans le secteur privé et les employeurs avaient une appréhension à recruter une personne qui avait toujours travaillé dans une administration.

Après quelques emplois très intéressants mais très éloignés de le fonction d’assistante administrative, je me suis dirigée vers une formation de secrétaire comptable en 2009 à l’âge de 43 ans. Depuis cette date, j’ai exercé dans différentes entreprises en tant qu’assistante de direction mais sans jamais me sentir à ma place. J’étais trop promouvante et mes employeurs me trouvaient trop vive et impatiente. Dans une entreprise, je m’investis comme si c’était mon entreprise jusqu’à l’épuisement professionnel. 

    • Ton projet

À la suite d’un accident de travail et de relations difficiles avec mon dernier employeur, à l’âge de 53 ans, j’ai tenté l’aventure de l’entreprenariat. Depuis quelques années, je cherchais une idée pour me mettre à mon compte mais je n’arrivais pas à trouver une idée qui me permettrait de vivre correctement. J’ai étudié quelques projets de franchise, de reprise de petits commerces. Depuis quelques années, les entreprises font appel aux services de secrétaires indépendantes, pourquoi pas moi.

    • Les premières idées

Forte de mon expérience en cabinet comptable, j’avais remarqué que certains entrepreneurs n’étaient pas organisés et n’avaient ni la formation ni le temps pour gérer la partie administrative de leur société correctement. J’aime classer, ranger, trier, scanner, répondre aux mails, téléphoner. Une belle palette de services pour entrepreneur débordé.

 

    • Les démarches de création

J’ai dans un premier temps contacté une coopérative d’entreprise. C’était rassurant de démarrer accompagnée des professionnels de la gestion d’entreprise. En étudiant le coût et les services proposés, j’ai préféré choisir l’accompagnement d’un expert-comptable et de gérer moi-même avec le soutien de quelques amis comptables. Je gère toute la partie administrative et comptable, mon expert-comptable s’occupe des obligations fiscales et juridiques. Je maitrise ainsi ma facturation, mes contrats, les règlements de mes clients.

 

    • Les difficultés rencontrées

Je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés pour trouver des clients. J’ai trouvé rapidement mon premier client, celui qui m’a permis de créer ma société avec l’assurance d’avoir les moyens financiers pour payer les charges mensuelles.

Par contre, j’ai beaucoup plus de difficultés à trouver du temps pour ma société et j’ai du mal à refuser des missions. Il a fallu que je prenne quelques décisions stratégiques pour ne pas risquer un épuisement professionnel. Créer sa société est palpitant. On a envie de tout faire, de rencontrer d’autres entrepreneurs, on cherche des clients et on n’a plus de temps pour soi, pour la famille, pour se poser.

Ma principale difficulté est de dire non à mes clients qui sont en demande au risque de ne pas pouvoir tout gérer.

 

Quel a été le déclic pour entrer dans le monde de l’entrepreneuriat ?

Une ancienne collègue m’a appelé un jour alors que j’étais encore salariée pour me proposer du travail en tant qu’indépendante car je lui avais soumis l’idée quelques années auparavant. Elle a réussi à retrouver mes coordonnées sur internet et m’a contacté mais je n’étais pas encore indépendante.

C’est ce jour-là que j’ai réalisé qu’il y avait un réel besoin dans mon domaine d’activité. Mes compétences étaient recherchées.

 

Comment as-tu vécu ton expérience LiveMentor ? 

Je ne m’attendais pas à ce type de formation et j’ai été très agréablement surprise par la qualité relationnelle des coachs. Plus qu’une formation WordPress, j’ai vécu un véritable accompagnement sur ma posture d’entrepreneuse. J’ai beaucoup grandi et évolué grâce à cette formation. Je me suis vraiment positionnée comme une entrepreneuse et non pas comme une ancienne salariée qui propose ses services timidement à des entreprises.

