Gaële Gerbaux : Créatrice de Nueva Vista

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Aurélie Surget

Illustration de Gaële Gerbaux : Créatrice de Nueva Vista

Aujourd’hui je vous présente Gaële. Voulant vivre sa vie pleinement et librement, elle se lance dans la création d’une entreprise de graphiste et webdesign engagée. Découvrez son histoire.

Présente nous ton histoire Gaële :

  • Ton parcours

Je suis Gaële, j’ai 37 ans et je me suis lancée en indépendante en janvier 2020.

Je fais partie de ces personnes qui ne peuvent pas dire où elles seront dans 5 ans, dans 10 ans. Par conséquent, j’ai choisi d’être libre et de m’autoriser à essayer tout ce que j’avais envie de réaliser, tout ce qui peut me rendre heureuse.

Cela me vient sans doute de mon expérience de vie auprès de mon grand frère, Yann, atteint d’une maladie cardiaque congénitale grave mais qui n’a cessé d’aimer la vie et de me la faire aimer.

J’ai d’abord été happé par le théâtre et le clown. En d’autres termes, j’ai délaissé mes études universitaires au profit de l’effervescence et de la créativité des petites troupes et compagnies avec lesquelles j’ai grandi!

En parallèle, je nourris une passion pour les mentors que je croise sur ma route et commence à m’intéresser de très près à la pédagogie. Je me mets à animer des ateliers, à transmettre à mon tour mon art, et à développer des ponts entre différentes disciplines. De plus, je décide de me former et je passe un BPJEPS Animation Culturelle.

Peu après j’obtiens enfin mon statut d’intermittente et je continue mes activités de comédienne, de metteuse en scène, de pédagogue et de directrice artistique.

Quelques années plus tard je commence à m’essouffler. J’ai envie de devenir maman et dans ce contexte professionnel c’est mission impossible. Physiquement cela devient compliqué aussi, j’ai dû mal à récupérer, je me sens exténuée. Je fais même plusieurs allers-retours aux urgences pour des douleurs abdominales terribles.

En fait, j’apprendrai plus tard que je suis atteinte d’une maladie auto-immune, la maladie de Crohn. Une belle saloperie, qui ne se voit pas mais qui impacte fort. 

Je choisis de tranquilliser mon projet de vie en cherchant à devenir salarié tout en continuant mes activités artistiques les soirs et les week-end.

Devenu chargé de missions vie associative pour une petite ville de ma région, je développe le tissu associatif local et j’accompagne les associations dans la réalisation de leurs projets. Cerise sur le gâteau je crée une Maison des Associations.

En mai 2014 mon frère Yann décède. Le choc est dur et artistiquement c’est la page blanche…

J’arrête toutes mes activités artistiques, je range mon costume de clown et je ne chausserai plus mon nez jusqu’à longtemps.

Mes envies évoluent, mes compétences aussi et je deviens chargée de communication de cette même ville. Je me défonce pour ce poste qui est encore une création et je fais un burn-out. Pas de moyens, pas de reconnaissance, des responsabilités avec un salaire indécent, et un gros plafond de verre.

Après cela, je décide de partir et de me lancer à mon compte, de créer mon entreprise, de choisir ma vie professionnelle.

Par conséquent, je deviens graphiste et webdesigner freelance pour les acteurs d’un monde meilleur.

  • Ton projet

Nueva Vista est ma marque personnelle et avec elle je propose mes services à celles et ceux que j’appelle “les acteurs d’un monde meilleur”. Commerce de cosmétique naturelle, start’up d’un projet innovant à impact positif, entrepreneur engagé dans une démarche RSE. Bref, toute celles et ceux qui oeuvrent pour un entrepreneuriat plus éthique et engagé.

Pour eux, je mets en valeur leur marque, projet ou produit, dans le respect de leurs valeurs et engagements.

Je construis des solutions pour les aider à se transformer. J’élabore des projets de communication qui répondent à leurs possibles et à leurs ambitions.

Ces solutions peuvent se traduire techniquement par la création d’un logo ou d’une identité visuelle, d’un site internet, d’un packaging.

J’ai constaté plus d’une fois que certain.e.s de mes client.e.s me commandaient une identité visuelle ou un site internet sans être encore complètement positionnés ou sans avoir travaillé leurs personas par exemple.
J’ai donc fait évoluer mes services en proposant désormais un cycle de coaching. Ce cycle permet d’accompagner mes client.e.s en amont du projet de communication : il faut savoir qui on veut toucher! Pour cela, le projet d’entreprise au sens large doit être aligné!

Ah et pourquoi le secteur de l’impact positif ?

Tout simplement parce que j’ai voulu aligner profondément ma vie personnelle et ma vie professionnelle ! Je suis éco-citoyenne et consom’actrice, guidée par les mouvements #slowlife et #zerowaste. Persuadée que les principes de développement durable doivent être ceux qui construiront Demain.

Je veux pouvoir transmettre tout cela à mon merveilleux petit garçon de 4 ans.

  • Les premières idées


Au début je m’installe comme graphiste et webdesigner « pour tout le monde ». Mauvaise idée : ça ne me donne pas de direction, je ne sais pas par où me vendre et il me manque un « petit quelque chose ».

Cependant, avant même de me lancer, je savais que mon point faible serait la prospection. J’avais conscience qu’il fallait que je me fasse accompagner sur ces points-là pour me donner un maximum de force. En cherchant une solution qui me corresponde j’ai trouvé LiveMentor. Je dois dire que c’est pour l’instant le meilleur investissement que j’ai fais depuis le début de mon aventure! 