Cette formation m’a donné l’envie de promouvoir mon offre. Elle m’a permis de dépasser le syndrome de l’imposteur, de trouver une communauté bienveillante et de me sentir moins seule. J’ai beaucoup apprécié la vivacité d’esprit et la vision moderne de l’entreprenariat de Livementor. Je n’aurai pas pu trouver mieux pour m’accompagner. La partie technique de WordPress ne m’a pas du tout intéressée et j’ai d’ailleurs sous-traité la création de mon site internet à une professionnelle. Nous avons travaillé main dans la main pour que je puisse être fière de mon premier site internet. J’avais besoin d’un résultat qui reflète mon état d’esprit, mon goût pour le graphisme contemporain et ma créativité tout en restant professionnel.

J’ai suivi ensuite la formation Marketing Digital car j’ai découvert que j’adorai communiquer sur les réseaux sociaux. Je voulais me former pour gérer toute seule la communication de mon entreprise. C’est une autre compétence que je peux offrir à mes clients si besoin.

 

Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de ton projet ?

Continuer à travailler avec mes clients actuels mais garder un peu de temps pour de nouveaux clients ponctuels sur des missions de consulting en gestion administrative. J’ai besoin de créativité et de nouveaux projets. J’aimerai continuer à apprendre de nouvelles techniques. Pouvoir proposer de nouvelles technologies à mes clients pour leur permettre de gagner du temps. Avec le confinement, de nouvelles solutions ont émergé et a poussé les entreprises vers la digitalisation.

Avec mes expériences et les nouvelles solutions, j’aimerai apporter des solutions innovantes à des petites entreprises qui n’ont pas les moyens d’avoir un service administratif. J’aimerai également créer des partenariats avec d’autres entrepreneurs pour offrir un service plus large à mes clients. Je ne pourrais pas tout faire toute seule.

 

Si tu devais recommencer à 0 demain, que changerais-tu ?

Je n’aurai pas accepté autant de client au démarrage mais heureusement le confinement m’a obligé à ralentir. Je suis une passionnée, travailleuse forcenée et je ne vois pas les heures ni les semaines passer au détriment de ma santé. Vivre à fond pour sa société, c’est très bien mais heureusement que mes proches m’ont alerté.

 

Un conseil pour les personnes qui veulent se lancer ?

Faisant partie de réseaux professionnels, je rencontre des entrepreneurs qui n’arrivent pas à trouver des clients. L’année 2020 a été particulièrement difficile et a fragilisé les secteurs du tourisme et de l’évènementiel. Certains vivent très mal cet échec. Malgré un grand investissement personnel et financier, ils n’arrivent pas à vivre de leur activité. Un travail en amont est nécessaire en se faisant aider par des professionnels.

Avant de quitter le salariat, ils peuvent se former pour leur futur projet. Trouver une solution pour ne pas prendre trop de risque en négociant un départ avec leur employeur. Certains projets démarrent correctement à la fin de la première année. Il faut pouvoir tenir financièrement sans aucune entrée d’argent.

Je leur conseillerai d’aller à la rencontre d’autres professionnels, de la concurrence, d’assister à des réunions de réseaux. Grâce à tous ces retours d’expérience, ils pourront affiner leur projet et leur offre. Lorsqu’on crée son entreprise, c’est pour être plus en adéquation avec sa vision du travail, ce n’est pas pour vivre plus mal qu’en tant que salarié.

Je leur conseillerai d’OSER. Oser se mettre en avant, parler de son projet, rencontrer d’autres entrepreneurs, se rendre compte de ses lacunes. Oser donner un peu de temps pour les autres qui vous le rendront peut-être ou pas. 

Pour retrouver Valérie sur ses réseaux :

Son site : valoburo.fr

LinkedIn : linkedin.com/lugant-valérie

Pour aller plus loin…

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Pour retrouver l’ensemble de nos portraits d’entrepreneurs, c’est par ici.

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