J’ai eu deux mentors : Alexis Minchella et Sarah Hadou.

Alexis m’a permis de me positionner,  de m’aligner avec les valeurs qui sont miennes et avec ce qui me fait vibrer.

Sarah m’a beaucoup apporté sur le développement de ma stratégie de prospection. J’ai ordonné mes process et ma stratégie de contenu, aujourd’hui ces tâches me sont tout aussi agréables que bénéfiques.

  • Les démarches de création

J’ai choisi le statut d’auto-entrepreneur, elles ont donc été relativement simples. 

Je me suis fait accompagner par la CCI de ma région et, ayant une reconnaissance TH pour ma maladie de Crohn, par l’AGEFIPH.

J’ai eu la chance de pouvoir bénéficier d’une aide financière à l’installation de 5000€ par l’AGEFIPH et je dois dire que sans cette aide je ne sais pas si j’aurai fais le pas. Elle m’a permis d’investir dans mon matériel (coûteux) essentiellement.

J’ai défendu mon projet pour une bourse régionale et à ma grande surprise, le jury m’a doté d’une aide à l’unanimité ! En conclusion, j’ai pu renforcer mon fond de trésorerie avec cette aide de 1200€.

  • Les difficultés rencontrées

La peur. Bien sûr la peur de ne pas être à la hauteur. Mais chez moi au bout d’un moment la peur me transforme. Elle me fait devenir un bélier, un rouleau compresseur, un taureau dans l’arène, bref elle me stimule!

Le couple. Il faut en parler ! Nous avons eu des moments très difficiles d’incompréhension avec ma femme. À l’insécurité financière se mêle l’envie d’être à la place de l’autre ! Par exemple, quand je voyais le “confort” de son quotidien professionnel, elle voyait de son côté la chance que j’avais de faire ce que je voulais. C’est encore parfois le cas. La solution : parler, parler, parler !!! Et chercher à se comprendre!

Le covid. On en parle, vraiment??! 

Quel a été le déclic pour entrer dans le monde de l’entrepreneuriat ?

Pas de déclic particulier je dirai mais un ensemble de facteurs. L’envie d’être heureuse et épanouie, d’être responsable de ma vie, d’être libre. L’ennui et l’insatisfaction que j’éprouvais à mon dernier poste de salarié. Les soucis de santé aussi ont joué dans la balance c’est certain. L’envie d’entreprendre bien-sûr, grisante, énergisante. Et puis aussi, avec le recul, je pense qu’il y a quelque chose qui relève de la maternité. Devenir maman et avoir envie de transmettre quelque chose de fort à son enfant. Pour moi, être entrepreneuse ne se résume pas à un business : j’entreprends ma vie !  J’éprouve beaucoup de fierté à la faire vivre à mon enfant.

Comment as-tu vécu ton expérience LiveMentor ? 

Comme je le disais plus haut, c’est le meilleur investissement que j’ai réalisé depuis que j’ai lancé mon affaire !

J’y ai trouvé des réflexions, des conclusions, des outils, des aides, des méthodes, des partages, des pistes…et une très belle communauté! Bienveillante, intéressante, vraiment communautaire. Le bonheur quoi !

La pédagogie LiveMentor est un must dans le milieu il faut le dire ! Grâce à cet accompagnement je réalise que j’ai gagné du temps et de la confiance.

Et puis je me suis sentie ”chez moi”. J’avais un peu peur du “world of business”, du truc un peu clinquant et loin de moi. Cependant, j’ai trouvé tout un monde de l’entrepreneuriat où mes valeurs résonnaient.

Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de ton projet ?

Premièrement, continuer à dérouler ma stratégie de prospection : me faire connaître, reconnaître et diffuser du contenu de qualité.

Deuxièmement, et pour le côté conseil/coaching je participe à la formation Méthode LiveMentor début décembre pour renforcer mes compétences pédagogiques.

À moyen-long terme j’aimerai collaborer sur des projets communs avec des collègues freelances aux compétences complémentaires des miennes.

Ah oui et aussi trouver une solution pour éradiquer ce satané virus… bon, va falloir que je me remette en selle côté recherche en virologie mais ça vaut le coup 

Si tu devais recommencer à 0 demain, que changerais-tu ?

Ah ah la question qui chatouille !!

Ça a été le sujet de la rubrique “Une journée galère pour” du magazine Odyssées d’Entrepreneurs du mois de septembre.

Je me suis lancée avec un mauvais positionnement et un alignement pas très heureux. Du coup lorsque j’ai eu défini ma clientèle cible et ma proposition de valeur, mon image de marque n’était plus du tout alignée avec ce que je voulais vendre. Résultat : je suis restée bloquée des mois car je n’osais pas aller vers ma clientèle cible avec cette image et à la fois je n’osais pas changer cette image. En bref, un vrai cercle infernal !

Mon conseil : prendre le temps du lancement. Se positionner, définir ses personas, aligner sa vision avant même de réfléchir son nom commercial, son image etc…

Pour aller plus loin…

Vous avez aimé le portrait de Gaële ? Découvrez celui de Melissa Hassini, de Jérémy Pollet et de Cyrielle Milani qui ont un parcours similaire.

Pour retrouver l’ensemble de nos portraits d’entrepreneurs, c’est par ici.

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